PAPEETE, le 08 septembre 2017- Claude Periou, directeur du bureau de Papeete, Hervé Gonsard, directeur général de l'IEOM, et Philippe La Cognata, directeur de l'IEDOM sont réunis pour les 50 ans de IEOM, ils dressent un bilan de l'économie polynésienne et de l'Etat de santé des banques locales
Pourquoi n'avons-nous pas l'euro dans le pacifique ?
Hervé Gonsard : "La valeur du franc par rapport à l'euro est garantie par l'État français. La valeur du franc CFP par rapport aux autres devises internationales est constante puisqu'elle a cette parité constante avec l'euro. Nous veillons par notre politique paritaire à ce qu'il n'y ait pas de gros mouvements de capitaux qui pourraient affecter la crédibilité de notre monnaie. Le franc est une monnaie de cœur, mais il y a une raison politique. Le franc est la monnaie de la Polynésie française, mais aussi de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna, il n'y a pas de tabou à ce qu'un jour les territoires puissent avoir l'euro, mais à condition qu'ils le veuillent et qu'ils le veuillent tous les trois en même temps. Aujourd'hui ce n'est pas le cas."
Quels sont les taux d'intérêt de l'IEOM ?
Hervé Gonsard : : "Nous avons le même taux d'intérêt directeur que la Banque centrale qui est de 0 % et nous avons un taux de dépôt des banques chez nous qui est rémunéré négativement, et donc qui est de - 0,20 %. Nous avons constaté que même avec cet écart nous n’avions pas de transfert massif de capitaux. Il faut que nous fassions en sorte qu'il n'y ait pas de transferts massifs de l'épargne de la Polynésie vers la métropole. Si on peut le garder d'un écart légèrement positif afin de garder les capitaux localement et non pas dans les maisons mères."
Pourquoi les taux d'intérêt sont aussi élevés ?
Hervé Gonsard : "Le taux de refinancement est le même, mais le taux de sinistralité est beaucoup plus élevé. Il y a plus de créances douteuses. Or, une banque, pour gagner de l'argent, doit tenir compte que dans son taux d'intérêt il va y avoir des clients qui ne vont pas rembourser. Le taux de sinistralité en Polynésie bat tous les records, il est de 12 % alors qu'en Nouvelle-Calédonie il est de 3 %. Rien que pour ça, quand il prête, il doit prendre un taux d'intérêt supérieur pour pouvoir financer son risque."
"Par ailleurs, les conditions d'exploitation des banques sont supérieures en Polynésie française. Le réseau dans les îles éloignées fait supporter aux établissements de crédit un coût supérieur à ceux qui ne sont concentrés que sur des zones citadines. Les coûts des structures sont plus forts. Par ailleurs, en Polynésie française l'économie est drainée à près de 99 % par de très petites entreprises, le coût d'exploitation de ces comptes pour les établissements bancaires est plus élevé qu'une économie qui comprend des entreprises de taille plus importantes. Ces écarts se réduisent de manière assez importante. Le crédit est en dessous qu'en Nouvelle-Calédonie et cet écart en métropole à tendance à se réduire."
Claude Periou : "Par ailleurs, les conditions d'exploitation des banques sont supérieures en Polynésie française. Le réseau dans les îles éloignées fait supporter aux établissements de crédit un coût supérieur à ceux qui ne sont concentrés que sur des zones citadines. Les coûts des structures sont plus forts. Par ailleurs, en Polynésie française l'économie est drainée à près de 99 % par de très petites entreprises, le coût d'exploitation de ces comptes pour les établissements bancaires est plus élevé qu'une économie qui comprend des entreprises de taille plus importantes. Ces écarts se réduisent de manière assez importante. Le crédit est en dessous qu'en Nouvelle-Calédonie et cet écart en métropole à tendance à se réduire."
Philippe La Cognata : "Il y a plus de concurrence finalement ici, puisqu'il y a moins d'emprunteurs. Aujourd'hui, il y a moins de bons emprunteurs en Polynésie qu'il y a dix ans. Parce que la crise est passée par là, parce qu'il y a eu beaucoup de sinistralités les banques cherchent à prêter, elles cherchent à prêter en baissant les taux sur les bonnes signatures."
Quel est l'état du taux de créances douteuses en Polynésie ?
Philippe La Cognata : "Le taux de créances douteuses en Polynésie est exceptionnel. De mémoire, cela fait 30 ans que je travaille à l'IEOM, je n'ai jamais vu de taux de ce niveau. On a eu des taux de ce niveau quand un certain nombre de sociétés de développement régional ont fait faillite aux Antilles, mais en dehors de ça, des taux sur les très petites entreprises de plus de 20 % et des taux de 12,5 % sur certaines banques locales c'est énorme. Aux Antilles et à la Réunion on est entre 5 et 7 % et en Nouvelle Calédonie à 3 %."
Claude Periou : Le taux de créances douteuses s'améliore. La Polynésie sort de quatre années de récession. La courbe du taux de créances douteuse s'est inversé depuis 2014 où il était à 14 %. Ces 12 %, ce qui nous importe, c'est qu'ils soient bien provisionnés. Les banques ont bien fait leur travail de provisionnement, c'est un point sur lequel on veille particulièrement."
Quel est l'état de santé des banques Polynésiennes ?
Hervé Gonsard : "Globalement, il faut que l'on fasse attention à la santé des banques qui s'est stabilisée, mais qui reste à suivre. C'est pour cela qu'il faut que l'on fasse attention notamment quand on dit qu'elles pratiquent des taux ou des tarifs élevés. Nous veillons toujours à rappeler pourquoi elles le font et à regarder leur rentabilité par rapport à d'autres territoires comparables On voit que la rentabilité ici est plus faible. Si on veut un système bancaire qui continue de fonctionner correctement et d'alimenter en liquidités l'économie et le développement des îles, il ne faut pas leur taper trop fort sur la tête."
Claude Periou : : "On espère que sur 2017 ce qui était une hésitation d'investir deviendra une concrétisation de l'investissement. Les banques sont en capacité de reprendre le financement des entreprises et des ménages."
Pourquoi n'avons-nous pas l'euro dans le pacifique ?
Hervé Gonsard : "La valeur du franc par rapport à l'euro est garantie par l'État français. La valeur du franc CFP par rapport aux autres devises internationales est constante puisqu'elle a cette parité constante avec l'euro. Nous veillons par notre politique paritaire à ce qu'il n'y ait pas de gros mouvements de capitaux qui pourraient affecter la crédibilité de notre monnaie. Le franc est une monnaie de cœur, mais il y a une raison politique. Le franc est la monnaie de la Polynésie française, mais aussi de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna, il n'y a pas de tabou à ce qu'un jour les territoires puissent avoir l'euro, mais à condition qu'ils le veuillent et qu'ils le veuillent tous les trois en même temps. Aujourd'hui ce n'est pas le cas."
Quels sont les taux d'intérêt de l'IEOM ?
Hervé Gonsard : : "Nous avons le même taux d'intérêt directeur que la Banque centrale qui est de 0 % et nous avons un taux de dépôt des banques chez nous qui est rémunéré négativement, et donc qui est de - 0,20 %. Nous avons constaté que même avec cet écart nous n’avions pas de transfert massif de capitaux. Il faut que nous fassions en sorte qu'il n'y ait pas de transferts massifs de l'épargne de la Polynésie vers la métropole. Si on peut le garder d'un écart légèrement positif afin de garder les capitaux localement et non pas dans les maisons mères."
Pourquoi les taux d'intérêt sont aussi élevés ?
Hervé Gonsard : "Le taux de refinancement est le même, mais le taux de sinistralité est beaucoup plus élevé. Il y a plus de créances douteuses. Or, une banque, pour gagner de l'argent, doit tenir compte que dans son taux d'intérêt il va y avoir des clients qui ne vont pas rembourser. Le taux de sinistralité en Polynésie bat tous les records, il est de 12 % alors qu'en Nouvelle-Calédonie il est de 3 %. Rien que pour ça, quand il prête, il doit prendre un taux d'intérêt supérieur pour pouvoir financer son risque."
"Par ailleurs, les conditions d'exploitation des banques sont supérieures en Polynésie française. Le réseau dans les îles éloignées fait supporter aux établissements de crédit un coût supérieur à ceux qui ne sont concentrés que sur des zones citadines. Les coûts des structures sont plus forts. Par ailleurs, en Polynésie française l'économie est drainée à près de 99 % par de très petites entreprises, le coût d'exploitation de ces comptes pour les établissements bancaires est plus élevé qu'une économie qui comprend des entreprises de taille plus importantes. Ces écarts se réduisent de manière assez importante. Le crédit est en dessous qu'en Nouvelle-Calédonie et cet écart en métropole à tendance à se réduire."
Claude Periou : "Par ailleurs, les conditions d'exploitation des banques sont supérieures en Polynésie française. Le réseau dans les îles éloignées fait supporter aux établissements de crédit un coût supérieur à ceux qui ne sont concentrés que sur des zones citadines. Les coûts des structures sont plus forts. Par ailleurs, en Polynésie française l'économie est drainée à près de 99 % par de très petites entreprises, le coût d'exploitation de ces comptes pour les établissements bancaires est plus élevé qu'une économie qui comprend des entreprises de taille plus importantes. Ces écarts se réduisent de manière assez importante. Le crédit est en dessous qu'en Nouvelle-Calédonie et cet écart en métropole à tendance à se réduire."
Philippe La Cognata : "Il y a plus de concurrence finalement ici, puisqu'il y a moins d'emprunteurs. Aujourd'hui, il y a moins de bons emprunteurs en Polynésie qu'il y a dix ans. Parce que la crise est passée par là, parce qu'il y a eu beaucoup de sinistralités les banques cherchent à prêter, elles cherchent à prêter en baissant les taux sur les bonnes signatures."
Quel est l'état du taux de créances douteuses en Polynésie ?
Philippe La Cognata : "Le taux de créances douteuses en Polynésie est exceptionnel. De mémoire, cela fait 30 ans que je travaille à l'IEOM, je n'ai jamais vu de taux de ce niveau. On a eu des taux de ce niveau quand un certain nombre de sociétés de développement régional ont fait faillite aux Antilles, mais en dehors de ça, des taux sur les très petites entreprises de plus de 20 % et des taux de 12,5 % sur certaines banques locales c'est énorme. Aux Antilles et à la Réunion on est entre 5 et 7 % et en Nouvelle Calédonie à 3 %."
Claude Periou : Le taux de créances douteuses s'améliore. La Polynésie sort de quatre années de récession. La courbe du taux de créances douteuse s'est inversé depuis 2014 où il était à 14 %. Ces 12 %, ce qui nous importe, c'est qu'ils soient bien provisionnés. Les banques ont bien fait leur travail de provisionnement, c'est un point sur lequel on veille particulièrement."
Quel est l'état de santé des banques Polynésiennes ?
Hervé Gonsard : "Globalement, il faut que l'on fasse attention à la santé des banques qui s'est stabilisée, mais qui reste à suivre. C'est pour cela qu'il faut que l'on fasse attention notamment quand on dit qu'elles pratiquent des taux ou des tarifs élevés. Nous veillons toujours à rappeler pourquoi elles le font et à regarder leur rentabilité par rapport à d'autres territoires comparables On voit que la rentabilité ici est plus faible. Si on veut un système bancaire qui continue de fonctionner correctement et d'alimenter en liquidités l'économie et le développement des îles, il ne faut pas leur taper trop fort sur la tête."
Claude Periou : : "On espère que sur 2017 ce qui était une hésitation d'investir deviendra une concrétisation de l'investissement. Les banques sont en capacité de reprendre le financement des entreprises et des ménages."