PAPEETE, le 11 avril 2014 – L’économie polynésienne n’a toujours pas effectué son virage tant attendu vers la croissance en 2013. C'est la conclusion que l'on peut tirer du bilan 2013 de l’institut d’Emission d’Outre-Mer, notre banque centrale. Mais il reste optimiste dans sa note intitulée « 2013 : Une année de transition en attendant la reprise ? »
L’Institut relève plusieurs chiffres contrastés qui expliquent son ambivalence. D'abord les mauvaises nouvelles : sur le front du travail, le nombre d’emplois salariés a encore baissé de 1% sur l’année. Une baisse moins catastrophique que les -2,7% de 2012, mais qui continue de faire empirer la situation des 25 000 chômeurs du territoire. Les pires secteurs de 2013 ont été le commerce (500 emplois de moins), l’administration (400 emplois supprimés, dont les 171 départs volontaires dans l’administration territoriale) et la construction (qui a détruit 100 emplois). Pas de quoi améliorer notre taux de chômage (déjà à 22% fin 2012). Et d’autres indicateurs sont au rouge : la consommation des ménages est en baisse, le bâtiment est toujours dans la crise, le déficit commercial se creuse toujours plus (à 150 milliards de francs), le financement des entreprises recule (-10% de crédits d’exploitation) alors que le nombre de créances douteuses dans le bilan des banques s’élève à 12,6% (contre 12% fin 2012).
Un retour de la confiance
Mais notre grand argentier semble croire que cette tempête économique pourrait laisser place au beau temps cette année : « En 2014 nous constatons pour l’instant une forme d’attentisme des acteurs économiques, qui attendent le plan de relance. Mais sur 2014 nous avons des perspectives encourageantes comparé aux trois dernières années » explique Pierre-Yves Le Bihan, directeur de l’IEOM.
Il s’appuie sur quelques bons signaux, dont l’arrivée d’une majorité stable au pouvoir. « Cette stabilité retrouvée, nécessaire au retour de la confiance, aura fait naître les espoirs d’une reprise qui tarde à s’amorcer » tempère tout de même l’IEOM. Malgré tout, depuis cette élection le climat des affaires s’est fortement amélioré pour revenir à sa moyenne de long terme : « une forme d’attentisme semble se créer. Mais les intentions d’investir continuent de se manifester, avec quelques reprises d’activité dans certains secteurs » assure Pierre-Yves Le Bihan. Les prix restent stables (l’inflation en 2013 est presque entièrement imputable à la hausse spectaculaire du prix des vols internationaux) et les investissements semblent repartir. Les importations de biens d’équipement augmentent ainsi de 15,4%, en particulier grâce à l’achat d’un nouvel avion par Air Tahiti et l’arrivée de l’Aremiti Ferry 2.
Le tourisme continue sa mue
Le tourisme s’améliore légèrement, avec une baisse du nombre de visiteurs mais une augmentation de leur durée de séjour qui permet au secteur du tourisme d’afficher un chiffre d’affaires en hausse de 4,7% sur l’année. Un chiffre qui cache une mutation importante de notre tourisme en faveur des croisiéristes. « On le voit tous, il y a une redéfinition du tourisme en faveur des croisiéristes. Il y a de plus en plus de bateaux de croisière et ça a un impact positif sur l’économie. Il faut aller les chercher, ils prennent quelques nuits d’hôtel, ils font des excursions… C’est un phénomène qui se développe énormément à travers le monde depuis 5 ou 6 ans et nous arrivons enfin à en profiter. Par exemple à Moorea le nombre de bateaux faisant escale a presque doublé » analyse le directeur de l’Institut.
Et la reprise ?
La note de l’IEOM se conclut sur un commentaire en demi-teinte : « En 2014, des perspectives encourageantes de redressement sont posées pour certains secteurs clés de l’économie, tels le BTP au travers des investissements publics d’envergure, ou encore le tourisme avec la mobilisation des acteurs et le renouveau de la croisière. Toutefois l’incertitude demeure sur leur capacité à rapidement recréer suffisamment d’emplois pour faire refluer le chômage. » Le directeur de l’Institut ajoute aussi que « le redressement des finances publiques reste fondamental. Il faut continuer ces efforts pour libérer des capacités d’investissement. »
L’Institut relève plusieurs chiffres contrastés qui expliquent son ambivalence. D'abord les mauvaises nouvelles : sur le front du travail, le nombre d’emplois salariés a encore baissé de 1% sur l’année. Une baisse moins catastrophique que les -2,7% de 2012, mais qui continue de faire empirer la situation des 25 000 chômeurs du territoire. Les pires secteurs de 2013 ont été le commerce (500 emplois de moins), l’administration (400 emplois supprimés, dont les 171 départs volontaires dans l’administration territoriale) et la construction (qui a détruit 100 emplois). Pas de quoi améliorer notre taux de chômage (déjà à 22% fin 2012). Et d’autres indicateurs sont au rouge : la consommation des ménages est en baisse, le bâtiment est toujours dans la crise, le déficit commercial se creuse toujours plus (à 150 milliards de francs), le financement des entreprises recule (-10% de crédits d’exploitation) alors que le nombre de créances douteuses dans le bilan des banques s’élève à 12,6% (contre 12% fin 2012).
Un retour de la confiance
Mais notre grand argentier semble croire que cette tempête économique pourrait laisser place au beau temps cette année : « En 2014 nous constatons pour l’instant une forme d’attentisme des acteurs économiques, qui attendent le plan de relance. Mais sur 2014 nous avons des perspectives encourageantes comparé aux trois dernières années » explique Pierre-Yves Le Bihan, directeur de l’IEOM.
Il s’appuie sur quelques bons signaux, dont l’arrivée d’une majorité stable au pouvoir. « Cette stabilité retrouvée, nécessaire au retour de la confiance, aura fait naître les espoirs d’une reprise qui tarde à s’amorcer » tempère tout de même l’IEOM. Malgré tout, depuis cette élection le climat des affaires s’est fortement amélioré pour revenir à sa moyenne de long terme : « une forme d’attentisme semble se créer. Mais les intentions d’investir continuent de se manifester, avec quelques reprises d’activité dans certains secteurs » assure Pierre-Yves Le Bihan. Les prix restent stables (l’inflation en 2013 est presque entièrement imputable à la hausse spectaculaire du prix des vols internationaux) et les investissements semblent repartir. Les importations de biens d’équipement augmentent ainsi de 15,4%, en particulier grâce à l’achat d’un nouvel avion par Air Tahiti et l’arrivée de l’Aremiti Ferry 2.
Le tourisme continue sa mue
Le tourisme s’améliore légèrement, avec une baisse du nombre de visiteurs mais une augmentation de leur durée de séjour qui permet au secteur du tourisme d’afficher un chiffre d’affaires en hausse de 4,7% sur l’année. Un chiffre qui cache une mutation importante de notre tourisme en faveur des croisiéristes. « On le voit tous, il y a une redéfinition du tourisme en faveur des croisiéristes. Il y a de plus en plus de bateaux de croisière et ça a un impact positif sur l’économie. Il faut aller les chercher, ils prennent quelques nuits d’hôtel, ils font des excursions… C’est un phénomène qui se développe énormément à travers le monde depuis 5 ou 6 ans et nous arrivons enfin à en profiter. Par exemple à Moorea le nombre de bateaux faisant escale a presque doublé » analyse le directeur de l’Institut.
Et la reprise ?
La note de l’IEOM se conclut sur un commentaire en demi-teinte : « En 2014, des perspectives encourageantes de redressement sont posées pour certains secteurs clés de l’économie, tels le BTP au travers des investissements publics d’envergure, ou encore le tourisme avec la mobilisation des acteurs et le renouveau de la croisière. Toutefois l’incertitude demeure sur leur capacité à rapidement recréer suffisamment d’emplois pour faire refluer le chômage. » Le directeur de l’Institut ajoute aussi que « le redressement des finances publiques reste fondamental. Il faut continuer ces efforts pour libérer des capacités d’investissement. »