Huit agents des douanes formés à la "visite des navires"


Huit agents des douanes de Polynésie française ont été formés à la "fouille des navires".
Papeete, le 6 septembre 2018 - Huit agents des douanes de Polynésie française ont reçu jeudi 6 septembre une attestation validant leur stage "fouille des navires". Pendant trois semaines, deux formateurs ont appris à ces huit douaniers les ficelles du métier pour trouver les marchandises illicites sur les bateaux.

"Fouiller un navire ne se fouille pas comme un camion ou un véhicule, cela demande des vraies connaissances. Cette formation est au cœur même de notre métier !", explique d'emblée Richard Marie, directeur régional des douanes aux huit douaniers polynésiens présents lors de la cérémonie de remise d'attestation de fin de stage validant leur formation "fouille des navires".
Pendant trois semaines, ces huit douaniers -sept marins et un terrestre- ont reçu une formation spécifique pour fouiller les navires de commerce afin de chercher toute marchandise illicite à savoir des stupéfiants, des armes, des produits soumis à la convention de Washington notamment les espèces protégées en voie de disparition, mais également la contrebande d'alcool, de cigarettes, etc.


"QU'EST-CE QUE JE PEUX DEMONTER EN SALLE DES MACHINES"

Richard Marie, directeur régional des douanes remettant l'attestation de stage "fouille des navires" au contrôleur Sam Loiseau.
Mais trouver ces produits interdits dans un lieu aussi vaste qu'un navire de commerce ne s'improvise pas et nécessite des compétences et des connaissances spécifiques, car pour trouver, il faut avant tout savoir bien chercher.
"On leur a surtout appris la technicité, car la fouille d'un navire de commerce demande des connaissances très pointues par rapport à la sécurité, aux différents lieux de cache... Il a fallu travailler sur ces points-là. Concrètement, on leur a appris à détecter des endroits de fraude, c’est-à-dire 'comment je vais inspecter un ballast, comment je peux aller dans un double fond d'un cargo, qu'est-ce que je peux démonter en salle des machines et comment ? Qu'ont-ils le droit de faire ou de ne pas faire ? Comment ne pas se voir opposer de la part du bateau des raisons techniques de ne pas accepter de faire certaines choses ? ", détaille Jean-Charles Métivier, inspecteur régional de 2e classe à Brest, commandant du patrouilleur des douanes à Brest.
Très physique en raison de la taille, de la chaleur de certaines salles et et de la complexité des navires, ce stage a permis aux douaniers de découvrir toutes les petites ficelles du métier… Mais nous n'en serons pas plus, car pour qu'elles fonctionnent bien, les ficelles doivent rester secrètes.
Alors bonne chasse !

Richard Marie, directeur régional des douanes :
"On ne fouille pas un navire n'importe comment"

"Cette formation est une première en Polynésie française. Elle existe déjà depuis de nombreuses années en métropole et aux Antilles. Les stagiaires ont appris à visiter et fouiller les navires de manière théorique et professionnelle. C'est une vraie spécialité, on ne fouille pas un navire n'importe comment. Cela nécessite une vraie méthodologie avec des gestes techniques très précis, car un navire est avant tout un endroit dangereux avec des zones confinées sur lesquelles on ne peut pas faire n'importe quoi. On ne rentre pas sur un navire comme on visite un camion ou un véhicule !"

Rédigé par Pauline Stasi le Jeudi 6 Septembre 2018 à 14:57 | Lu 5989 fois