Paris, France | AFP | mercredi 24/06/2020 - Première grève à BFM: de nombreux salariés du groupe NextRadioTV (BFM, RMC) se sont mobilisés mercredi contre un plan d'économies qui prévoit de supprimer près d'un tiers des postes, faisant planer une menace d'annulation sur le dernier débat des municipales à Paris.
A l'appel d'une intersyndicale, environ 200 personnes ont manifesté devant le siège parisien d'Altice, la maison-mère du groupe, avec des pancartes "premier sur l'info, premier sur le plan social" et "Drahison", du nom du patron du groupe, Patrick Drahi, a constaté un journaliste de l'AFP.
Fait rare pour une grève dans les médias, la chaîne d'information en continu a diffusé à la mi-journée des images de la manifestation. "L'actualité sociale, quand elle nous concerne, on vous en parle aussi", a expliqué la journaliste Alice Darfeuille.
La filiale du groupe Altice a dévoilé le 17 juin un vaste plan d'économies et "de reconquête" pour faire face à l'impact de la crise du Covid-19.
Le groupe, qui est largement bénéficiaire, anticipe un écroulement des recettes publicitaires post-crise sanitaire. NextRadioTV entend aussi économiser sur le sport, où il a perdu des droits prestigieux et devra faire face à une concurrence accrue.
NextRadioTV prévoit dans ce cadre de supprimer "330 à 380 CDI et jusqu'à 200 pigistes et intermittents", soit environ un tiers des effectifs, sur un total de 1.600 salariés, selon l'intersyndicale.
Contactée, la direction du groupe n'avait pas souhaité commenter à la mi-journée. Une nouvelle assemblée générale est prévue à 17H.
Le débat menacé
"On est très inquiets pour l'avenir. Ils veulent supprimer trop d'emplois", a souligné Alexandre Thomas, 28 ans, chargé de l'habillage des émissions. "On est en train de foutre en l'air nos métiers. Je devais faire le débat (des municipales) ce soir. Je ne le ferai pas. Avec le Covid, on a bossé pendant 3 mois, avec de très bonnes audiences, et voilà à quoi on a droit".
Une menace d'annulation plane en effet sur le débat de mercredi soir, qui doit opposer Agnès Buzyn, Rachida Dati et Anne Hidalgo. L'intersyndicale a demandé dans un tract aux trois candidates d'annuler leur venue sur le plateau, tout en soulignant "qu'il s'agit d'un moment démocratique important".
"On leur demande de ne pas venir, on leur demande de nous respecter", a lancé au mégaphone Alban Azaïs, délégué CGT.
Anne Hidalgo doit recevoir les grévistes à 15H. "Nous avons pris connaissance des déclarations de l'intersyndicale, et nous ne pouvons pas rester insensibles aux interpellations", a annoncé à l'AFP son directeur de campagne, Emmanuel Grégoire. C'est une rencontre "avant de prendre toute décision définitive", comme une non-participation de la socialiste au débat, a-t-il ajouté.
Un "impact sur la qualité"
"C'est la 1ère fois qu'on voit une telle cohésion entre les techniciens et les journalistes, qu'on voit une telle mobilisation", a souligné Maxime Vedrenne, 34 ans, technicien de régie.
"La manière dont les discussions sont menées est désolante, a-t-il ajouté. On nous a tout de suite annoncé qu'il y aurait des départs. Nous on veut simplement faire notre métier de bonne manière et dans les règles, est-ce que ce sera encore possible?"
"Je crains un impact sur la qualité de nos antennes", a regretté Amélie Rosique, grand reporter à BFMTV et porte-parole de sa Société des journalistes. "On est attaché de manière viscérale à nos chaînes".
Les antennes de BFMTV, RMC, RMC Découverte, BFM Paris et BFM Business étaient perturbées dès le petit matin. Un des présentateurs de la matinale de BFMTV, Christophe Delay, a expliqué que "toutes les antennes" seraient "perturbées, compte tenu de l'inquiétude suscitée par ces projets".
La direction du groupe avait précisé à l'annonce du plan social en mai qu'il "débuterait par une phase de volontariat; les licenciements contraints n’interviendraient que si le nombre de volontaires était insuffisant", alors que les plans d'économies se multiplient dans les médias.
A l'appel d'une intersyndicale, environ 200 personnes ont manifesté devant le siège parisien d'Altice, la maison-mère du groupe, avec des pancartes "premier sur l'info, premier sur le plan social" et "Drahison", du nom du patron du groupe, Patrick Drahi, a constaté un journaliste de l'AFP.
Fait rare pour une grève dans les médias, la chaîne d'information en continu a diffusé à la mi-journée des images de la manifestation. "L'actualité sociale, quand elle nous concerne, on vous en parle aussi", a expliqué la journaliste Alice Darfeuille.
La filiale du groupe Altice a dévoilé le 17 juin un vaste plan d'économies et "de reconquête" pour faire face à l'impact de la crise du Covid-19.
Le groupe, qui est largement bénéficiaire, anticipe un écroulement des recettes publicitaires post-crise sanitaire. NextRadioTV entend aussi économiser sur le sport, où il a perdu des droits prestigieux et devra faire face à une concurrence accrue.
NextRadioTV prévoit dans ce cadre de supprimer "330 à 380 CDI et jusqu'à 200 pigistes et intermittents", soit environ un tiers des effectifs, sur un total de 1.600 salariés, selon l'intersyndicale.
Contactée, la direction du groupe n'avait pas souhaité commenter à la mi-journée. Une nouvelle assemblée générale est prévue à 17H.
Le débat menacé
"On est très inquiets pour l'avenir. Ils veulent supprimer trop d'emplois", a souligné Alexandre Thomas, 28 ans, chargé de l'habillage des émissions. "On est en train de foutre en l'air nos métiers. Je devais faire le débat (des municipales) ce soir. Je ne le ferai pas. Avec le Covid, on a bossé pendant 3 mois, avec de très bonnes audiences, et voilà à quoi on a droit".
Une menace d'annulation plane en effet sur le débat de mercredi soir, qui doit opposer Agnès Buzyn, Rachida Dati et Anne Hidalgo. L'intersyndicale a demandé dans un tract aux trois candidates d'annuler leur venue sur le plateau, tout en soulignant "qu'il s'agit d'un moment démocratique important".
"On leur demande de ne pas venir, on leur demande de nous respecter", a lancé au mégaphone Alban Azaïs, délégué CGT.
Anne Hidalgo doit recevoir les grévistes à 15H. "Nous avons pris connaissance des déclarations de l'intersyndicale, et nous ne pouvons pas rester insensibles aux interpellations", a annoncé à l'AFP son directeur de campagne, Emmanuel Grégoire. C'est une rencontre "avant de prendre toute décision définitive", comme une non-participation de la socialiste au débat, a-t-il ajouté.
Un "impact sur la qualité"
"C'est la 1ère fois qu'on voit une telle cohésion entre les techniciens et les journalistes, qu'on voit une telle mobilisation", a souligné Maxime Vedrenne, 34 ans, technicien de régie.
"La manière dont les discussions sont menées est désolante, a-t-il ajouté. On nous a tout de suite annoncé qu'il y aurait des départs. Nous on veut simplement faire notre métier de bonne manière et dans les règles, est-ce que ce sera encore possible?"
"Je crains un impact sur la qualité de nos antennes", a regretté Amélie Rosique, grand reporter à BFMTV et porte-parole de sa Société des journalistes. "On est attaché de manière viscérale à nos chaînes".
Les antennes de BFMTV, RMC, RMC Découverte, BFM Paris et BFM Business étaient perturbées dès le petit matin. Un des présentateurs de la matinale de BFMTV, Christophe Delay, a expliqué que "toutes les antennes" seraient "perturbées, compte tenu de l'inquiétude suscitée par ces projets".
La direction du groupe avait précisé à l'annonce du plan social en mai qu'il "débuterait par une phase de volontariat; les licenciements contraints n’interviendraient que si le nombre de volontaires était insuffisant", alors que les plans d'économies se multiplient dans les médias.