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Grève Air France: les négociations dans l'impasse


De nombreux grévistes se sont rendus au tribunal afin de connaître la décision du tribunal civil de première instance.
De nombreux grévistes se sont rendus au tribunal afin de connaître la décision du tribunal civil de première instance.
PAPEETE, le 15 novembre 2017 - Vendredi dernier, la compagnie Air France assignait Usaf-Unsa en référé d'heure à heure devant le tribunal civil de première instance. L'audience avait eu lieu lundi. Après en avoir délibéré, le tribunal a débouté la compagnie. Les négociations restent donc au point mort.

Alors qu'un avion d'ATN s'est envolé ce mercredi avec les passagers qui devaient partir sur un vol Air France dimanche dernier, le tribunal civil de première instance a débouté la compagnie qui avait assigné son syndicat majoritaire sur l'irrégularité de son préavis de grève. Ne retenant pas l'argument du conseil d'Air France selon lequel il fallait s'en tenir à une durée de 5 jours, la justice a donné raison à Usaf-Unsa qui avait déposé son préavis le 19 octobre. Les personnels navigants commerciaux de la compagnie sont en grève depuis le vendredi 10 novembre.

MEDIATEUR

Ce mercredi matin, en présence de nombreux PNC, le délégué syndical Usaf-Unsa, Bertarnd Courtade, s'est exprimé sur la décision du tribunal civil de première instance: "Cette décision de justice reste un échec puisqu'au départ, une telle confrontation ne devrait pas voir lieu. Il est clair que la loi nous a donné raison sur le fait qu'il n'y avait pas de caractère imminent et illicite de la grève et que les cinq jours de préavis sont un minimum. Nous gagnons donc sur tous les fronts. Cela était prévisible mais je suis content que la loi ait pu s'appliquer. Pour autant, l'argumentation de la partie adverse correspond au dialogue de M. Hervet qui dit que le délégué syndical Usaf-Unsa a raison, qu'il suit la loi mais qu'on lui demande de déroger à la loi pour faire ce que l'on veut (…) J'espère que cette décision fera réfléchir tout le monde(…) Pour ce qui est des négociations, nous avions demandé un médiateur car nous avons un gros souci de communication. Il s'avère que, malgré l'intervention de ce médiateur hier toute la journée au téléphone, et alors que nous demandons juste à M. Hervet de pouvoir nous attabler, nous n'avons pas réussi à nous entendre (…) Nous arrêtons donc. La grève va continuer comme elle est et lorsque le délégué régional d'Air France sera enfin disposé, si cela arrive un jour, nous négocierons (…) Je remercie notre conseil, Me Kintzler, qui s'est porté à mon secours alors que tout était organisé par M. Hervet afin que je ne puisse pas me défendre. A savoir de déposer un référé d'heure à heure un vendredi soir pour le lundi matin, c'est tout de même assez exceptionnel comme coup bas. Interrogé sur le sort des passagers, Bertrand Courtade a invoqué la responsabilité de la direction de la compagnie: " ça, c'est le travail de M. Hervet si un jour, il veut travailler. Mon travail à moi est de faire respecter les règles telles qu'elles sont établies." La direction d'Air France n'ayant pas encore réagi, les négociations semblent se trouver dans une impasse.

SOLIDARITE

Ce mardi, en amont de cette décision, le représentant du syndicat SPNT d'Air Tahiti nui, Jean Yves Saint Marc, a transmis une consigne adressée aux pilotes affiliés. Dans celle-ci, ces derniers sont appelés à "rester neutres dans les négociations d’une compagnie concurrente et à ne pas opérer les vols Air France avec équipages et aéronefs d'Air Tahiti Nui". Contacté, Jean Yves Saint Marc a justifié cette démarche: " Nous sommes persuadés que, tant qu'Air France pourra affréter des vols ATN, les choses ne s'arrangeront pas et il arrivera un moment où cela deviendra également tendu au sein de notre compagnie."

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 15 Novembre 2017 à 16:21 | Lu 5727 fois