Heira’i Lehartel entre tradition et modernité


L'artiste est profondément marquée par sa culture qu'elle vit avec passion.
PAPEETE, le 23 octobre 2015 - Heira’i Lehartel dévoile sa nouvelle exposition "Taipu mai nä, taipu atu rä – Pâme toi… et inonde" à la salle Muriavai de la Maison de la Culture. Du 27 au 31 octobre, découvrez ses peintures à l’huile et au fusain, ainsi que ses photo-collages sur bois.


Enseignante contractuelle en arts plastiques, Heira’i Lehartel a suivi des études d'art en métropole, à Montpellier, puis en terre maori de 1995 à 2000. "Cette période de découverte m'a permis de faire le lien entre les cultures de Tahiti et de Nouvelle-Zélande, et m'a beaucoup enrichie de connaissances générales sur l'histoire de l'art", raconte l'artiste. Elle ajoute : "J'ai touché un peu à tout : peinture, sculpture, etc. et je me suis spécialisée à la fin de ma formation en peinture. J'aime également la photographie, et on peut retrouver ces influences dans mes toiles où se dégagent des gravures pour lesquelles j'utilise de l'enduit."

Titulaire du premier prix de danse individuelle traditionnelle au Heiva i Tahiti en 1989, 1992 et 1995, elle Lehartel est profondément marquée par sa culture qu'elle vit avec passion. Pour sa troisième exposition individuelle, elle revient à la salle Muriavai de la Maison de la Culture avec environ 25 œuvres de différents formats, dont les plus grands ont des dimensions impressionnantes de 2m44 x 61 cm et 1m22 x 1m22. "Quand je peins, explique Heira’i, je pense à ma culture, à ma vie, mes expériences, mes souffrances, mes bonheurs et mes amours." Une sensibilité qui éclate sous les matières et qu'elle exprime aussi bien dans ses peintures à l'huile, au fusain ou bien dans ses photo-collages sur bois.

"LE SPECTATEUR DOIT DEVENIR ACTEUR"

Nous retrouvons notamment des scènes de vie quotidiennes dans ses réalisations, et elle aime opposer tradition et modernité en intégrant des photos d'antan dans un contexte contemporain, ou inversement. Elle affectionne par ailleurs jouer sur "le contraste entre les détails et l'aspect brouillé, le côté brut et la minutie, par transparence et glacis." Le thème de l'eau est en outre très présent, "un élément purificateur, qui est aussi une source d'énergie bénéfique que nous pouvons redistribuer autour de nous."

Elle souhaite passer un message à travers son travail, celui qu'il ne faut "pas s'arrêter à ce que l'on voit, mais aller au-delà des apparences. Le spectateur doit devenir acteur et mûrir une réflexion afin d'avoir sa propre opinion." Et de conclure : "Notre Polynésie est un paradis, certes, mais il faut s'ouvrir au monde, nous réconcilier et surtout se reconstruire."

Infos pratiques

Exposition du 27 au 31 octobre
Salle Muriavai, de 9 à 17 heures (midi le samedi)
Vernissage mardi 27 octobre, à 18 heures
Contact : 40 54 45 46

Rédigé par Dominique Schmitt le Vendredi 23 Octobre 2015 à 17:01 | Lu 1345 fois