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Grève à l’Épic de Moorea


Grève à l’Épic de Moorea
Tahiti, le 18 février 2025 - Aucun accord n’a été trouvé entre l’Épic Te ito rau no Moorea-Maiao et la CSIP, le mouvement de grève démarre ce mercredi. Le personnel demande même la tête de son directeur qui, de son côté, reste confiant quant aux négociations.
 
La CSIP, le conseil d’administration de l’Épic Te ito rau no Moorea-Maiao et le directeur de l’établissement François Pierson se sont réunis ce mardi, dans le cadre des négociations du préavis de grève déposé le 12 février dernier. La réunion a duré deux heures sans qu’aucun accord n’ait été trouvé. La grève débute donc ce mercredi en attendant que l’Épic envoie ses propositions au syndicat.
  
Le premier secrétaire général adjoint de la CSIP, Cyril Le Gayic, tient pour responsable de cette situation le directeur général de l’Épic, François Pierson. Selon le syndicaliste, depuis la prise de fonction de ce dernier, “on n’a pas vu les choses s’améliorer et le gros problème, c’est la remise en cause des accords signés avec le PCA (président du conseil d’administration, NDLR) de l’Épic qui est le tāvana lui-même. Il a même déclaré qu’il est capable de suspendre les accords et les avantages et c’est pour cela que le personnel a pété les plombs”.
 
Le syndicaliste souligne qu’une grande partie des membres du conseil d’administration (CA) n’était pas au fait de ce qui se passe au sein de l’établissement. “Il a fait le mea culpa devant le CA et devant nous, mais pour nous, c’est trop tard, le malaise a été fait et pas question de palabrer, on veut du concret.”

“Le personnel a demandé qu’il soit démissionné”

Le premier secrétaire général adjoint de la CSIP est clair : “On ne veut plus discuter avec lui, le personnel a demandé qu’il soit démissionné et que le tāvana le mette hors service. Après, cela dépend des propositions qu’ils vont faire”.
 
Et pas question pour lui de remettre en cause les protocoles d’accord et les accords d’établissement signés avec les anciens directeurs et le PCA en la personne de Evans Haumani. “Il a fait en sorte de minimiser les choses et nous a demandé de ne pas déclencher la grève. Il nous a dit qu’on allait essayer de trouver un terrain d’entente. Mais cela a trop duré, ils sont en place depuis 2023, cela fait plus de deux ans et rien n’a changé, on ne peut pas continuer.”
 
Alors que la grève débutera donc ce mercredi matin, Cyril Le Gayic a annoncé que “95% des salariés vont débrayer et il n’y aura plus de salariés pour faire fonctionner les machines, il y aura juste une équipe de sécurité qui va être sur place pour intervenir lorsqu’il y aura des impératifs sur le réseau ou à la centrale”.

“C’était constructif et les pourparlers doivent évoluer”

De son côté, le directeur général de l’Épic Te ito rau no Moorea-Maiao, François Pierson, était plutôt confiant. “C’est une première étape relativement satisfaisante.” Il considère que la réunion de ce mardi était “constructive et les pourparlers doivent évoluer en fonction des propositions des deux parties”.
 
Il a d’ailleurs insisté sur le fait que la grève est un droit constitutionnel. “On ne peut pas les en empêcher (…). Les motifs, ce sont les leurs et on ne partage pas forcément les mêmes choses.” Mais il assure néanmoins que le CA et lui-même ont remis les choses en place. “On a été ferme sur certains points, on avance, ce n’est pas parfait, il y a des choses qui se mettent progressivement en place. Mais s’il faut tout céder à tout le monde, ce n’est pas tout à fait le rôle d’un directeur général.”
 
Quant au fait que les agents demandent sa tête, il répond simplement : “Si tāvana m’arrête demain, je n’ai pas de souci avec, c’est lui mon patron, c’est lui qui décide”.
 
Contacté le PCA et tāvana de Moorea-Maiao, Evans Haumani, n’a pas répondu à nos appels.  

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 18 Février 2025 à 18:37 | Lu 2886 fois