Patrice Tépélian, directeur général de la Banque de Tahiti avec Philippe Garsuault, directeur général du groupe BPCE international présentent Habitat Polynésien. Cette société, filiale de la Banque de Tahiti, va faire de la gestion de logements sociaux intermédiaires.
PAPEETE, le 16 novembre 2015. C'est un nouveau venu dans le paysage local du logement social où il n'y avait jusqu'à présent que l'opérateur public OPH. Mais Habitat polynésien, société privée, filiale de la Banque de Tahiti veut booster la production de logements sociaux intermédiaires sur le territoire, en bénéficiant des dispositifs de défiscalisation.
Il a fallu quelques années de réflexion et sans doute attendre aussi le bon moment pour que la Banque de Tahiti se lance dans une nouvelle mission, celle d'opérateur de logements sociaux (OLS) en Polynésie française. Une mission qu'assume déjà depuis de longues années en métropole le groupe BPCE (Banque populaire/Caisse d'Epargne) auquel appartient la Banque de Tahiti, assurant la gestion de 210 000 logements sociaux (8% du parc métropolitain). "Depuis deux ans, nous nous interrogions sur la façon dont nous pouvions contribuer à la relance économique, en plus de ce que nous faisons déjà avec les entreprises. Le déficit de logements était clairement identifié avec même un besoin récurrent de logements. Dans le même temps, le gouvernement constatait que le seul opérateur public ne serait pas en mesure de produire tous ces logements" explique Patrice Tépélian, directeur général de la Banque de Tahiti.
Bref, l'idée de devenir opérateur de logements sociaux sur le territoire a germé. Pour confirmer que cette intuition était bonne et vérifier la faisabilité de cette nouvelle orientation de la Banque de Tahiti, Habitat en régions, la filiale "logement" du groupe BPCE est venue en mission à Tahiti l'an dernier. Rencontres avec l'OPH, TNAD, des représentants du gouvernement, des promoteurs immobilier, des constructeurs aussi : tout a été analysé et soupesé dans le détail, mais la validation du projet a été obtenue.
Il a fallu ensuite déblayer le terrain réglementaire : jusqu'ici le logement social en Polynésie était le terrain exclusif de l'opérateur public, l'OPH (Office polynésien de l'Habitat). Pour autoriser un acteur privé à agir sur ce segment particulier de la promotion immobilière, la société Habitat polynésien créée en août 2015 a fait la demande officielle de l'agrément d'opérateur de logement social (OLS) auprès du gouvernement local. Il devrait être accordé dans les tous prochains jours, avant la fin du mois, espère Patrice Tépélian.
DU LOGEMENT INTERMEDIAIRE
D'autres ajustements réglementaires devront encore suivre, mais visiblement le courant passe bien entre le ministre du logement, Tearii Alpha et les responsables de la Banque de Tahiti/Habitat Polynésien. Dans les adaptations à faire : l'exigence que ce nouvel opérateur privé de logement social de puisse sélectionner lui-même les futurs locataires qui habiteront les résidences gérées par Habitat Polynésien.
Car, s'il s'agit bien de logement social au sens de la définition de la loi (au vu des revenus des locataires sélectionnés), Habitat Polynésien vise exclusivement la gamme intermédiaire et s'adresse prioritairement aux jeunes couples et surtout aux ménages disposant de deux à trois Smic mensuels. Bref, des ménages aux revenus moyens mais solvables, qui peinaient jusque-là à trouver un logement à louer dans le parc privé, en raison de la cherté des loyers.
Dans les hypothèses de travail réalisées, Habitat Polynésien devrait proposer par exemple un T2 de 60m2 à environ 66 000 Fcfp/mois quand un logement similaire est actuellement tarifé à 96 000 Fcfp dans le parc privé. Enfin, comme il s'agira de programmes de logements réalisés avec le soutien de la défiscalisation nationale (Lodéom), les locataires pourront, après la 6e année de mise en gestion locative du bien, poser une option d'achat de leur logement (avec un prix estimé à 13 millions de Fcfp pour un T2) et payer cette fois non pas un loyer mais des traites du même montant que leur loyer pour devenir propriétaire de leur logement. Si le calendrier idéal est respecté, les premiers logements qui seront proposés à la location par Habitat Polynésien seront prêts en fin d'année 2017 à Papeete, Pirae et Faa'a.
Il a fallu quelques années de réflexion et sans doute attendre aussi le bon moment pour que la Banque de Tahiti se lance dans une nouvelle mission, celle d'opérateur de logements sociaux (OLS) en Polynésie française. Une mission qu'assume déjà depuis de longues années en métropole le groupe BPCE (Banque populaire/Caisse d'Epargne) auquel appartient la Banque de Tahiti, assurant la gestion de 210 000 logements sociaux (8% du parc métropolitain). "Depuis deux ans, nous nous interrogions sur la façon dont nous pouvions contribuer à la relance économique, en plus de ce que nous faisons déjà avec les entreprises. Le déficit de logements était clairement identifié avec même un besoin récurrent de logements. Dans le même temps, le gouvernement constatait que le seul opérateur public ne serait pas en mesure de produire tous ces logements" explique Patrice Tépélian, directeur général de la Banque de Tahiti.
Bref, l'idée de devenir opérateur de logements sociaux sur le territoire a germé. Pour confirmer que cette intuition était bonne et vérifier la faisabilité de cette nouvelle orientation de la Banque de Tahiti, Habitat en régions, la filiale "logement" du groupe BPCE est venue en mission à Tahiti l'an dernier. Rencontres avec l'OPH, TNAD, des représentants du gouvernement, des promoteurs immobilier, des constructeurs aussi : tout a été analysé et soupesé dans le détail, mais la validation du projet a été obtenue.
Il a fallu ensuite déblayer le terrain réglementaire : jusqu'ici le logement social en Polynésie était le terrain exclusif de l'opérateur public, l'OPH (Office polynésien de l'Habitat). Pour autoriser un acteur privé à agir sur ce segment particulier de la promotion immobilière, la société Habitat polynésien créée en août 2015 a fait la demande officielle de l'agrément d'opérateur de logement social (OLS) auprès du gouvernement local. Il devrait être accordé dans les tous prochains jours, avant la fin du mois, espère Patrice Tépélian.
DU LOGEMENT INTERMEDIAIRE
D'autres ajustements réglementaires devront encore suivre, mais visiblement le courant passe bien entre le ministre du logement, Tearii Alpha et les responsables de la Banque de Tahiti/Habitat Polynésien. Dans les adaptations à faire : l'exigence que ce nouvel opérateur privé de logement social de puisse sélectionner lui-même les futurs locataires qui habiteront les résidences gérées par Habitat Polynésien.
Car, s'il s'agit bien de logement social au sens de la définition de la loi (au vu des revenus des locataires sélectionnés), Habitat Polynésien vise exclusivement la gamme intermédiaire et s'adresse prioritairement aux jeunes couples et surtout aux ménages disposant de deux à trois Smic mensuels. Bref, des ménages aux revenus moyens mais solvables, qui peinaient jusque-là à trouver un logement à louer dans le parc privé, en raison de la cherté des loyers.
Dans les hypothèses de travail réalisées, Habitat Polynésien devrait proposer par exemple un T2 de 60m2 à environ 66 000 Fcfp/mois quand un logement similaire est actuellement tarifé à 96 000 Fcfp dans le parc privé. Enfin, comme il s'agira de programmes de logements réalisés avec le soutien de la défiscalisation nationale (Lodéom), les locataires pourront, après la 6e année de mise en gestion locative du bien, poser une option d'achat de leur logement (avec un prix estimé à 13 millions de Fcfp pour un T2) et payer cette fois non pas un loyer mais des traites du même montant que leur loyer pour devenir propriétaire de leur logement. Si le calendrier idéal est respecté, les premiers logements qui seront proposés à la location par Habitat Polynésien seront prêts en fin d'année 2017 à Papeete, Pirae et Faa'a.
La mixité sociale encouragée
Habitat Polynésien ne va pas se substituer aux promoteurs immobiliers déjà présents sur le territoire. "On ne va pas se transformer en constructeur" précise Patrice Tépélian, directeur général de la Banque de Tahiti. "Nous allons acheter des programmes de construction ou plutôt des parties de programme pour favoriser la mixité sociale", ce qui selon lui permettra de garantir la qualité des ensembles immobiliers qui seront bâtis.
"Cela permettra aux promoteurs immobiliers d'être plus à l'aise dans leurs projets puisque avant même que les travaux ne démarrent Habitat Polynésien aura déjà fait l'acquisition d'une partie du programme". C'est ce qui explique également que cet opérateur pourra proposer 400 logements dans la zone urbaine de Papeete, Pirae et Faa'a dès la fin de l'année 2017, car des programmes immobiliers sont en gestation, prêts à sortir de terre. 10 milliards de Fcfp seront investis dès l'année prochaine (dont 30 à 35% proviendront des aides à la défiscalisation). Habitat Polynésien devrait poursuivre sur ce rythme, soutenu, chaque année.
Habitat Polynésien ne va pas se substituer aux promoteurs immobiliers déjà présents sur le territoire. "On ne va pas se transformer en constructeur" précise Patrice Tépélian, directeur général de la Banque de Tahiti. "Nous allons acheter des programmes de construction ou plutôt des parties de programme pour favoriser la mixité sociale", ce qui selon lui permettra de garantir la qualité des ensembles immobiliers qui seront bâtis.
"Cela permettra aux promoteurs immobiliers d'être plus à l'aise dans leurs projets puisque avant même que les travaux ne démarrent Habitat Polynésien aura déjà fait l'acquisition d'une partie du programme". C'est ce qui explique également que cet opérateur pourra proposer 400 logements dans la zone urbaine de Papeete, Pirae et Faa'a dès la fin de l'année 2017, car des programmes immobiliers sont en gestation, prêts à sortir de terre. 10 milliards de Fcfp seront investis dès l'année prochaine (dont 30 à 35% proviendront des aides à la défiscalisation). Habitat Polynésien devrait poursuivre sur ce rythme, soutenu, chaque année.