Grogne chez les producteurs de Monoi


L'édition 2013 de la semaine du Monoi est annulée.
La loi du Pays n° 2012-28, publiée le 11 décembre dernier abaisse de 200 à 150 Fcfp/kg la taxe à l’exportation du Monoi en vrac et supprime la taxe de 50 Fcfp par litre exporté de Monoi conditionné localement.
Le Groupement interprofessionnel du Monoi de Tahiti, GIMT, qui rassemble l’ensemble des producteurs locaux et exportateurs de la filière, dénonce une mesure confiscatoire et estime l’impact dans son budget 2013 à une réduction d’un quart de ses recettes.

Conséquence : faute de budget, la semaine du Monoi, prévue du 14 au 17 novembre prochains, est supprimée et l’événement ne sera plus reconduit.

Le paradoxe est que cette diminution de la taxe a été votée pour permettre aux producteurs de mieux supporter l’augmentation de l’huile raffinée de coprah. La matière première est passée de 260 Fcfp à 310 Fcfp le litre, entre les mois de décembre 2011 et 2012. Elle pèse pour près de la moitié du coût de production du Monoi de Tahiti.

Mais pour les producteurs, cet allègement de taxe ajoute un problème à un problème : le GIMT est entièrement financé par cette recette fiscale qui rapporte bon-an mal-an une cinquantaine de millions Fcfp.

Aussi l’organisme prévoit-il en 2013 de réduire ses recettes de 25% en conséquence de cette loi de Pays sensé aider les producteurs. Le GIMT se charge des actions de promotion du Monoi de Tahiti, localement et à l’international ; de recherche et développement ; le groupement assure également la vigie juridique pour la défense de l’appellation d’origine du produit.

L’institut du Monoi s’estime contraint de réduire "au strict minimum les actions locales afin de concentrer le reste des ressources sur la promotion et la protection du Monoi de Tahiti à l’international".

"Cette diminution de la taxe est un mauvais cadeau que l’on fait aux producteurs, dans une année qui marque le 20e anniversaire de l’appellation d’origine contrôlée Monoi de Tahiti", explique Eric Vaxelaire, le directeur du GIMT Institut du Monoi.

En 2011, la Polynésie française a exporté 298 tonnes de monoï de Tahiti en vrac. L’appellation d’origine impose que l’huile soit issue de coprah cultivé sur le territoire de Polynésie française et qu’on y ait fait macérer une certaine quantité de fleurs de Gardenia tahitensis récoltées au stade de bouton.

Plus de 90% du monoï Tahiti fabriqué en Polynésie est destiné à l’exportation. Six entreprises se partagent ce marché. Elles siègent toutes au sein du GIMT.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 21 Janvier 2013 à 16:33 | Lu 115662 fois