Paris, France | AFP | vendredi 14/04/2017 - Craignant plus que tout une finale Marine Le Pen/Jean-Luc Mélenchon, François Hollande va multiplier les prises de parole dans la dernière ligne droite avant le premier tour de la présidentielle pour tenter de déjouer ce possible scénario.
En province comme en banlieue, le chef de l'Etat se déplacera la semaine prochaine, presque tous les jours, pour multiplier les "messages d'alerte", souligne son entourage. Mardi, il sera en Saône-et-Loire, mercredi en Seine-Saint-Denis (Aubervilliers, Clichy-sous-bois et Montfermeil), jeudi dans le Lot et vendredi en Bretagne.
Président impopulaire, trahi dans son propre camp, François Hollande a été acculé à renoncer à briguer un second mandat, une première pour un chef de l'Etat sous la Ve République.
Mais il s'immisce d'une certaine façon dans la campagne. Objectif: tout faire pour éviter de voir surgir sur les écrans de télévision, le 23 avril au soir, les visages, en finalistes, de la présidente du Front national et du leader de La France insoumise.
"Dans ce cas de figure, il y a un risque de décrochage dans les marchés tout de suite et c'est l'inquiétude en Europe...", souligne un ministre proche du président.
François Hollande, comme il s'y est engagé "ne prendra pas parti pour un candidat" avant le premier tour "mais son devoir, c’est d'évoquer les risques pour le pays", souligne son entourage.
Alors que les sondages prédisent depuis des mois la présence de Marine Le Pen au second tour, c'est l'ascension fulgurante de Jean-Luc Mélenchon que le chef de l'Etat veut contrer.
François Hollande ne cesse d'étriller le cocktail de mesures protectionnistes et de dépenses publiques prônées par le leader de la France insoumise. Crédité d'environ 19% des intentions de vote, ce dernier a fait irruption dans le carré de tête des présidentiables.
"Permettre 240 milliards d'euros de dépenses supplémentaires, c'est faire sortir la France de la zone euro", confiait récemment à l'AFP le président à propos du programme de M. Mélenchon.
Il s'applique également à lui dénier toute filiation avec François Mitterrand, auquel le candidat se réfère abondamment.
"La tradition de la gauche, ce n’est pas le protectionnisme. C’est l'ouverture" et "s’inspirer de François Mitterrand, c’est être européen", martèle le chef de l'Etat. En privé, il s'inquiète sérieusement des prises de position de M. Mélenchon sur la Russie de Poutine, la Syrie, son silence sur la responsabilité de Bachar al-Assad dans l’utilisation de l’arme chimique.
- 'Un juin 1968 dans les urnes' -
Autour du président, l'inquiétude grandit de jour en jour.
"Cette élection a quelque chose d'imprévisible, d'incroyable, d'impalpable" avec deux partis de gouvernement (le PS et Les Républicains) qui pourraient être éliminés au soir du premier tour, constate un conseiller.
Avec Mélenchon à l'Elysée, "au bout de deux mois, c'est le retour du parti de l'ordre" aux législatives, s'alarme un proche.
"Il veut nous faire un mai 68 par les urnes et on aura un juin 1968 dans les urnes", assène-t-il, en allusion à la cuisante défaite de la gauche lors des législatives qui, dans un retournement de situation après la fièvre sociale du printemps 68, s'étaient soldées par une large victoire du général de Gaulle.
Mais, même en cas de victoire du leader d'En marche! Emmanuel Macron, la gauche, plus que jamais divisée, risque un cuisant revers en juin.
A l'Elysée, les calculs vont bon train: "soit il y a une dynamique de coalition qui se fait autour d'une majorité présidentielle, avec une répartition entre Emmanuel Macron et le PS", soit il y a une compétition et "alors là, le risque, c'est un groupe PS extrêmement réduit en nombre".
Certains autour du président soulignent "la fragilité" de M. Macron, la volatilité de son électorat et émettent même des doutes sur sa capacité à endosser le costume présidentiel.
En province comme en banlieue, le chef de l'Etat se déplacera la semaine prochaine, presque tous les jours, pour multiplier les "messages d'alerte", souligne son entourage. Mardi, il sera en Saône-et-Loire, mercredi en Seine-Saint-Denis (Aubervilliers, Clichy-sous-bois et Montfermeil), jeudi dans le Lot et vendredi en Bretagne.
Président impopulaire, trahi dans son propre camp, François Hollande a été acculé à renoncer à briguer un second mandat, une première pour un chef de l'Etat sous la Ve République.
Mais il s'immisce d'une certaine façon dans la campagne. Objectif: tout faire pour éviter de voir surgir sur les écrans de télévision, le 23 avril au soir, les visages, en finalistes, de la présidente du Front national et du leader de La France insoumise.
"Dans ce cas de figure, il y a un risque de décrochage dans les marchés tout de suite et c'est l'inquiétude en Europe...", souligne un ministre proche du président.
François Hollande, comme il s'y est engagé "ne prendra pas parti pour un candidat" avant le premier tour "mais son devoir, c’est d'évoquer les risques pour le pays", souligne son entourage.
Alors que les sondages prédisent depuis des mois la présence de Marine Le Pen au second tour, c'est l'ascension fulgurante de Jean-Luc Mélenchon que le chef de l'Etat veut contrer.
François Hollande ne cesse d'étriller le cocktail de mesures protectionnistes et de dépenses publiques prônées par le leader de la France insoumise. Crédité d'environ 19% des intentions de vote, ce dernier a fait irruption dans le carré de tête des présidentiables.
"Permettre 240 milliards d'euros de dépenses supplémentaires, c'est faire sortir la France de la zone euro", confiait récemment à l'AFP le président à propos du programme de M. Mélenchon.
Il s'applique également à lui dénier toute filiation avec François Mitterrand, auquel le candidat se réfère abondamment.
"La tradition de la gauche, ce n’est pas le protectionnisme. C’est l'ouverture" et "s’inspirer de François Mitterrand, c’est être européen", martèle le chef de l'Etat. En privé, il s'inquiète sérieusement des prises de position de M. Mélenchon sur la Russie de Poutine, la Syrie, son silence sur la responsabilité de Bachar al-Assad dans l’utilisation de l’arme chimique.
- 'Un juin 1968 dans les urnes' -
Autour du président, l'inquiétude grandit de jour en jour.
"Cette élection a quelque chose d'imprévisible, d'incroyable, d'impalpable" avec deux partis de gouvernement (le PS et Les Républicains) qui pourraient être éliminés au soir du premier tour, constate un conseiller.
Avec Mélenchon à l'Elysée, "au bout de deux mois, c'est le retour du parti de l'ordre" aux législatives, s'alarme un proche.
"Il veut nous faire un mai 68 par les urnes et on aura un juin 1968 dans les urnes", assène-t-il, en allusion à la cuisante défaite de la gauche lors des législatives qui, dans un retournement de situation après la fièvre sociale du printemps 68, s'étaient soldées par une large victoire du général de Gaulle.
Mais, même en cas de victoire du leader d'En marche! Emmanuel Macron, la gauche, plus que jamais divisée, risque un cuisant revers en juin.
A l'Elysée, les calculs vont bon train: "soit il y a une dynamique de coalition qui se fait autour d'une majorité présidentielle, avec une répartition entre Emmanuel Macron et le PS", soit il y a une compétition et "alors là, le risque, c'est un groupe PS extrêmement réduit en nombre".
Certains autour du président soulignent "la fragilité" de M. Macron, la volatilité de son électorat et émettent même des doutes sur sa capacité à endosser le costume présidentiel.