New York, Etats-Unis | AFP | mercredi 19/04/2017 - La chaîne de télévision américaine Fox News a renoncé mercredi à son présentateur vedette accusé de harcèlement sexuel, la famille Murdoch qui en est propriétaire craignant visiblement pour son image et pour ses annonceurs.
La chute est spectaculaire: Bill O'Reilly et son émission quotidienne à 20 heures, le "O'Reilly factor", était la valeur sûre de cette chaîne créée en 1996, qui n'a cessé de progresser avec la montée des valeurs conservatrices et de Donald Trump.
Son émission vieille de 20 ans battait depuis des années des records d'audience, avec 3,98 millions de téléspectateurs en moyenne au premier trimestre 2017.
Le présentateur de 67 ans rapportait ainsi à Fox des millions en recettes publicitaires - 297 millions entre janvier 2015 et septembre 2016, selon Kantar Media.
Mais début avril, le succès tourne au vinaigre: le New York Times révèle que O'Reilly et Fox ont versé quelque 13 millions de dollars à cinq femmes moyennant leur silence et leur renoncement à des poursuites contre lui pour harcèlement sexuel.
Ce alors que la chaîne venait déjà d'être éclaboussée par un scandale de harcèlement sexuel et avait promis de changer d'attitude. Son ancien PDG et fondateur Roger Ailes avait été acculé à la démission en juillet 2016, après des accusations d'une ancienne présentatrice.
- Chute du héros -
Donald Trump, lui-même visé par de pareilles accusations pendant la campagne, était néanmoins monté au créneau pour défendre Bill O'Reilly, qui l'a interviewé plusieurs fois et qui passait pour son ami.
"C'est un homme bien", avait déclaré le président après l'article du Times. "Je pense qu'il n'a rien fait de mal".
Malgré cet appui et la fidélité de ses téléspectateurs qui continuaient à le suivre par millions, beaucoup d'annonceurs ont commencé à quitter le navire, dont Mercedes-Benz, BMW ou le groupe pharmaceutique Sanofi.
Dans un premier temps, la famille Murdoch n'a pas semblé vouloir sacrifier son poulain. Fox s'est d'abord contentée de son départ en vacances, en Italie, indiquant qu'il reprendrait son émission le 24 avril.
Ironie du sort, M. O'Reilly était encore photographié mercredi serrant la main du pape, selon le journal officiel du Vatican, l'Osservatore Romano.
Mais la pression n'a cessé de monter. Et mercredi, le New York Magazine, une référence sur ce dossier, était le premier à annoncer que les Murdoch s'étaient résolus à s'en séparer, seules les modalités restant à négocier.
Un bref communiqué de Fox est tombé juste après, confirmant la chute du héros.
"Après un examen exhaustif des accusations, la société et Bill O'Reilly se sont mis d'accord pour que Bill O'Reilly ne revienne pas à Fox News", a annoncé la chaîne.
- Accusations 'infondées' -
Fox, qui devait tenir un conseil d'administration jeudi, n'a pas précisé quel montant pourrait lui être versé ni qui le remplacerait sur le créneau-clé du 20 heures. Bill O'Reilly avait signé récemment un nouveau contrat avec la chaîne pour plus de 20 millions de dollars par an.
Le présentateur a démenti à nouveau mercredi toutes les allégations. "Il est profondément décourageant que nous nous séparions pour des affirmations complètement infondées", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il avait auparavant affirmé que sa notoriété le rendait "vulnérable à des poursuites par des individus qui veulent de l'argent pour éviter toute publicité négative".
Fox n'a pas détaillé les raisons qui l'ont poussée à se séparer de lui.
Selon plusieurs médias américains, James et Lachlan Murdoch, fils du magnat australien Rupert Murdoch, 86 ans, auraient, encouragés par leurs épouses, convaincu leur père de le renvoyer.
Pour Paul Janensch, ex-professeur de journalisme à l'institut Quinnipiac University, son départ est probablement une simple décision de gestionnaire.
La télévision, "c'est du business: si la sanction (des annonceurs) devait affecter les bénéfices, il fallait qu'il parte", a-t-il expliqué.
Mais Jane Hall, experte en communications à l'American University et ancienne contributrice à Fox News, a elle estimé que le groupe Fox, entreprise internationale, "ne pouvait pas se permettre d'être associé" à des accusations de harcèlement sexuel. Surtout alors qu'il attend le feu vert des autorités britanniques pour racheter la totalité du groupe de télévision Sky.
Pour elle, le départ la vedette marque "un moment culturel important" dans la lutte contre le harcèlement sexuel.
"C'est une victoire pour les victimes qui encouragera d'autres femmes à témoigner", s'est réjouie également Lisa Bloom, avocate de trois des femmes ayant accusé O'Reilly.
La chute est spectaculaire: Bill O'Reilly et son émission quotidienne à 20 heures, le "O'Reilly factor", était la valeur sûre de cette chaîne créée en 1996, qui n'a cessé de progresser avec la montée des valeurs conservatrices et de Donald Trump.
Son émission vieille de 20 ans battait depuis des années des records d'audience, avec 3,98 millions de téléspectateurs en moyenne au premier trimestre 2017.
Le présentateur de 67 ans rapportait ainsi à Fox des millions en recettes publicitaires - 297 millions entre janvier 2015 et septembre 2016, selon Kantar Media.
Mais début avril, le succès tourne au vinaigre: le New York Times révèle que O'Reilly et Fox ont versé quelque 13 millions de dollars à cinq femmes moyennant leur silence et leur renoncement à des poursuites contre lui pour harcèlement sexuel.
Ce alors que la chaîne venait déjà d'être éclaboussée par un scandale de harcèlement sexuel et avait promis de changer d'attitude. Son ancien PDG et fondateur Roger Ailes avait été acculé à la démission en juillet 2016, après des accusations d'une ancienne présentatrice.
- Chute du héros -
Donald Trump, lui-même visé par de pareilles accusations pendant la campagne, était néanmoins monté au créneau pour défendre Bill O'Reilly, qui l'a interviewé plusieurs fois et qui passait pour son ami.
"C'est un homme bien", avait déclaré le président après l'article du Times. "Je pense qu'il n'a rien fait de mal".
Malgré cet appui et la fidélité de ses téléspectateurs qui continuaient à le suivre par millions, beaucoup d'annonceurs ont commencé à quitter le navire, dont Mercedes-Benz, BMW ou le groupe pharmaceutique Sanofi.
Dans un premier temps, la famille Murdoch n'a pas semblé vouloir sacrifier son poulain. Fox s'est d'abord contentée de son départ en vacances, en Italie, indiquant qu'il reprendrait son émission le 24 avril.
Ironie du sort, M. O'Reilly était encore photographié mercredi serrant la main du pape, selon le journal officiel du Vatican, l'Osservatore Romano.
Mais la pression n'a cessé de monter. Et mercredi, le New York Magazine, une référence sur ce dossier, était le premier à annoncer que les Murdoch s'étaient résolus à s'en séparer, seules les modalités restant à négocier.
Un bref communiqué de Fox est tombé juste après, confirmant la chute du héros.
"Après un examen exhaustif des accusations, la société et Bill O'Reilly se sont mis d'accord pour que Bill O'Reilly ne revienne pas à Fox News", a annoncé la chaîne.
- Accusations 'infondées' -
Fox, qui devait tenir un conseil d'administration jeudi, n'a pas précisé quel montant pourrait lui être versé ni qui le remplacerait sur le créneau-clé du 20 heures. Bill O'Reilly avait signé récemment un nouveau contrat avec la chaîne pour plus de 20 millions de dollars par an.
Le présentateur a démenti à nouveau mercredi toutes les allégations. "Il est profondément décourageant que nous nous séparions pour des affirmations complètement infondées", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il avait auparavant affirmé que sa notoriété le rendait "vulnérable à des poursuites par des individus qui veulent de l'argent pour éviter toute publicité négative".
Fox n'a pas détaillé les raisons qui l'ont poussée à se séparer de lui.
Selon plusieurs médias américains, James et Lachlan Murdoch, fils du magnat australien Rupert Murdoch, 86 ans, auraient, encouragés par leurs épouses, convaincu leur père de le renvoyer.
Pour Paul Janensch, ex-professeur de journalisme à l'institut Quinnipiac University, son départ est probablement une simple décision de gestionnaire.
La télévision, "c'est du business: si la sanction (des annonceurs) devait affecter les bénéfices, il fallait qu'il parte", a-t-il expliqué.
Mais Jane Hall, experte en communications à l'American University et ancienne contributrice à Fox News, a elle estimé que le groupe Fox, entreprise internationale, "ne pouvait pas se permettre d'être associé" à des accusations de harcèlement sexuel. Surtout alors qu'il attend le feu vert des autorités britanniques pour racheter la totalité du groupe de télévision Sky.
Pour elle, le départ la vedette marque "un moment culturel important" dans la lutte contre le harcèlement sexuel.
"C'est une victoire pour les victimes qui encouragera d'autres femmes à témoigner", s'est réjouie également Lisa Bloom, avocate de trois des femmes ayant accusé O'Reilly.