Crédit CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Aix-en-Provence, France | AFP | jeudi 03/08/2023 - Après des dénégations, le policier demandant sa libération a reconnu jeudi un tir de LBD le soir où le jeune Hedi a été gravement blessé en marge des émeutes à Marseille, une avancée pour l'avocat général qui a toutefois requis son maintien en détention.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence rendra sa décision à 16H00, dans ce dossier inflammable de violences policières qui a entraîné une fronde dans certains commissariats et une tempête politique.
L'audience, qui s'est tenue publiquement contrairement au huis clos réclamé par ce policier de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille, a commencé par des déclarations spontanées du fonctionnaire.
"J'ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise", a déclaré ce policier prénommé Christophe, tee-shirt blanc, crâne rasé, en détention provisoire depuis une quinzaine de jours.
"J'ai vu que tout le monde était debout" et "évidemment que si une personne avait été inconsciente au sol ou présentant des blessures graves il aurait été immédiatement pris en charge", a-t-il insisté.
"Rien ne prouve" que ce soit ce tir qui ait blessé Hedi, dont une partie du crâne a été amputé, a estimé ensuite son avocat Me Pierre Gassend.
Jusqu'à présent, les quatre policiers mis en examen dans ce dossier étaient dans "une extrême minimisation de ce qu'il s'est passé", avait souligné le président de la chambre.
Ces aveux donnent "une perspective" à l'enquête, a salué l'avocat général. Pour autant, face au risque de "concertation frauduleuse" avant un interrogatoire du policier prévu le 30 août, il a requis le maintien en détention.
Il a par ailleurs mis en avant des "éléments incontournables" livrés par l'exploitation de caméras de surveillance notamment celle d'une synagogue, et qui prouvent qu'Hedi a été roué de coups après avoir reçu un tir de LBD à la tête.
"Un balayage" le fait chuter, "deux coups de pied", "nouveau coup de poing" et "ensuite un troisième (homme) arrive et lui porte une gifle ou coup de poing à la tête", énumère l'avocat général parlant d'un "épisode navrant". Après un dernier coup dans les fesses, Hedi s'effondre et sera conduit à l'hôpital par le propriétaire d'une épicerie.
Me Gassend a lui plaidé la remise en liberté, assurant que son client avait une possibilité d'être logé loin de Marseille par un autre policier et balayant le risque qu'il exerce des pressions.
Maintien du contrôle judiciaire requis
"Vive l'incarcération si elle permet aux gens de réfléchir et de dire enfin la vérité", a ironisé de son côté Me Jacques-Antoine Preziosi, l'avocat d'Hedi. Compte tenu de sa grande fatigue, le jeune homme n'était pas présent.
Un maintien du contrôle judiciaire a également été requis contre un deuxième policier mis en cause dans cette affaire lors d'une audience à huis clos, a indiqué à l'AFP le parquet général. Le policier souhaitait pouvoir retravailler.
"Le dossier démontre qu'il ment, qu'il triche, ce n'est pas un bon policier, le contrôle judiciaire doit être maintenu", a estimé l'avocat d'Hedi.
Au total, quatre policiers sont mis en examen pour "violences volontaires ayant entrainé une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours, aggravées par trois circonstances en ce qu’elles ont été commises en réunion, avec usage ou menace d'une arme et par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions".
L'un avait été mis en détention provisoire et les trois autres placés sous contrôle judiciaire avec "interdiction d'entrer en contact avec les coauteurs, la victime et les autres protagonistes et interdiction d'exercer l'activité professionnelle de fonctionnaire de police".
L'incarcération du policier marseillais il y a deux semaines, après celle du policier mis en examen pour avoir tué Nahel M., 17 ans, à Nanterre fin juin, a déclenché une fronde dans une partie de la police.
"Le savoir en prison m'empêche de dormir", avait déclaré le directeur général de la police Frédéric Veaux, qui considère "qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison", des prises de position dénoncées par de hauts magistrats mais aussi par des membres de la majorité et de l'opposition.
Lundi, Hedi avait déclaré sur BFMTV avoir "confiance" en la justice mais regretté de ne pas avoir eu de soutien de l'Etat. Depuis, le porte-parole du gouvernement l'a appelé pour prendre de ses nouvelles, a confirmé l'entourage d'Olivier Veran.
Au total, 31 enquêtes de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, ont été ouvertes lors des émeutes, a appris mercredi l'AFP de source policière.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence rendra sa décision à 16H00, dans ce dossier inflammable de violences policières qui a entraîné une fronde dans certains commissariats et une tempête politique.
L'audience, qui s'est tenue publiquement contrairement au huis clos réclamé par ce policier de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille, a commencé par des déclarations spontanées du fonctionnaire.
"J'ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise", a déclaré ce policier prénommé Christophe, tee-shirt blanc, crâne rasé, en détention provisoire depuis une quinzaine de jours.
"J'ai vu que tout le monde était debout" et "évidemment que si une personne avait été inconsciente au sol ou présentant des blessures graves il aurait été immédiatement pris en charge", a-t-il insisté.
"Rien ne prouve" que ce soit ce tir qui ait blessé Hedi, dont une partie du crâne a été amputé, a estimé ensuite son avocat Me Pierre Gassend.
Jusqu'à présent, les quatre policiers mis en examen dans ce dossier étaient dans "une extrême minimisation de ce qu'il s'est passé", avait souligné le président de la chambre.
Ces aveux donnent "une perspective" à l'enquête, a salué l'avocat général. Pour autant, face au risque de "concertation frauduleuse" avant un interrogatoire du policier prévu le 30 août, il a requis le maintien en détention.
Il a par ailleurs mis en avant des "éléments incontournables" livrés par l'exploitation de caméras de surveillance notamment celle d'une synagogue, et qui prouvent qu'Hedi a été roué de coups après avoir reçu un tir de LBD à la tête.
"Un balayage" le fait chuter, "deux coups de pied", "nouveau coup de poing" et "ensuite un troisième (homme) arrive et lui porte une gifle ou coup de poing à la tête", énumère l'avocat général parlant d'un "épisode navrant". Après un dernier coup dans les fesses, Hedi s'effondre et sera conduit à l'hôpital par le propriétaire d'une épicerie.
Me Gassend a lui plaidé la remise en liberté, assurant que son client avait une possibilité d'être logé loin de Marseille par un autre policier et balayant le risque qu'il exerce des pressions.
Maintien du contrôle judiciaire requis
"Vive l'incarcération si elle permet aux gens de réfléchir et de dire enfin la vérité", a ironisé de son côté Me Jacques-Antoine Preziosi, l'avocat d'Hedi. Compte tenu de sa grande fatigue, le jeune homme n'était pas présent.
Un maintien du contrôle judiciaire a également été requis contre un deuxième policier mis en cause dans cette affaire lors d'une audience à huis clos, a indiqué à l'AFP le parquet général. Le policier souhaitait pouvoir retravailler.
"Le dossier démontre qu'il ment, qu'il triche, ce n'est pas un bon policier, le contrôle judiciaire doit être maintenu", a estimé l'avocat d'Hedi.
Au total, quatre policiers sont mis en examen pour "violences volontaires ayant entrainé une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours, aggravées par trois circonstances en ce qu’elles ont été commises en réunion, avec usage ou menace d'une arme et par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions".
L'un avait été mis en détention provisoire et les trois autres placés sous contrôle judiciaire avec "interdiction d'entrer en contact avec les coauteurs, la victime et les autres protagonistes et interdiction d'exercer l'activité professionnelle de fonctionnaire de police".
L'incarcération du policier marseillais il y a deux semaines, après celle du policier mis en examen pour avoir tué Nahel M., 17 ans, à Nanterre fin juin, a déclenché une fronde dans une partie de la police.
"Le savoir en prison m'empêche de dormir", avait déclaré le directeur général de la police Frédéric Veaux, qui considère "qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison", des prises de position dénoncées par de hauts magistrats mais aussi par des membres de la majorité et de l'opposition.
Lundi, Hedi avait déclaré sur BFMTV avoir "confiance" en la justice mais regretté de ne pas avoir eu de soutien de l'Etat. Depuis, le porte-parole du gouvernement l'a appelé pour prendre de ses nouvelles, a confirmé l'entourage d'Olivier Veran.
Au total, 31 enquêtes de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, ont été ouvertes lors des émeutes, a appris mercredi l'AFP de source policière.