“Grève maintenue” à ADT


Tahiti, le 23 juillet 2024 - Les négociations à Aéroport de Tahiti (ADT) ont avancé mais aucun protocole d’accord n’a été signé. Mais, précise l’intersyndicale, “il y a une ouverture” et elle est en attente des réponses de la direction d’ADT. Elle espère également que le président du Pays va leur apporter des réponses concrètes, notamment sur le personnel des îles.  
 
“On n’est pas arrivé à la fin, on est à la moitié des revendications (du préavis de grève, NDLR)”, a affirmé le porte-parole de l’intersyndicale CSTP-FO, CSIP, Otahi et O oe to oe rima, Cyril Le Gayic, à l’adresse des grévistes d’Aéroport de Tahiti (ADT), ce mardi, à l’issue de la réunion avec la direction de la société, dont les salariés sont en grève depuis lundi matin.
 
De son côté, la secrétaire générale de Otahi, Lucie Tiffenat, souligne que la direction a pris des engagements et qu’“il y a une ouverture”, mais qu’ils sont en attente de réponses concrètes et que pour l’heure, “la grève est maintenue”.  

“Une garantie pour le personnel des îles”

Lors de la rencontre entre syndicats et direction, ce mardi, il a été question notamment du transfert du personnel de Raiatea, Bora Bora et Rangiroa au cas où le Pays reprendrait les “concessions dans sept ans”, précise Cyril Le Gayic de la CSIP. Il rappelle que si cela devait arriver, ce personnel “sera régi par le statut de la fonction publique territoriale” et pourrait “tout perdre”.
 
Et la secrétaire générale de Otahi, Lucie Tiffenat, d’ajouter que le Pays a donné une réponse, mais qui “n’est pas satisfaisante puisque des garanties peuvent être apportées (…). On aimerait des précisions à ce sujet”.
 
Pour Cyril Le Gayic, il est important qu’il y ait “un protocole d’accord avec le Pays qui va au-delà des 7 ans” et surtout que “leurs droits acquis” soient pris en compte par le Pays. “C’est important car je veux une garantie pour le personnel des îles.” 
 
Une réunion avec le président du Pays, Moetai Brotherson, devait avoir lieu ce mardi à 18 heures. Il devait surtout y être question des appels d’offres concernant les îles.
 
En amont de cette rencontre, le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, a tenu à rassurer les salariés grévistes : “Je pense que la visite au président du Pays va concrétiser notre demande”. Patrick Galenon dénonce la “désinformation” émanant de la direction d’ADT et rappelle à Moetai Brotherson que lorsque les syndicats sont “invités, on va en réunion et on va défendre notre point de vue”. Il se dit “perplexe” quant à la volonté du directeur d’ADT de sortir de cette grève. Directeur qui avait, la veille, exprimé les mêmes inquiétudes à l’adresse des syndicats.

“Réorganiser le service RH”

Au cours de la rencontre avec la direction, ce mardi, il a également été question de la “souffrance” au travail émanant de “la gouvernance de la RH”. Cyril Le Gayic a d’ailleurs félicité les représentants du personnel qui, selon lui, “se sont battus (…) Mais on a du mal à convaincre le directeur sur le défaut de votre DRH. Il est dans un socle en béton à la taille d’Egis.” L’intersyndicale a par ailleurs insisté sur l’existence d’une “blacklist”. “Il (le directeur, NDLR) est venu ici pour couper la tête de pas mal de personnes.”
 
De son côté, Lucie Tiffenat a aussi rappelé à la direction qu’il faut que cesse “l’instauration d’une ambiance de peur auprès du personnel. Je pense que la direction est en capacité de pouvoir répondre très rapidement à cette problématique”. La secrétaire générale de Otahi précise que si le directeur a la volonté de sortir de cette grève, “il devrait normalement réorganiser le service RH d’ADT”.   
 
Les organisations syndicales ont enfin rappelé que la grève est “un droit constitutionnel” et ont demandé à ce que “les pressions sur les représentants des îles” cessent.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 23 Juillet 2024 à 23:11 | Lu 2194 fois