Graviers de Hao : une délégation de 193 reçue à la Présidence


PAPEETE, 2 novembre 2016 - Le ministre de l’Equipement Albert Solia, en compagnie du conseiller du président, Thierry Nhun Fat, du délégué au suivi des conséquences des essais nucléaires, Bruno Barrillot et du directeur de l’Equipement, Jean-Paul Lecaill, a reçu mercredi une délégation de l’association 193 qui s’oppose à l’utilisation d’agrégats en provenance de Hao pour des travaux routiers à Rikitea.

Thierry Nhun Fat a noté l’incompréhension du président Edouard Fritch face aux affirmations de pressions politiques sur le maire. En effet, il y a bien 4 dossiers de demande de subventions qui n’ont pas été instruits, faute de disposer de toutes les pièces, comme l’a reconnu le maire. Frère Maxime a reconnu que le gouvernement ne saurait être mis en cause, tout comme il a écarté l’idée que le président pourrait mettre en danger la vie des habitants de Mangareva.

Pour ce qui concerne les agrégats, Albert Solia a rappelé qu’il avait agi en concertation avec le maire de la commune, dans la mesure où il n’est pas possible de trouver de concassé sur place. Bruno Barrillot à quant à lui souligné que les matériaux utilisés pour faire le concassé avaient fait l’objet d’une analyse par l’Institut de radio protection et de sûreté nucléaire (IRSN) en 2011 et qu’il n’avait été détecté aucun radionucléide. Il s’est par ailleurs étonné des déclarations de l’association qui parle de contamination sans en apporter la preuve.

Pour lever toute ambiguïté, Bruno Barrillot a proposé, s’il en était saisi par le maire, qu’il soit procédé à de nouvelles analyses des matériaux déchargés à Rikitea "pour apaiser et arriver à une vérité".

De son côté, Frère Maxime a estimé que la réponse au problème actuel n’était pas technique, la contestation étant irrationnelle, et qu’il ne fallait pas avoir recours à ces graviers en provenance de Hao.

Horst Paeamara, président de l’association 193 à Mangareva a plaidé de son côté pour que le concassé reparte de Rikitea et qu’un concasseur soit mis en place sur l’île pour fabriquer des agrégats.

Le ministre de l’Equipement a rappelé qu’il avait toujours travaillé en étroite concertation avec le maire de l’île qui représente la population : "S’il y avait des gens qui s’étaient opposés au débarquement, on aurait arrêté. On ne l’a pas fait en douce et tout a été déchargé". Il a également précisé que la commune n’avait pas les moyens d’acheter un concasseur adéquat, et qu’en tout état de cause cette solution serait longue, alors que le chantier est prêt à démarrer et que des recrutements ont déjà été faits sur l’île.

Albert Solia a conclu la réunion en faisant savoir qu’il ferait part de la position de 193 au président de la Polynésie française.

Rédigé par à partir d'un communiqué le Mercredi 2 Novembre 2016 à 15:30 | Lu 1333 fois