Hawaii : manœuvres aéronavales américaines RIMPAC, réputées les plus importantes du monde


PEARL HARBOUR, mercredi 4 juillet 2012 – L’armée américaine a officiellement donné le week-end dernier le coup d’envoi de l’édition 2012 des manœuvres bisannuelles régionales « RIMPAC » (bassin Pacifique), qui verront cette année la participation de 22 pays (dont la France via ses collectivités du Pacifique) et le déploiement dans la région d’Hawaii de quelque quarante vaisseaux, six sous-marins, plus de deux cent avions et 25.000 soldats.
Mot d’ordre une nouvelle fois pour ces 23èmes manœuvres internationales (la première édition avait eu lieu en 1971) : la pratique de l’interopérabilité entre forces riveraines du Pacifique, au cours d’exercices maritimes et aériens.
L’Amiral Cecil Haney, Commandant en chef de la flotte américaine dans le Pacifique, lors d’une conférence de presse lundi 2 juillet 2012 à Pearl Harbour, accompagné d’officiers supérieurs de plusieurs pays participant à ces opérations, a souligné les notions de capacité d’adaptabilité et de partenariat entre forces alliées, tout en rappelant qu’il agissait de « l’exercice maritime international le plus grand du monde ».
« RIMPAC, en plus de la coopération et de l’interopérabilité qu’il promeut, est critique en vue d’assurer la sûreté des voies marines et la sécurité des océans du monde », a insisté l’Amiral américain.
Pour cette 23ème édition qui devrait se conclure début août 2012, les nouveautés consisteront en la mise en place d’un État-major (PC de commandement) multinational et l’introduction notable d’un volet de cinq jours consacré à des opérations de type humanitaire (simulation de secours à des populations insulaires frappées par une catastrophe naturelle).
Les pays participant à cet exercice sont, outre les États-Unis, l’Australie, le Canada, le Chili, la Colombie, la France, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, le Mexique, la Malaisie, les Pays-Bas, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, les Philippines, la Russie, Singapour, la Corée du Sud, la Thaïlande, Tonga et le Royaume-Uni.
La France déploie sa frégate Prairial (avec un hélicoptère embarqué) depuis son port d’attache de Papeete (Polynésie française), qui a, en début de semaine, commencé par des manœuvres conjointes et des exercices de communication codées inter-vaisseaux avec le bâtiment américain USS GARY (FFG-51), rapportait mardi la marine américaine.
La Nouvelle-Zélande renoue cette année avec ces manœuvres, après 28 ans d’absence, dans un climat de réchauffement marqué par la signature récente d’un nouvel accord de défense entre Wellington et Washington.
La contribution néo-zélandaise est de deux bâtiments (les HMNZS Te Kaha et HMNZS Endeavour), environ 350 soldats (dont ceux du bataillon de son premier régiment d’infanterie), d’une unité de plongeurs et d’un avion d’observation P-3K Orion.
À noter au plan des premières participations : celle de la Russie et des îles Tonga, qui envoient un détachement d’une trentaine d’hommes, acheminé vers Hawaii à bord de la frégate néo-zélandaise Te Kaha.

« Pacific Partnership »

Juste avant cet exercice RIMPAC 2012, un autre, lui aussi coordonné par les États-Unis, a pris fin il y a quelques jours dans le Pacifique : il s’agissait de l’édition 2012 de « Pacific Partnership », qui a porté cette année un accent tout particulier sur l’Asie du Sud-est, la Micronésie, l’Indonésie et les Philippines.
Selon les termes de l’armée américaine, il s’agit là aussi, depuis sa création il y a sept ans, de « renforcer les partenariats régionaux et une capacité collective à répondre à des catastrophes naturelles et à des crises », en mode humanitaire civil et militaire.
Cette année, les pays ayant participé, en militaires et/ ou civils, ont été l’Australie, la France, le Canada, le Royaume-Uni, le Japon, la Malaisie, le Pérou, les Pays-Bas et les États-Unis, et des organisations non gouvernementales (Grins, Latter Day Saints Charities, Project Handclasp, Project Hope, World Vets), ainsi que des universités (école d’infirmières de l’Université d’Hawaii, l’Université de Californie San Diego).
Au bilan de cette tournée des centaines d’interventions ou d’actes de prévention sanitaires dans les domaines de la chirurgie, de la dentisterie, de la santé animale ou plus simplement des actions à caractère communautaire et de spectacles.
Le concept de Pacific Partnership est né après le tsunami du 26 décembre 2004 dans l’Océan Indien.
En 2011, cet exercice avait été résolument centré sur les îles du Pacifique Sud-ouest, dans le cadre de « l’année du Pacifique » voulue par l’administration Obama pour marquer un retour visible des États-Unis dans cette région du monde.

La clé de voûte du volet sanitaire de cette édition 2012 de Pacific Partnership a été l’hôpital militaire flottant USNS Mercy, qui a sillonné l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam et le Cambodge.

Rédigé par PAD le Mardi 3 Juillet 2012 à 23:10 | Lu 1625 fois