Grand nettoyage à la marina Taina


Tahiti, le 29 février 2024 - Une opération de dépollution sous-marine s'est tenue à la Marina de Taina, détentrice du label Pavillon Bleu. En collaboration avec deux centres de plongée, l'association Mama Natura et la mairie de Punaauia, près de 40 personnes se sont chargées du nettoyage des fonds marins du site ce jeudi 29 février.

Le Pavillon Bleu flotte bien haut dans le ciel de la Marina Taina. Et pour cause, c'est la seule marina de Tahiti à détenir ce label international. “Un label de prestige auquel postulent les marinas et plages publiques qui souhaitent s'investir dans un développement durable partout dans le monde”, témoigne le référent du label dans cette marina. Pour décrocher ce sésame, l'entité qui postule doit monter un dossier mais surtout présenter trois actions ou événements s'inscrivant dans une démarche de développement durable.
 
Et l'action de jeudi a été menée à ce titre : Nettoyer les fonds de cette marina des déchets qui traînent, résultant bien souvent de l'insouciance ou de l'indifférence humaine. Il semblerait que détenir ce précieux label ne garantisse pas une prise de conscience totale de la part des plaisanciers. “Les gens ne font pas forcément attention à leur gestion des déchets. C'est encore difficile de sensibiliser. Bien souvent, ils laissent tomber leurs déchets. On a des pneus, des batteries, des scooters... On a un tas de bêtises au fond”, rajoute le référent de la marina.
 
Une collaboration écologique
 
Heureusement, des actions de nettoyage sont organisées plusieurs fois par an. Jeudi, c'étaient les bénévoles de l'association Mama Natura, ainsi que les plongeurs des centres de plongée Fluid et Eleuthera qui se sont dévoués. Bouteille d'oxygène et sac-poubelle en main ; pendant toute la journée, ils ont multiplié les allers-retours pour remplir la benne à ordure mise à disposition par la mairie de Punaauia des déchets qui jonchaient les fonds marins voisins.
 
Force est de constater que la pêche a été bonne pour ces plongeurs. À midi, ils avaient déjà rempli une bonne partie de la benne de déchets en tout genre. Une bénévole de Mama Natura raconte : “Ce matin, on a ramassé six caddies emboîtés les uns dans les autres, c'était assez compliqué à sortir. En tout, on a sorti huit caddies, des bouteilles de gaz et des plus petits déchets... (bouteilles de verre, ferraille, cordage...)”. Parmi les prises, un poisson-pierre et une rascasse sont également remontés, coincés dans un amas de déchets métalliques. Le constat est clair pour les acteurs de ce nettoyage, les déchets ne nuisent pas qu'à long terme à la vie marine.
 
Près d’une tonne de déchets
 
Un triste spectacle, qui contraste avec le magnifique panorama. Rien de choquant néanmoins pour l'un des plongeurs bénévoles qui effectuait son premier nettoyage de fond marin. “L'état des fonds ne m'a pas trop choqué, même en faisant du snorkeling j'ai déjà vu quelques déchets qui traînaient... On a eu des pneus, des déchets plastiques et pas mal de cordages.” En revanche, ce qui fait sourciller ce plongeur en herbe, c'est le nombre de détritus sortis uniquement dans la matinée : près d'une tonne. “Je ne m'attendais pas à ce chiffre. C'est vrai que ça fait réaliser.
 
Pour Adeline Yvon, fondatrice de Mama Natura, ce chiffre n'a rien d'étonnant. Compréhensible, quand on est tout le temps sur le terrain. “C'est notre treizième action de l'année. On doit être en tout à deux tonnes et 355 kilos de déchets.” Cette présidente d'association qui réalise des actions de dépollution autour de Tahiti mais aussi de la sensibilisation dans les écoles ne compte pas s'arrêter là. Même si ce spectacle lui fait mal au cœur, elle continue de ramasser les déchets “car il faut bien le faire, sinon on vivrait sur une poubelle”.

L'association Mama Natura

Créée en 2022, Mama Natura lutte contre la pollution au Fenua. Dirigée par Adeline Yvon, cette association, c'est “une bande de bénévoles qui s'agrandit de jour en jour, de semaine en semaine et de mois en mois”. Aujourd'hui, la fondatrice compte 20 à 40 bénévoles sur les différentes actions qu'elle mène chaque semaine. Car, comme elle le dit si bien, “avec très peu de moyens, on peut faire de grandes choses”.
 

Rédigé par Tom Larcher le Jeudi 29 Février 2024 à 17:08 | Lu 2900 fois