Hausse des cotisations : ce qui va changer au 1er janvier


PAPEETE, le 4 décembre 2017. Le conseil des ministres a validé mercredi dernier les hausses de cotisations pour les retraites tranche A et B. Pour y voir plus clair, nous avons calculé pour différents salaires l'impact de ces changements. Pour un salaire de 160 000Fcfp, cela signifiera une baisse de revenu sur l'année de 3 264 Fcfp par an, soit tout de même 61 baguettes ! Explications.


Le conseil des ministres a validé le 24 novembre la hausse de cotisations pour les retraites tranche A. Le nouveau taux de cotisation retraite tranche A sera applicable dès le 1er janvier prochain. Le taux de cotisation de la retraite de tranche A passe de 20.34% à 20.85%. La part salariale passe de 6.78 à 6.95 %. La part patronale est relevée de 13.56 à 13.90%.

Vous verrez donc l'impact sur votre fiche de paye de janvier, à la fin du mois. Le plafond de la tranche A a été relevé également passant de 257 000 à 258 000 Fcfp. Concernant la retraite tranche B, il y aura un nouveau plafond de 516 000 contre 514 000 Fcfp. Les taux de l'assurance maladie ne changent pas.


Nous avons calculé l'impact qu'auront les modifications des cotisations retraites sur vos fiches de paye.

Pour un salaire de 160 000Fcfp, cela fera 272 Fcfp en moins par mois, soit 3 264 Fcfp par an.
Pour un salaire de 250 000Fcfp, cela fera 425 Fcfp en moins par mois, soit 5 100 Fcfp par an.
Pour un salaire de 350 000Fcfp, cela fera 448 Fcfp en moins par mois, soit 5 376 Fcfp par an


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Apurer le déficit de la branche maladie

L'arrêté pris en conseil des ministres mercredi dernier présente les nouveaux taux de cotisation qui seront applicables au 1er janvier (voir ci-contre). On y apprend aussi que le conseil d'administration de la Caisse de prévoyance sociale a créé le 27 octobre une contribution exceptionnelle de 0.75 % en assurance maladie, à la charge des employeurs. En fait, cette création de cotisation se fait en contrepartie de la baisse d'autant du taux de cotisation pour les prestations familiales, qui est à la charge des employeurs. L'objectif est de résorber le déficit de l'assurance maladie qui s'élèvera à la fin du mois de décembre à 4.5 milliards grâce aux réserves des prestations familiales. Celles-ci affichent une meilleure santé financière que l'assurance maladie avec 5.3 milliards de réserves prévus à la fin de l'année, en raison notamment de la baisse du taux de natalité au fenua.
Pour que ce se concrétise le projet de réforme de protection sociale généralisée et la création d'une seule branche assurance maladie (et non plus une branche assurance maladie pour chaque régime), il faut apurer le déficit actuel de la branche maladie du régime des salariés.
La création de cette cotisation exceptionnelle ne sera pas mise en vigueur dès janvier car elle doit, pour être mise en vigueur, passer par l'étape de Tarahoi et être inscrite dans une loi du Pays. Les administrateurs de la CPS l'ont prévue au budget à partir du 1er juillet prochain. Selon un membre du conseil d'administration de la CPS, cette opération pourrait permettre d'apurer le déficit de l'assurance maladie d'ici trois ou quatre ans. Ce dispositif vient compléter le Fonds pour l'amortissement du déficit social abondé par le Pays, qui aura ainsi remis depuis sa création 9.2 milliards dans cette caisse Assurance maladie. La participation du Pays sera cette année d'environ 800 millions de Fcfp à ce titre.

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 4 Décembre 2017 à 17:48 | Lu 15872 fois