MAHINA, le 26 juillet 2014. Samedi matin, la course de pirogues à voile est venue clôturer les ‘Tuaro Maohi’, les jeux traditionnels. Les passionnés s’étaient donné rendez vous à la pointe Vénus devant un public de curieux, avide de clichés pittoresques.
7 pirogues étaient alignées sur la ligne de départ. Une pirogue de type hawaïen a pris rapidement une avance conséquente sur celle du spécialiste Teraupo Richmond. Cette pirogue à deux balanciers possède une voilure moins importante et les trois occupants ont utilisé également la rame. Ils ont finalement fait un tour supplémentaire pour arriver juste derrière Teraupo.
Malgré la crise économique, la perte de la plage de Paofai pour l’entreposage et une société polynésienne moderne qui voit l’explosion de la pratique de la pirogue à rame, la pirogue à voile tente de se refaire une place grâce à quelques passionnés.
Enoch Laughlin, souhaiterait développer une pirogue qui ne soit pas uniquement une pirogue de course, une pirogue loisir multi-usage pour que l’investissement soit plus rentable. On verrait ainsi refleurir ce moyen de locomotion écologique et silencieux qui, avant les premiers contacts, était très utilisé.
7 pirogues étaient alignées sur la ligne de départ. Une pirogue de type hawaïen a pris rapidement une avance conséquente sur celle du spécialiste Teraupo Richmond. Cette pirogue à deux balanciers possède une voilure moins importante et les trois occupants ont utilisé également la rame. Ils ont finalement fait un tour supplémentaire pour arriver juste derrière Teraupo.
Malgré la crise économique, la perte de la plage de Paofai pour l’entreposage et une société polynésienne moderne qui voit l’explosion de la pratique de la pirogue à rame, la pirogue à voile tente de se refaire une place grâce à quelques passionnés.
Enoch Laughlin, souhaiterait développer une pirogue qui ne soit pas uniquement une pirogue de course, une pirogue loisir multi-usage pour que l’investissement soit plus rentable. On verrait ainsi refleurir ce moyen de locomotion écologique et silencieux qui, avant les premiers contacts, était très utilisé.
Le fils de Teraupo est à la barre pour la suite
Enoch Laughlin, président de la fédération des jeux traditionnels :
On a vu qu’il y a plusieurs types de pirogue ?
« Notre objectif c’est de développer le ‘va’a motu’, la pirogue traditionnelle avec un balancier. Il y a une concurrence avec l’arrivée de ces pirogues hawaïennes à double balancier mais je crois qu’à Hawaii ils ont mis du temps à faire revivre cette tradition. Nous sommes assez optimistes malgré le fait que nous n’ayons pas atteint l’objectif fixé cette année qui était d’avoir dix pirogues. Actuellement il y en a 4 ou 5 en préparation, je pense qu’il sera atteint pour l’année prochaine. »
« Dernièrement, les pirogues étaient des ‘formules 1’, des pirogues spécifiquement construites pour la compétition. Nous voudrions pousser les gens à avoir une pirogue à voile qui soit également utilisable pour la pêche ou pour les loisirs. Il y a le bateau à moteur mais avec le prix du carburant les gens en parlent, ne serait-ce que pour passer le week end à la mer ! »
Mr Teraupo Richmond semble très à l’aise dans la discipline ?
« Oui, lui c’est vraiment ‘la bête’ ! Il a laissé sa pirogue à son fils et même avec une pirogue qu’il ne connaît pas, il a gagné. Belle régate aujourd’hui. Un parcours technique avec une zone avec du vent, une autre sans vent, c’est très délicat, il faut être polyvalent en termes techniques. Naviguer avec du vent est toujours plus simple. »
Les ‘Hawaïens’ rament, ils ont une catégorie à part ?
« Oui, voilà il y a plusieurs catégories. La pirogue hawaïenne fonctionne ainsi avec une voilure plus modeste. Cela crée un engouement supplémentaire, on veut mettre en valeur notre va’a motu, mais la pirogue hawaiienne est tout aussi bien, c’est authentique. C’est aussi une fenêtre sur l’extérieur. Il y a des navigateurs de Hokulea présents, ils ont été séduits par nos pirogues et ils pensent que c’est beaucoup plus technique que leur pirogue. »
Il y a un participant qui a une grosse rame-gouvernail ?
« Oui, on a vu aussi un va’a motu qui navigue très bien avec la pagaie comme gouvernail, cela s’appelle le va’a Raromatai, eux sont restés comme ça, le va’a Puamotu est passé depuis longtemps au gouvernail ‘classique’. La rame comme gouvernail ce n’est pas évident et plus complexe qu’avec un gouvernail fixe. A la rame tu as certains avantages mais il faut savoir la manipuler ! »
On a vu qu’il y a plusieurs types de pirogue ?
« Notre objectif c’est de développer le ‘va’a motu’, la pirogue traditionnelle avec un balancier. Il y a une concurrence avec l’arrivée de ces pirogues hawaïennes à double balancier mais je crois qu’à Hawaii ils ont mis du temps à faire revivre cette tradition. Nous sommes assez optimistes malgré le fait que nous n’ayons pas atteint l’objectif fixé cette année qui était d’avoir dix pirogues. Actuellement il y en a 4 ou 5 en préparation, je pense qu’il sera atteint pour l’année prochaine. »
« Dernièrement, les pirogues étaient des ‘formules 1’, des pirogues spécifiquement construites pour la compétition. Nous voudrions pousser les gens à avoir une pirogue à voile qui soit également utilisable pour la pêche ou pour les loisirs. Il y a le bateau à moteur mais avec le prix du carburant les gens en parlent, ne serait-ce que pour passer le week end à la mer ! »
Mr Teraupo Richmond semble très à l’aise dans la discipline ?
« Oui, lui c’est vraiment ‘la bête’ ! Il a laissé sa pirogue à son fils et même avec une pirogue qu’il ne connaît pas, il a gagné. Belle régate aujourd’hui. Un parcours technique avec une zone avec du vent, une autre sans vent, c’est très délicat, il faut être polyvalent en termes techniques. Naviguer avec du vent est toujours plus simple. »
Les ‘Hawaïens’ rament, ils ont une catégorie à part ?
« Oui, voilà il y a plusieurs catégories. La pirogue hawaïenne fonctionne ainsi avec une voilure plus modeste. Cela crée un engouement supplémentaire, on veut mettre en valeur notre va’a motu, mais la pirogue hawaiienne est tout aussi bien, c’est authentique. C’est aussi une fenêtre sur l’extérieur. Il y a des navigateurs de Hokulea présents, ils ont été séduits par nos pirogues et ils pensent que c’est beaucoup plus technique que leur pirogue. »
Il y a un participant qui a une grosse rame-gouvernail ?
« Oui, on a vu aussi un va’a motu qui navigue très bien avec la pagaie comme gouvernail, cela s’appelle le va’a Raromatai, eux sont restés comme ça, le va’a Puamotu est passé depuis longtemps au gouvernail ‘classique’. La rame comme gouvernail ce n’est pas évident et plus complexe qu’avec un gouvernail fixe. A la rame tu as certains avantages mais il faut savoir la manipuler ! »
Teraupo Richmond et Guy Trompette
Teraupo Richmond ne connaît que la langue tahitienne (trad. Approx., merci Oriano !) :
Quelles étaient les difficultés ?
« Arrivés à un certain niveau, près du bord, il n’y avait pas de vent, on n’avançait plus. Dans ce cas, il faut orienter un peu la voile pour pouvoir chercher le vent. »
Que penses-tu de la pirogue hawaïenne qui vous a devancé d’un tour quasiment ?
« Ils sont loin derrière en fait car au large, avec le vent, une pirogue comme ça ce n’est pas bien. C’est bien par petit vent, proche des côtes, pas au large. »
Tu as donné ta pirogue à ton fils ?
« Oui, je suis en compétition avec lui maintenant. J’ai gagné toutes les courses depuis des années donc là je suis motivé par la course car il y a mon fils. »
Quelles étaient les difficultés ?
« Arrivés à un certain niveau, près du bord, il n’y avait pas de vent, on n’avançait plus. Dans ce cas, il faut orienter un peu la voile pour pouvoir chercher le vent. »
Que penses-tu de la pirogue hawaïenne qui vous a devancé d’un tour quasiment ?
« Ils sont loin derrière en fait car au large, avec le vent, une pirogue comme ça ce n’est pas bien. C’est bien par petit vent, proche des côtes, pas au large. »
Tu as donné ta pirogue à ton fils ?
« Oui, je suis en compétition avec lui maintenant. J’ai gagné toutes les courses depuis des années donc là je suis motivé par la course car il y a mon fils. »
Jean Claude Teriirooiterai, spécialiste de la navigation ancestrale était là :
Que pense-tu de cette matinée de course, de culture ?
« C’est réconfortant car depuis quelques temps les courses déclinaient d’année en année, là on assiste à un renouveau. Il y a même des constructeurs de pirogue, de prototypes. 7 autres devaient venir mais ils ont eu des problèmes de casse, d’autres ont suivi Hokulea et n’ont pas pu revenir à temps. L’année prochaine cela sera encore mieux mais voir les pirogues à voile revenir pour le Heiva, c’est déjà fabuleux. »
Avant la période des premiers contacts les gens se déplaçaient en pirogue à voile
« Exact. Les gens l’ont quelque peu oublié, ils pensent que les Polynésiens se sont déplacés vers les îles avec des pagaies or on sait que ce n’est pas le cas, c’était en pirogue à voile. Soit des pirogues à balancier, soit des pirogues doubles et dans certaines îles d’Océanie en trimaran. Ces courses de pirogue à voile permettent de revaloriser la voile qui s’est perdue au profit de la pagaie. Heureusement, il y des gens comme Enoch Laughlin, Teraupo Richmond ou Thierry Hars et j’en oublie, qui veulent que cela redevienne un sport populaire. C’est ce que je retiendrais de la course d’aujourd’hui. » SB
Que pense-tu de cette matinée de course, de culture ?
« C’est réconfortant car depuis quelques temps les courses déclinaient d’année en année, là on assiste à un renouveau. Il y a même des constructeurs de pirogue, de prototypes. 7 autres devaient venir mais ils ont eu des problèmes de casse, d’autres ont suivi Hokulea et n’ont pas pu revenir à temps. L’année prochaine cela sera encore mieux mais voir les pirogues à voile revenir pour le Heiva, c’est déjà fabuleux. »
Avant la période des premiers contacts les gens se déplaçaient en pirogue à voile
« Exact. Les gens l’ont quelque peu oublié, ils pensent que les Polynésiens se sont déplacés vers les îles avec des pagaies or on sait que ce n’est pas le cas, c’était en pirogue à voile. Soit des pirogues à balancier, soit des pirogues doubles et dans certaines îles d’Océanie en trimaran. Ces courses de pirogue à voile permettent de revaloriser la voile qui s’est perdue au profit de la pagaie. Heureusement, il y des gens comme Enoch Laughlin, Teraupo Richmond ou Thierry Hars et j’en oublie, qui veulent que cela redevienne un sport populaire. C’est ce que je retiendrais de la course d’aujourd’hui. » SB