Pour le 1er adjoint au maire de Faa'a, Robert Maker, le Pays doit davantage jouer son rôle dans la régulation des habitats sauvages.
Tahiti, le 22 janvier 2024 – L'incendie survenu samedi dernier dans le quartier de Vaitareia, à Heiri, soulève bien des interrogations. En effet, si une enquête est actuellement en cours, l'événement met aujourd'hui en lumière les manquements des autorités publiques dans leur gestion des constructions sauvages. Pour la commune de Faa'a, le Pays ne joue pas son rôle.
“Il a construit ça pour assurer ses vieux jours, il louait tant qu'il pouvait. (…) Il y avait trop de monde. C'est pour ça que ça a tout cramé”, témoignait samedi dernier une voisine de l'habitation qui a pris feu dans le quartier de Vaitareia, à Heiri. Une “maison” non-conforme, qui bénéficiait de plusieurs extensions à flanc de colline sur 5 à 6 niveaux, capable d'accueillir 18 familles, soit 53 personnes, qui aujourd'hui ont tout perdu. Et si depuis ce week-end le Pays et la commune de Faa'a ont pris en charge ces personnes, l'événement soulève plusieurs problématiques, dont celle de la gestion et de la détection de ces constructions sauvages.
Car si aujourd'hui ces compétences sont celles du Pays, la commune, elle, est la première témoin de ces pratiques frauduleuses : “Il y a cinq ans, j'ai reçu dans mon bureau le propriétaire de cette maison, pour un problème de facturation d'eau”, assure Robert Maker, 1er adjoint au maire de Faa'a. “À ce moment-là déjà, nous nous étions rendu compte qu'il y avait plusieurs logements concernés au sein de cette structure. Le propriétaire avait construit des extensions à notre insu, et ce, des années auparavant. Car il y a cinq ans, la maison était déjà en piteux état.” Interrogé sur le rôle de la mairie et une possible intervention de cette dernière dans ces situations, l'élu municipal répond : “Dire quelque chose ? Oui, mais dire quoi ? Dans ce genre d'affaires, les compétences appartiennent au Pays. C'est le service de l'urbanisme qui s'assure que les constructions suivent les normes. À la mairie, nous n'intervenons que pour délivrer un certificat de conformité et un permis d'habitation. C'est au Pays d'apporter des réponses.”
“De nos jours, les gens attendent qu’on les loge”
Mais pour le résident et élu de la commune de Faa'a, difficile pour les autorités publiques, quelles qu'elles soient, d'assurer convenablement une surveillance accrue de ces constructions sauvages : “Il doit y avoir 7 000 logements environ à Faa'a. Comment voulez-vous faire ? Est-ce qu'il faudrait aller tous les jours tourner dans les quartiers afin de s'assurer que tout est en règle ? Ce n'est pas possible.” D'autant que pour Robert Maker, l'origines du problème se trouve dans la politique du pays en termes de logements : “On remarque une explosion du nombre d'habitants dans la zone. Ce qui, hélas, se traduit par une hausse de l'incivisme dans le secteur. Il y a cinq ans, nous avons dit au gouvernement Fritch d'arrêter les constructions de logements sur Faa'a. Il y a trop de monde. Les espaces constructibles se réduisent mais les familles se multiplient.” Un problème qui pourtant ne concerne pas uniquement la commune de Faa'a, puisque le paysage urbain suggère une généralisation du phénomène, notamment dans l'agglomération de Papeete.
Pour la commune de Faa'a, si la densité de population dans la zone est un problème, elle s'explique : “Depuis l'époque du CEP, les gens des îles ont pris l'habitude de se dire ‘À Tahiti il y a du travail, donc il faut aller vivre là-bas pour vivre mieux’. Si c'était vrai avant, ça ne l'est plus aujourd'hui.” Une vision qui, hélas, n'a pas été la seule à changer. En effet, au service de ses administrés depuis des décennies, Robert Maker se dit triste devant l'approche de ces derniers face à la question du logement : “De nos jours, les gens attendent qu'on les loge, qu'on les prenne en charge si besoin, ou ils attendent des logements OPH. Certains payent, d'autres non. Ceux qui ont des biens construisent, mais ne déclarent rien. Il faut absolument responsabiliser les citoyens de nouveau. Dans la société il y a des règles, et ce sont ces règles qui font tenir le navire.”
“Il a construit ça pour assurer ses vieux jours, il louait tant qu'il pouvait. (…) Il y avait trop de monde. C'est pour ça que ça a tout cramé”, témoignait samedi dernier une voisine de l'habitation qui a pris feu dans le quartier de Vaitareia, à Heiri. Une “maison” non-conforme, qui bénéficiait de plusieurs extensions à flanc de colline sur 5 à 6 niveaux, capable d'accueillir 18 familles, soit 53 personnes, qui aujourd'hui ont tout perdu. Et si depuis ce week-end le Pays et la commune de Faa'a ont pris en charge ces personnes, l'événement soulève plusieurs problématiques, dont celle de la gestion et de la détection de ces constructions sauvages.
Car si aujourd'hui ces compétences sont celles du Pays, la commune, elle, est la première témoin de ces pratiques frauduleuses : “Il y a cinq ans, j'ai reçu dans mon bureau le propriétaire de cette maison, pour un problème de facturation d'eau”, assure Robert Maker, 1er adjoint au maire de Faa'a. “À ce moment-là déjà, nous nous étions rendu compte qu'il y avait plusieurs logements concernés au sein de cette structure. Le propriétaire avait construit des extensions à notre insu, et ce, des années auparavant. Car il y a cinq ans, la maison était déjà en piteux état.” Interrogé sur le rôle de la mairie et une possible intervention de cette dernière dans ces situations, l'élu municipal répond : “Dire quelque chose ? Oui, mais dire quoi ? Dans ce genre d'affaires, les compétences appartiennent au Pays. C'est le service de l'urbanisme qui s'assure que les constructions suivent les normes. À la mairie, nous n'intervenons que pour délivrer un certificat de conformité et un permis d'habitation. C'est au Pays d'apporter des réponses.”
“De nos jours, les gens attendent qu’on les loge”
Mais pour le résident et élu de la commune de Faa'a, difficile pour les autorités publiques, quelles qu'elles soient, d'assurer convenablement une surveillance accrue de ces constructions sauvages : “Il doit y avoir 7 000 logements environ à Faa'a. Comment voulez-vous faire ? Est-ce qu'il faudrait aller tous les jours tourner dans les quartiers afin de s'assurer que tout est en règle ? Ce n'est pas possible.” D'autant que pour Robert Maker, l'origines du problème se trouve dans la politique du pays en termes de logements : “On remarque une explosion du nombre d'habitants dans la zone. Ce qui, hélas, se traduit par une hausse de l'incivisme dans le secteur. Il y a cinq ans, nous avons dit au gouvernement Fritch d'arrêter les constructions de logements sur Faa'a. Il y a trop de monde. Les espaces constructibles se réduisent mais les familles se multiplient.” Un problème qui pourtant ne concerne pas uniquement la commune de Faa'a, puisque le paysage urbain suggère une généralisation du phénomène, notamment dans l'agglomération de Papeete.
Pour la commune de Faa'a, si la densité de population dans la zone est un problème, elle s'explique : “Depuis l'époque du CEP, les gens des îles ont pris l'habitude de se dire ‘À Tahiti il y a du travail, donc il faut aller vivre là-bas pour vivre mieux’. Si c'était vrai avant, ça ne l'est plus aujourd'hui.” Une vision qui, hélas, n'a pas été la seule à changer. En effet, au service de ses administrés depuis des décennies, Robert Maker se dit triste devant l'approche de ces derniers face à la question du logement : “De nos jours, les gens attendent qu'on les loge, qu'on les prenne en charge si besoin, ou ils attendent des logements OPH. Certains payent, d'autres non. Ceux qui ont des biens construisent, mais ne déclarent rien. Il faut absolument responsabiliser les citoyens de nouveau. Dans la société il y a des règles, et ce sont ces règles qui font tenir le navire.”
L'incendie de Heiri a permis de remettre la problématique des habitats sauvages sur la table.