Hao : la dépollution en route


Après une période de "réhabilitation" qui a duré jusqu'en 2016, la dépollution de Hao entre actuellement dans une deuxième phase.
Hao, le 7 mars 2022 - Le chantier de dépollution des terres annoncé par l'État en fin d'année a débuté à Hao. Il s'agit de dépolluer les sols des hydrocarbures et métaux lourds mais aussi de divers déchets et ferrailles encore présents sur les anciens sites des essais nucléaires. L'opération est sous-traitée par une jeune entreprise de l'atoll.
 
Lors de sa venue à Hao le 2 décembre 2021, le haut-commissaire Dominique Sorain avait réaffirmé la volonté commune de l’État et du Pays de continuer les travaux de dépollution des sols sur l’atoll des Tuamotu : “Nous avons des sujets particuliers à traiter sur Hao notamment la dépollution des terres de l’atoll qui sont polluées aux hydrocarbure, aux PCB (polychlorobiphényles), aux métaux lourds. C’est une pollution qui est d’origine industrielle qui n’a rien à voir avec les essais nucléaires mais il faut faire ce travail de dépollution et nous avons la volonté de reprendre rapidement ces travaux de dépollution”, déclarait-il alors.
 
Il est bien question de “reprise” des travaux de dépollution car Hao a déjà connu une longue période de nettoyage appelée à l’époque “réhabilitation” qui s'est étendue d’avril 2009 à octobre 2016. À ce moment-là, 22 détachements militaires s’y sont succédés pour un budget d’environ 7 milliards de Fcfp. Ce n’était alors que la première phase. Nous sommes donc aujourd’hui à la deuxième phase de la dépollution, initiée par le président de la République Emmanuel Macron. Lors de sa venue en Polynésie en juillet dernier, il avait annoncé le nettoyage des sites polynésiens utilisés pendant la période des essais nucléaires. Le budget annoncé pour cette seconde phase de dépollution et réhabilitation de l'atoll est de 5 milliards de Fcfp.
 
Projet de pôle de développement insulaire durable
 
Cette fois, ce n’est pas l’armée qui se charge du nettoyage. Cette tâche est confiée à un sous-traitant, une jeune entreprise locale de Hao. Pour l’instant, les travaux se limitent au ramassage de déchets, notamment de ferrailles qui sont encore enfouis. À noter que certains de ces déchets datent d'une période post-CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifique), issus d’incivilité insulaire. “Les déchets sont placés dans des bennes d’acier fournis par l’armée, ensuite les bennes sont chargées sur les goélettes et sont récupérées par l’armée à Tahiti, ensuite je ne sais pas où ça va”, explique le responsable de l'entreprise sous-traitante. La seconde phase risque de durer car il reste encore quelques sites pollués aux hydrocarbures et PCB déjà répertoriés et qui feront l’objet d’une dépollution plus spécifique. Dans les mois à venir, des analyses vont encore être effectuées et des relevés seront pratiqués par des scientifiques.
 
L’un des objectifs de la réhabilitation des anciens sites du Centre d’expérimentation du Pacifique est de faire de Hao un pôle secondaire de développement insulaire durable, ce pôle ayant vocation à rayonner sur les Tuamotu-Est et les Gambier. Un rayonnement qui, dans l’immédiat, a un peu de difficultés à sortir des projets concrets porteur d’espoir et d’emplois pour l’avenir des habitants de l’atoll qui voient chaque année des classes se fermer et leur jeunesse partir vers d’autres horizons.
 

Rédigé par Teraumihi tane le Lundi 7 Mars 2022 à 15:04 | Lu 915 fois