Heia Parau, Tauhiti Nena et Georges Kelly.
Tahiti, le 2 février 2023 – Tauhiti Nena a présenté jeudi matin à la mairie de Papeete sa “plateforme” pour les prochaines territoriales baptisée Hau Mā'ohi. Un assemblage idéologique hétéroclite, non encore totalement finalisé, soutenu pour l'heure par le Rassemblement national, Heia Parau, Mélinda Bodin, Georges Kelly, Sylvana Estall ou encore Jaros Otcenasek.
“Ce n'est pas un énième parti, c'est un mouvement citoyen.” La “plateforme” politique de Tauhiti Nena n'est pas encore finalisée. Elle “négocie” encore avec d'autres formations déjà embarquées ou non dans la course aux territoriales. Mais il semblait grand temps pour l'ancien ministre de l'Éducation d'Oscar Temaru et ancien numéro deux du Amuitahira'a de Gaston Flosse de montrer qu'il était lui aussi prêt à partir avec sa propre liste aux élections territoriales des 16 et 30 avril prochains. “C'était important de faire cette conférence de presse pour informer la population qu'il y a un groupe qui est prêt à se lever pour le bien de la population et pour le bien de notre pays”, résumait jeudi Tauhiti Nena à l'issue de cette présentation.
Nomadisme politique…
Baptisée "Hau Mā'ohi", en référence évidente au seul nom du mouvement politique "Hau Mā'ohi Tiama" de Tauhiti Nena, la plateforme présentée jeudi matin à la mairie de Papeete se pose pourtant en “mouvement citoyen” rassemblant “plusieurs collectifs, mouvements politiques ou encore personnalités syndicales et associatives”. On y retrouve l'ex-Tavini de Faa'a, Heia Parau, à la tête de son propre collectif "A Ti'a Mai" depuis 2018 et qui était encore suppléante de Nicole Sanquer lors des législatives de 2022 avec le A Here ia Porinetia. Plus singulier, Georges Kelly, l'ancien ministre de Gaston Flosse dès 1984, a annoncé avoir remonté lui aussi son propre mouvement “après 20 ans en dehors de la politique”.
Mélinda Bodin, la présidente de l'association du tourisme authentique de Polynésie française, après avoir affiché tout son soutien à la candidate Tapura Nicole Bouteau aux dernières législatives, a également rejoint en quelques mois le camp des opposants à la majorité sortante. Le président du Syndicat des pêcheurs, Jaros Otcenasek, dont la fille, Pamela, était déjà candidate du mouvement de Tauhiti Nena aux dernières législatives (1,43%), est également de la partie. L'ancien maire Tahoera'a de Hiva Oa, Etienne Tehaamoana, déjà suppléant de Tauhiti Nena lors des élections de juin dernier (6,33%), n'était en revanche pas présent à cette conférence (Contrairement d'ailleurs à ce que pouvait laisser entendre initialement notre article, NDLR).
Enfin, la plateforme Hau Mā'ohi signe surtout officiellement l'alliance, annoncée par TNTV il y a quelques semaines, entre Tauhiti Nena et le Rassemblement national du député européen Éric Minardi. Ce dernier devrait d'ailleurs se présenter pour la première fois aux territoriales sur la section 3, a annoncé Tauhiti Nena. Reste que si le parti de Marine Le Pen cartonne à la présidentielle en Polynésie, il peine à transformer l'essai lors des scrutins aux enjeux locaux. Son unique représentant, Charles Atger, avait réalisé un maigre 2,15% aux dernières législatives.
… et dégagisme idéologique
Le rassemblement est donc pour l'heure très hétéroclite. Tauhiti Nena avait habitué à ce type de grands écarts idéologiques en s'alliant à Éric Zemmour lors de la dernière élection présidentielle, tout en prônant l'accession à la souveraineté de la Polynésie française. Mais jeudi, cette diversité politique de “personnes libres” était tout à fait assumée. “L'objectif est de réunir les compétences et de bâtir un projet”, défend Heia Parau. La question statutaire est d'ailleurs évacuée dans ce rassemblement qui aurait du mal à s'entendre sur le sujet. “Les partis politiques historiques nous ont aveuglés pendant des années avec l'affrontement autonomie-indépendance. Aujourd'hui, ce n'est plus la préoccupation majeure des familles après les conséquences de la crise sanitaire et de la crise écologique”, prône la plateforme.
Autre motif de rassemblement, un fort dégagisme “contre les élus qui nous ont mal défendu contre les crises passées et les crises à venir”. Tauhiti Nena propose de “faire de ces territoriales de 2023 le bon coup de balai que tout le monde attend”. Georges Kelly précise : “Nous ne sommes pas opposés au gouvernement, c'est le peuple qui est opposé au gouvernement.” La plateforme veut lutter contre le clientélisme et sortir de l'assistanat, qui seraient l'apanage de l'actuelle majorité. “Ces gens d'en haut qui nous disent quoi faire pendant qu'ils font le contraire”, tance Tauhiti Nena en référence au mariage de Tearii Alpha pendant la crise Covid.
Le programme de Hau Mā'ohi n'est pas encore prêt à être dévoilé, explique Tauhiti Nena, qui assure pourtant qu'il ne va pas demander à ses électeurs de “sauter dans le vide”. Rendre les terres domaniales, alléger les procédures au tribunal foncier ou encore valoriser nos terres avant de subir les effets du changement climatique seront les quelques exemples distillés lors de la conférence de presse de jeudi matin. Mais ce programme sera présenté “d'ici la fin février”. Il ne faut pas brusquer les choses. D'ailleurs, Tauhiti Nena n'est pas “officiellement” tête de la liste. Il n'est pour l'instant que candidat. Et d'ailleurs, la liste peut encore évoluer au gré des “prochains ralliements” que prophétise encore le même Tauhiti Nena en fin de conférence de presse. La plateforme peut donc encore changer de forme.
“Ce n'est pas un énième parti, c'est un mouvement citoyen.” La “plateforme” politique de Tauhiti Nena n'est pas encore finalisée. Elle “négocie” encore avec d'autres formations déjà embarquées ou non dans la course aux territoriales. Mais il semblait grand temps pour l'ancien ministre de l'Éducation d'Oscar Temaru et ancien numéro deux du Amuitahira'a de Gaston Flosse de montrer qu'il était lui aussi prêt à partir avec sa propre liste aux élections territoriales des 16 et 30 avril prochains. “C'était important de faire cette conférence de presse pour informer la population qu'il y a un groupe qui est prêt à se lever pour le bien de la population et pour le bien de notre pays”, résumait jeudi Tauhiti Nena à l'issue de cette présentation.
Nomadisme politique…
Baptisée "Hau Mā'ohi", en référence évidente au seul nom du mouvement politique "Hau Mā'ohi Tiama" de Tauhiti Nena, la plateforme présentée jeudi matin à la mairie de Papeete se pose pourtant en “mouvement citoyen” rassemblant “plusieurs collectifs, mouvements politiques ou encore personnalités syndicales et associatives”. On y retrouve l'ex-Tavini de Faa'a, Heia Parau, à la tête de son propre collectif "A Ti'a Mai" depuis 2018 et qui était encore suppléante de Nicole Sanquer lors des législatives de 2022 avec le A Here ia Porinetia. Plus singulier, Georges Kelly, l'ancien ministre de Gaston Flosse dès 1984, a annoncé avoir remonté lui aussi son propre mouvement “après 20 ans en dehors de la politique”.
Mélinda Bodin, la présidente de l'association du tourisme authentique de Polynésie française, après avoir affiché tout son soutien à la candidate Tapura Nicole Bouteau aux dernières législatives, a également rejoint en quelques mois le camp des opposants à la majorité sortante. Le président du Syndicat des pêcheurs, Jaros Otcenasek, dont la fille, Pamela, était déjà candidate du mouvement de Tauhiti Nena aux dernières législatives (1,43%), est également de la partie. L'ancien maire Tahoera'a de Hiva Oa, Etienne Tehaamoana, déjà suppléant de Tauhiti Nena lors des élections de juin dernier (6,33%), n'était en revanche pas présent à cette conférence (Contrairement d'ailleurs à ce que pouvait laisser entendre initialement notre article, NDLR).
Enfin, la plateforme Hau Mā'ohi signe surtout officiellement l'alliance, annoncée par TNTV il y a quelques semaines, entre Tauhiti Nena et le Rassemblement national du député européen Éric Minardi. Ce dernier devrait d'ailleurs se présenter pour la première fois aux territoriales sur la section 3, a annoncé Tauhiti Nena. Reste que si le parti de Marine Le Pen cartonne à la présidentielle en Polynésie, il peine à transformer l'essai lors des scrutins aux enjeux locaux. Son unique représentant, Charles Atger, avait réalisé un maigre 2,15% aux dernières législatives.
… et dégagisme idéologique
Le rassemblement est donc pour l'heure très hétéroclite. Tauhiti Nena avait habitué à ce type de grands écarts idéologiques en s'alliant à Éric Zemmour lors de la dernière élection présidentielle, tout en prônant l'accession à la souveraineté de la Polynésie française. Mais jeudi, cette diversité politique de “personnes libres” était tout à fait assumée. “L'objectif est de réunir les compétences et de bâtir un projet”, défend Heia Parau. La question statutaire est d'ailleurs évacuée dans ce rassemblement qui aurait du mal à s'entendre sur le sujet. “Les partis politiques historiques nous ont aveuglés pendant des années avec l'affrontement autonomie-indépendance. Aujourd'hui, ce n'est plus la préoccupation majeure des familles après les conséquences de la crise sanitaire et de la crise écologique”, prône la plateforme.
Autre motif de rassemblement, un fort dégagisme “contre les élus qui nous ont mal défendu contre les crises passées et les crises à venir”. Tauhiti Nena propose de “faire de ces territoriales de 2023 le bon coup de balai que tout le monde attend”. Georges Kelly précise : “Nous ne sommes pas opposés au gouvernement, c'est le peuple qui est opposé au gouvernement.” La plateforme veut lutter contre le clientélisme et sortir de l'assistanat, qui seraient l'apanage de l'actuelle majorité. “Ces gens d'en haut qui nous disent quoi faire pendant qu'ils font le contraire”, tance Tauhiti Nena en référence au mariage de Tearii Alpha pendant la crise Covid.
Le programme de Hau Mā'ohi n'est pas encore prêt à être dévoilé, explique Tauhiti Nena, qui assure pourtant qu'il ne va pas demander à ses électeurs de “sauter dans le vide”. Rendre les terres domaniales, alléger les procédures au tribunal foncier ou encore valoriser nos terres avant de subir les effets du changement climatique seront les quelques exemples distillés lors de la conférence de presse de jeudi matin. Mais ce programme sera présenté “d'ici la fin février”. Il ne faut pas brusquer les choses. D'ailleurs, Tauhiti Nena n'est pas “officiellement” tête de la liste. Il n'est pour l'instant que candidat. Et d'ailleurs, la liste peut encore évoluer au gré des “prochains ralliements” que prophétise encore le même Tauhiti Nena en fin de conférence de presse. La plateforme peut donc encore changer de forme.