HAO, un héritage des essais nucléaires auquel il faut rendre l’espoir, une population à laquelle l’Etat doit réparation.


Il aura fallu qu’un pré-rapport d’études de pollution, commandé par la Direction des Infrastructures Défense (DID) à l’initiative du COMSUP soit repris par un article dans le journal « Le Monde » pour que certains se souviennent que HAO porte aujourd’hui encore les stigmates de trente années d’essais nucléaires « propres ».

Ce rapport a fait l’objet d’une présentation au Pays en préambule à la prochaine tenue du comité de pilotage Etat-Pays-Commune autour du projet de « réhabilitation » de l’atoll.
Sur le fond, ce rapport n’a rien appris au gouvernement local dont le Président a été le précurseur de la lutte contre les essais nucléaires, en des temps où d’autres se rangeaient docilement du côté des aveugles

Pour autant, faut-il aujourd’hui se lamenter ou réagir ? C’est pour cette seconde option, que dans une perspective d’action responsable que le gouvernement a opté. Car au-delà de la simple déconstruction, et de l’impérieuse nécessité pour l’Etat de dépolluer l’atoll, il convient surtout de lui redonner espoir, et une vie sociale, et économique.

Dans cet esprit, le gouvernement a travaillé depuis sa mise en place, à l’élaboration d’un vaste projet économique, en partenariat avec la Chine au travers de la compagnie « Jingmin Investments» soutenue par le fonds d’investissement « Tianjin Jasmine Fund ».

Ce projet consiste en un ensemble global basé sur l’aquaculture, la pêche raisonnée ; le tourisme, et l’accueil et la maintenance des navires. Il nécessitera des investissements conséquents, auxquels les partenaires chinois sont prêts à faire face, à hauteur de 1,5 milliards de dollars (USD) sur une période de 15 ans. Il devrait comporter sur l’ensemble de la zone concernée, pour l’essentiel les éléments suivants :

 Une usine de traitement et de transformation de la pêche,
 Des tours à glace,
 Une usine de traitement et de transformation de rori,
 Une centrale électrique à énergie solaire,
 Un Institut de recherches de la pêche et de l’aquaculture,
 Une écloserie de poissons & de rori,
 Une centrale d’achat de poisson & de rori,
 Une base navale destinée à la maintenance et à l'approvisionnement des navires de pêche,
 Une mise en relation entre les établissements de l'industrie de la pêche liée et les entreprises de nouvelles technologies,
 Des infrastructures dédiée à l’hébergement, et au tourisme;

Pour la préparation de ce projet, une mission technique de la Présidence s’est rendue à Pékin au mois de novembre 2011, puis deux visites de délégations chinoises ont eu lieu, en février puis en mai 2012.

Lors de cette dernière visite, une présentation des différentes îles des Tuamotu, et de leurs atouts et limites respectifs a été effectuée aux partenaires chinois. L’atoll de HAO, de par l’existence d’infrastructures portuaires et aéroportuaires de type « international », et la disponibilité d’un vaste domaine public du Pays est apparu particulièrement adapté à devenir le « HUB », le centre névralgique, de l’ensemble du projet.

Il n’a jamais été question, ni du côté polynésien, ni du côté chinois d’utiliser le lagon de HAO pour de l’aquaculture ou de la pêche, et le potentiel de pollution du lagon avait déjà été évoqué, sans toutefois à l’époque disposer des résultats de l’étude commanditée par l’Etat.

Ce sont les atolls environnants, et les zones de pêche hauturière situées entre les Tuamotu et les îles Marquises qui sont destinées à ces usages.
C’est dans ce contexte qu’un Memorandum Of Understanding a été signé, le 24 mai 2012 entre le Président Oscar Manutahi TEMARU et M CHEN, Directeur général de « Jingmin Investments ».

Aujourd’hui, le projet suit son cours normal, avec de part et d’autre la phase des études détaillées qui devraient aboutir au mois d’août à la signature d’un second Memorandum Of Understanding (MoU), précisant cette fois le cadre légal et commercial précis de la future joint venture sino-Polynésienne.
Aujourd’hui, à 15h, une réunion du groupe de travail a eu lieu, avec comme chaque quinzaine, un conference call vers la chine. Il s’agissait de préparer une mission technique à Pékin, à la mi-juillet afin de régler les détails juridiques du futur MoU.

Le projet hâtivement baptisé par les média « projet HAO » suit donc son cours et n’est en aucun cas impacté par le rapport de la société ARTELIA sur la base duquel est issu l’article alarmiste du journal « Le Monde ».

Le souci principal du Pays, de son gouvernement et de son Président est la santé et le bien être de la population de HAO. A la lumière de ce rapport, il ne manquera donc pas de rappeler à l’Etat, responsable de cette situation, ses obligations morales et pratiques.

Il sait pouvoir compter sur le gouvernement de François HOLLANDE sur ce sujet, et sur le nécessaire accompagnement pour que les projets de développements économiques dans cette zone « sinistrée » ne soient plus entravés comme ils ont pu l’être les années passées, mais au contraire suscités, encouragés, et soutenus.

Rédigé par communiqué de la présidence le Mercredi 27 Juin 2012 à 20:02 | Lu 1605 fois