Hello scoot' victime d'une série de vols


Tahiti, le 19 février 2024 - La société Hello Scoot’ est victime d’une série de vols depuis le début d’année. Des larcins qui mettent la société en péril, destinés, le plus souvent, à récupérer les batteries de ses scooters électriques.
 
 
Lancée en 2021, la société Hello Scoot', qui propose des scooters électriques en libre-service, est une entreprise qui s’est taillée une solide réputation sur le marché de la location au sein de la population locale, mais aussi auprès des touristes. Finaliste du Tech4Islands Awards 2021, et lauréate du concours Innovation Outre-mer 2022, la société d’Arthur Ceccaldi avec ses désormais célèbres scooters électriques jaunes, avait tout de la success story.

En trois ans, les petits scooters jaunes sont devenus les symboles d’une réservation simple, pratique et rapide de deux-roues pour les Polynésiens qui ont besoin de faire de petits trajets, comme pour les touristes, qui préfèreront aller passer la journée à la Pointe Vénus en deux-roues plutôt qu’en bus en 5 minutes chrono.

Mais depuis un mois, l’aventure vire au cauchemar permanent pour la structure et ses dix employés. Depuis le 20 janvier, la société s’est fait voler neuf scooters et 22 batteries. “On a retrouvé trois scooters à Punaauia, complètement désossés”, nous expliquait lundi Arthur Ceccaldi, joint par téléphone alors qu’il est en déplacement à l’étranger. “Ils ont été abandonnés du côté du parc Vairai. Nous avons fait face à plusieurs tentatives de vol à Faa’a. Deux autres scooters ont été volés avenue du Prince Hinoi.”

Plus les jours passent, plus la liste des larcins s’allonge. “Nous avons même retrouvé des scooters complètement détruits dans la rivière Fautaua. Nous seulement, c’est une perte pour nous, mais en plus, leur extraction de la rivière est à nos frais.”

En l’espace de trente jours, c’est sur la commune de Punaauia, à Taapuna, et au-dessus de l'Université, au Carrefour Faa’a et à Heirii, à l'ancien showroom BMW de Pirae, à Titioro et sur l’avenue Prince Hinoi que les scooters ont été volés.

La société a engagé de nombreux frais pour sécuriser ses engins avec des traceurs GPS notamment, mais rien n’y fait. “Les voleurs arrivent. Ils détruisent les scooters, enlèvent les traceurs et se servent”, constate, dépité, le gérant de la société.
 
Vol de batterie
 
La première raison de ces larcins semble être les batteries au lithium que les voleurs récupèrent, probablement pour gonfler leurs vélos électriques. “On les voit passer avec leurs vélos surgonflés avec de batteries qui ne sont pas adaptées à leurs vélos”, poursuit Arthur Ceccaldi. “J’imagine qu’ils prennent nos batteries pour gonfler la vitesse, leur permettre une meilleure autonomie… Nous, ça nous fait crever tout doucement.”

En effet, la société Hello Scoot’ n’a que trois ans d’activité derrière elle. Avec ses dix salariés en CDI, la société a encore besoin de quelques années pour consolider sa trésorerie et rembourser les premiers investissements qui lui ont permis de se lancer. “Sur un mois, nous perdons 5 millions de francs de matériel”, explique le gérant. “Ces vols sont très ciblés. Avec nos trois ans d’existence, ces vols nous mettent en difficulté.”

Tout est aujourd’hui aux frais de la société. Rachat des batteries, changement des pièces quand cela est possible, rachat de scooters.
 
Limitation du service
 
Afin de limiter la casse, la société a dû prendre de nouvelles directives afin d’endiguer le problème. “Mais cela va nous pénaliser puisque nous risquons de perdre des clients”, poursuit fataliste le gérant de la société. “Nous avons décidé de réduire temporairement nos horaires de service ainsi que les zones que nous desservons afin de garantir la sûreté de nos opérations.”

Depuis ce lundi donc, le service Hello Scoot’ est fermé de 20 heures à 6 heures tous les jours. Des zones sont aussi exclues, provisoirement. À Punaauia, tout est fermé sauf l'université, la marina Taina, les 3 Pontons et le centre Tamanu. À Faa'a, tout est fermé sauf l'aéroport et l'Intercontinental. À Papeete, seule la zone couvrant le centre-ville, de la gare maritime à Paofai, jusqu'au rond-point du pont de l'est reste ouverte. À Pirae, seuls le Royal Tahitien, le Taaone, l'ancien ComSup et le CMIT restent ouverts. À Arue, seuls Erima, le Yacht Club, le Rimap-p et Carrefour Arue restent ouverts et enfin, tout est fermé à Mahina, sauf la pointe Vénus.

Des dispositions prises en attendant des jours meilleurs.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Lundi 19 Février 2024 à 18:35 | Lu 11634 fois