IEOM : "Les archipels peinent à exister"


Le développement des archipels passera notamment par le développement des moyens de communication. Et la pose récente du câble Natitua permettant l'accès au haut débit aux habitants des archipels des Tuamotu et des Marquises devrait y contribuer.
PAPEETE, le 19 décembre 2018 - Dans une note publiée hier, l'Institut d'émission d'outre-mer (IEOM) dresse une vue d’ensemble de l’économie des archipels à travers une présentation de ses principaux secteurs d’activité tels que le tourisme, l’agriculture, l’artisanat traditionnel et la perliculture. L'établissement décrit également les moyens au service du désenclavement et du développement des archipels.

"Face à la force centripète de Papeete (îles du Vent), capitale administrative et économique du Pays, les archipels, îles Sous-le-Vent, Marquises, Australes et Tuamotu-Gambier, peinent à exister", c'est le constat dressé par l'Institut d'émission d'outre-mer (IEOM) dans une note publiée hier. L'établissement présente ainsi les principales caractéristiques structurelles des archipels de Polynésie française et analyse les diverses données statistiques et économiques disponibles.
 
Si pour l'IEOM les archipels sont des "espaces isolés et pauvre en ressource", ces derniers "ne manquent pas de moyens pour mettre en valeur leur potentiel. Leur essor économique est freiné par leur manque de main-d’œuvre et de ressources naturelles exploitables ainsi que par leur isolement.

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Des moyens au service du désenclavement et du développement

La modernisation des moyens de communication audiovisuelle s’est accélérée à partir de 2010 grâce à l’installation du câble sous-marin Honotua reliant Tahiti à Hawaii, puis de celui entre Tahiti et Bora Bora. Le câble Natitua, dont la pose a débuté en juillet 2018, fournira Internet à haut débit à 20 îles des Tuamotu et des Marquises dès la fin de l’année. Enfin, le câble Manatua, prévu pour 2020, reliera Tahiti à Niue, Samoa et les îles Cook.
 
Par ailleurs l'IEOM souligne le rôle majeur joué par l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE) dans le développement des activités dans les archipels. "Même si ses encours de crédits semblent marginaux, avec un total de 232 millions de francs en juin 2018. Elle apparaît comme une véritable alternative à la banque classique pour les archipels (81 % de ses encours) où elle privilégie le secteur primaire (57 % de l’encours contre 20 % aux îles du Vent), déplorant un faible taux d’impayés (2,5 % en 2017)."
 
Enfin pour l'établissement le développement des archipels passera également par une volonté politique. Le soutien des pouvoirs publics aux archipels est tout d’abord financier, le Pays assure le financement des frets vitaux pour leur approvisionnement (matériaux de construction, produits de première nécessité…) et le transport de leurs productions.

L’État intervient via divers mécanismes comme le Fonds exceptionnel d’investissement, de même que la communauté européenne, par le biais du Fonds européen de développement. En matière d’éducation, outre un équipement en écoles primaires sur chaque île habitée de façon permanente et la prise en charge par le Pays du transport scolaire inter îles vers les établissements secondaires, le Régime militaire du service militaire adapté (RSMA), présent aux Marquises et aux Australes, apporte un complément de formation (remise à niveau scolaire, formations qualifiantes).



Rédigé par Désiré Teivao le Mercredi 19 Décembre 2018 à 17:10 | Lu 1110 fois