Heiva taure'a : 9 collèges en lice


TAHITI, le 4 mars 2021 - Les collèges du fenua vont bien participer à leur Heiva. Ils seront à To’atā du 11 au 13 mars. Si le nombre d’inscrits a diminué par rapport aux années précédentes, le contenu des projets présentés reste d’un très bon niveau. Malgré la situation, les acteurs impliqués ont encore donné le meilleur.

Pour cette 4e édition du Heiva Taure’a, neuf collèges se sont inscrits : Bora Bora, Hitia’a, Maco Tevane, Mahina, Makemo, Paea, Papara, Raiatea et Taravao.

Cela représente environ 300 élèves. Ils s’affronteront comme leurs aînés sur la scène de To’atā en fin de semaine. À la clé, onze prix sont à emporter dont un petit nouveau : le meilleur ‘orero.

Cet événement est à l’initiative de trois collèges : Taravao, Tipaerui et Maco Tevane. Depuis quatre ans, ces établissements accueillent, en partenariat avec le Conservatoire artistique de Polynésie française (CAPF) des classes à horaires aménagés en musique et danse appelées Cham/Chad. Le bilan de ce partenariat, encourageant a décidé le corps enseignant à aller plus loin en créant le Heiva des collèges.

En effet, grâce à la culture, le taux d’absentéisme a baissé, l’implication des parents dans la vie scolaire a, elle, augmenté.

Les élèves inscrits au concours du Heiva Taure’a sont présents tous les jours, selon Christelle Lehartel, ministre de l’Éducation qui explique ainsi la situation : “ils sont acteurs à 100%, de la conception à la prestation”.

Le Heiva des collèges constitue le point d’orgue de projets culturels et pédagogiques forts. "Il est également porteur de cohésion sociale" d’après Jean-Philippe Fernandez, le président de l’association du Heiva Taure’a.

Selon l’établissement et les projets, les enseignants de reo, de musique, d’art plastique, de technologie… sont impliqués, de même que des intervenants privés, des enseignants du CAPF. "Ainsi, les élèves reçoivent une transmission plurielle de leur culture."

Une place dans "l'écrin"

Pour Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture, (le Heiva Taure’a est soutenu par les deux ministères), au-delà des bilans, c’est la qualité des prestations qui est remarquable. “Nous avons été très agréablement surpris dès la première édition par le niveau des interprétations mais aussi des thèmes présentés”. Ce qui justifie d’autant plus le choix de réserver To’atā à l’événement.

Cette scène a été construite pour le Heiva, elle se voulait être un écrin pour les groupes”, rappelle le ministre de la Culture. Il était lui-même danseur lorsque le projet de construction de To’atā a été lancé. “Il nous semblait inconcevable de dire aux enfants inscrits au Heiva Taure’a : ‘vous irez, vous, au Grand théâtre.’" Ils ont leur place dans l’écrin.

"Ils nous donnent de l'espoir"

À l’issue des représentations, c’est le total cumulé de la meilleure interprétation artistique et du meilleur dossier pédagogique qui permettra de déterminer le podium.

En attendant, les répétitions se poursuivent. “Le Jour J, nous voyons la danse, le spectacle”, rappelle Moana’ura Tehei’ura, professeur d’anglais au lycée professionnel de Faa’a, chorégraphe et metteur en scène indépendant. Il est membre du jury du Heiva Taure’a.

Mais il ne faut pas oublier que derrière les pas, la musique, les costumes et les chants, “il y a des mathématiques, du reo, de l’anglais parfois, il y a de la sensibilisation à l’environnement”.

Selon lui grâce à ce concours, “les rapports humains se resserrent, le fossé entre matahiapo et jeunes se referme, la communauté se recréer. Nous pouvons être fiers de nos enfants, ils nous donnent beaucoup d’espoir”.

Pratique

Du jeudi 11 au samedi 13 à To’atā en live sur Facebook sur les pages : Heiva Taurea, Maison de la Culture et TNTV.
Le Heiva Taure’a a lieu à huis clos cette année compte tenu des restrictions liées à la situation sanitaire.


Contacts

Tél. : 40 54 45 44
Site internet de la Maison de la culture.

Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 4 Mars 2021 à 19:43 | Lu 1294 fois