Hollie Fifer, "enfant" du Fifo


Tahiti, le 6 février 2022 - Elle est une "enfant" du Fifo. L’Australienne Hollie Fifer avait pitché son film The Opposition qui avait gagné le grand prix en 2017. Réalisatrice émérite, elle est aujourd’hui membre du jury de ce Fifo 2022. N’ayant pas pu se déplacer suite aux restrictions sanitaire en Australie, elle tiendra son rôle par Zoom. Nous avons pu lui poser quelques questions. Interview. 
 
Que représente ce festival pour toi ? Quelle est son importance pour les Océaniens, mais aussi au niveau international ?   
 
"Je suis profondément attachée au Fifo, c'est mon festival préféré au monde ! Je suis très triste de ne pas pouvoir être là en personne, avec vous tous, cette année. J'y ai participé quatre fois, à divers titres, et à chaque fois, mon lien avec le festival, la terre, la mer et les gens que j'ai rencontrés s'est renforcé. Il est primordial que nous ayons un espace de rassemblement pour la région afin de pouvoir partager, discuter et poser les questions difficiles concernant notre monde. Le Fifo est la plateforme qui permet de montrer à quel point les histoires océaniennes sont magnifiques... parce qu'elles le sont."
 
Qu’attends-tu d’un documentaire ?   
 
"J'attends d'un documentaire qu'il s'appuie sur une éthique forte, ce qui implique de bonnes relations avec ceux qui participent au film, ainsi qu'avec la communauté qu'il représente. Je ne m'intéresse pas seulement au documentaire lui-même, mais aussi à la façon dont il est réalisé, en plaçant les bonnes relations au centre du processus."
 
Qu’est-ce qui te touche en premier dans un documentaire ?   
 
"L'émotion. Toujours l'émotion. Si je ris, si je pleure, si je sursaute, ou si j'ai tellement peur que je me cache derrière mes mains ou que je me cramponne à mon oreiller, c'est que le film fonctionne."
 
Qu’est-ce qui fait un bon documentaire pour toi ?   
 
"J'aime les documentaires qui m'embarquent dans un voyage, au fur et à mesure que l’histoire se déroule. Pour moi, il s'agit de titiller la curiosité, l'empathie, l'imagination et l'émotion du public. J'aime quand l'histoire réserve des surprises. Mais en fin de compte, je veux avant tout me sentir proche de ceux qui ont participé au film, ceux qu'on peut les appeler ‘les personnages’."
 
Pour la première fois depuis 2004, le jury du festival sera présidé par un Océanien : Emmanuel Kasarhéou, qui dirige le musée du Quai Branly à Paris. Qu’en penses-tu ?
 
"Je pense qu'il est parfaitement logique que le président du jury soit océanien, et j'espère que cette tendance se poursuivra à l'avenir. C'est formidable d'être dirigé par un expert océanien."
 
Pour les jurys, le Fifo représente souvent un lieu et des moments d’échanges intenses. Comment vois-tu la relation et les échanges avec les autres membres du jury ?
 
"Je sais que la salle du jury est un lieu de débat. C'est le reflet de ce qu'est le documentaire. Cependant, je sais que nous ferons tous preuve d’humilité et d’une grande ouverture d'esprit les uns envers les autres."
 
Quels sont tes projets ? Aurons-nous la chance de revoir bientôt un de tes films au Fifo ? 
 
"Je suis actuellement directrice des programmes australiens chez Doc Society, un organisme international à but non lucratif, qui s'efforce de mettre en valeur des documentaires avant-gardistes. Mais je reste une cinéaste dans mon cœur et dans mon âme, alors oui, j'espère bien revenir un jour au Fifo et vous revoir tous."
 

Rédigé par Fifo le Dimanche 6 Février 2022 à 21:50 | Lu 501 fois