Grève à Air Archipels : 211 enfants privés de vols


PAPEETE, le 12 décembre 2016 - Effective depuis mercredi, la grève à Air Archipels a semé la zizanie dans l'organisation des transports scolaires dans les îles. 211 enfants n'ont pas pu rentrer chez eux vendredi. Ce lundi, tout devrait rentrer dans l'ordre.

Rosalie Orbeck, maire déléguée de la commune de Apataki, aux Tuamotu, est soulagée. Après des heures d'attente, les élèves en classe à Tahiti ont finalement pu rejoindre leur île dimanche soir. Comme l'a annoncé la ministre de l'Education dans un communiqué, 20 élèves étaient concernés.

"Les enfants sont restés bloqués à Tahiti. Finalement, Air Tahiti leur a permis de prendre un avion le samedi vers Rangiroa. Là-bas, ils ont pu dormir à l'internat avec les autres élèves et sont finalement repartis vers Apataki en bateau le dimanche à 14 heures", détaille la maire déléguée. Cinq heures de bateau plus tard, les enfants de l'île ont retrouvé leurs familles. "Ramener nos enfants à bon port était pour nous une priorité, c'est une bonne chose que ce soit fait."

Même problème du côté de Hao. Les élèves de Fangatau scolarisés sur l'île n'ont pas pu rentrer chez eux dans les temps prévus. Ils sont restés une nuit de plus à l'internat avant qu'une solution soit trouvée le samedi.

PILOTES MALADES ET AVION EN PANNE

En tout, 211 enfants ont été touchés par la grève du personnel de Air Archipels. Dans certaines îles, seuls les Beechcraft, des petits avions peuvent se poser, faute d'une piste d'atterrissage assez grande.

La grève paralysant la compagnie, le nombre d'appareils et de pilotes disponibles n'ont pas été suffisants pour assurer le retour des enfants dans leurs foyers. "Dès le départ, nous avons travaillé avec Air Tahiti pour que les vols soient reprogrammés, mais il y a eu d'autres désagréments : des pilotes malades, un avion en panne…, résume Lizzie Avaemai, chef du service transport au ministère de l'Éducation. Nous avons finalement réussi à trouver des solutions et tout devrait rentrer dans l'ordre aujourd'hui."

Dans l'après-midi, 11 élèves devaient encore rejoindre leur île.

Une étude de faisabilité pour recevoir un ATR

Si les 20 élèves de Apataki ont pu rejoindre leur île, ce n'est pas le cas des administrés. De nombreuses personnes sont bloquées à Tahiti depuis vendredi. "J'ai pu reporter mon billet d'avion à mercredi. Je prendrai l'avion pour Arutua et de là-bas, je prendrai le bateau, explique Rosalie Orbeck, la maire déléguée de Apataki. Mais il y a d'autres administrés qui sont coincés ici. Ils ne peuvent pas changer leur billet d'avion car ils sont en évasan."

La maire déléguée a lancé cette année un grand projet : créer une piste pouvant recevoir un ATR. "Nous avons souvent des problèmes pour rentrer chez nous car les avions sont toujours en panne. Il me semble important que notre île puisse accueillir un ATR pour son développement économique mais aussi pour le bien des administrés." Une étude faisabilité a été réalisée sur l'île cette année. Affaire à suivre.

Les négociations toujours en cours

Selon les syndicalistes, les négociations de ce lundi n'ont rien donné. La grève continue jusqu'à nouvel ordre.

Rédigé par Amelie David le Lundi 12 Décembre 2016 à 16:30 | Lu 1441 fois