Guadeloupe: augmentation "fulgurante" des cas de covid-19, selon l'ARS


Pointe-à-Pitre, France | AFP | mercredi 28/07/2021 - Alors que l'état d'urgence sanitaire a été décrété en Guadeloupe mercredi, l'agence régionale de santé alerte sur la progression "fulgurante" des contaminations dans le département.

"C'est violent. Nous avons plus qu'un triplement du nombre de cas d'une semaine sur l'autre, ça n'est jamais arrivé lors des vagues précédentes", a indiqué Valérie Denux, la directrice générale de l'ARS à l'AFP.

Le nombre de cas confirmés en Guadeloupe du 19 au 25 juillet s'élève à 1.072, contre 281 la semaine précédente.

Par ailleurs, les indicateurs montent en flèche, avec notamment un taux de positivité (proportion de cas positifs par rapport au nombre de personnes testées) qui était de 10% sur cette période et qui s'oriente encore à la hausse, à 15,6% sur les trois premiers jours de cette semaine.

L'inquiétude est d'autant plus forte que la couverture vaccinale est faible dans l'archipel, avec seulement 21% de la population qui a reçu une première injection.

"C'est une augmentation fulgurante qui s'explique par le variant Delta qui se transmet très rapidement, mais aussi par le nombre de personnes à infecter. Il y en a très peu qui sont vaccinées et donc il y a un énorme réservoir”, déplore Mme Denux.

Cette quatrième vague se confirme également au CHU de Pointe-à-Pitre, qui craint d'arriver à saturation. Le plan blanc a été déclenché dans l'établissement pour mobiliser de nouvelles ressources, mais la capacité maximale est limitée à environ 70 lits. Une situation d'autant plus inquiétante que 30% de la population guadeloupéenne est classée à risque en raison de la prévalence forte de nombreuses affections longue durée, d'un taux d'obésité élevé ou encore d'un vieillissement marqué de la population.

"Je crains le pire (.) C'est l'annonce de personnes qui vont décéder ou se retrouver dans des situations très graves. Ça risque d'être catastrophique. À un moment, on ne pourra plus pousser les murs”, s'inquiète la directrice générale de l'ARS.

Dans le département, cette quatrième vague survient dans un contexte de contestation autour du pass sanitaire et de l'obligation vaccinale.

La branche santé du syndicat Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UTS-UGTG) a notamment organisé des rassemblements les deux derniers samedis, qui ont regroupé plusieurs centaines de personnes devant le CHU, et en prépare un troisième à Basse-Terre, ce 31 juillet.

"Il y a parmi eux des gens excessifs qui racontent n'importe quoi. Clairement, ils mettent en danger la Guadeloupe, car ils incitent des personnes à ne pas se faire vacciner, alors qu'elles sont fragiles, ou ils empêchent la solidarité globale du territoire", déplore Valérie Denux.

le Jeudi 29 Juillet 2021 à 04:31 | Lu 127 fois