Grand Gala du Conservatoire

Des étoiles de la tradition aux étoiles de la « Pop Music »


Présentation générale

C’est une tradition durablement inscrite dans le calendrier événementiel et culturel du Pays : à l’issue du Heiva des écoles, et juste avant le début du grand Heiva des groupes, près de 500 élèves du département des arts traditionnels de Te Fare Upa Rau, le conservatoire, investissent la place To’ata afin de présenter leur grand Gala. Si le ‘ori tahiti et sa grande dame, Louise Kimitete, ainsi que les élèves de haut niveau et les anciennes médailles d’or seront cette année à l’honneur, c’est également l’occasion pour le grand public de découvrir, outre les élèves de haut niveau, toutes les disciplines pratiquées, des percussions aux cordes. Deux heures intenses et des enchainements de toute beauté.

Mais ce n’est pas tout. Devant l’incroyable succès des trois concerts BEATLES, que le grand orchestre symphonique et les chanteurs invités ont donné à la Maison de la Culture, les directeurs de TFTN et du CAPF ont décidé de proposer le spectacle dans son intégralité à l’issue du Gala des arts traditionnels, soit à partir de 20H. Andy Tupaia, TeivaLC, Vaitiare Chargueraud, Guillaume Matarere, Brandscombe et John Menezes sont de retour, avec les 50 musiciens de l’orchestre symphonique du CAPF !

Dans le détail

Ce grand Gala prend donc, courant 2013, une ampleur peu commune.

-Il se déroule sur la place To’ata, haut lieu des festivités du Heiva, à partir de 18H (jusqu’à 20H pour les arts traditionnels, et à partir de 20H pour le concert BEATLES).
-Il est réalisé en co production par le Conservatoire artistique de la Polynésie française et la Maison de la Culture, qui renouvellent à cette occasion un partenariat prouvant le dynamisme et la synergie des deux établissements publics.
-Les tarifs d’accès à l’espace sont modestes, et fixés en fonction du positionnement des places : 1 000 XPF et 1 500 XPF (500 XPF pour les – de 12 ans et gratuit pour les – de 2 ans) comprenant les deux parties du spectacle, la partie traditionnelle et la partie BEATLES.
-Le ticketing est assuré par les deux magasins Carrefour Arue et Punaauia.

Sur le fond

L’organisation annuelle du grand Gala du conservatoire illustre tout d’abord un état de chose unique sur le Fenua. Cet établissement public enseigne et valorise, dans un même espace et à un même niveau, les arts traditionnels et les arts classiques. Cette double mission est essentielle à plus d’un titre, puisque chaque département se nourrit du savoir et de l’expérience de l’autre : les 700 élèves suivant leurs études d’arts traditionnels côtoient au quotidien les 700 élèves poursuivant un cursus classique.

Les élèves de ces deux départements sont astreints à une même rigueur, et leur progression est sanctionnée par une série d’examens, devant jury, qui indiquent la possibilité de passer à l’échelon supérieur d’un cursus généralement construit autour de trois cycles de trois ans, avant les deux dernières étapes, réservées aux niveaux supérieurs, notamment pour la conquête du diplôme final, anciennement appelé « la médaille d’or. »

Le spectacle du département des arts traditionnels illustre, de son côté, l’unité d’enseignement liant chaque classe d’âge. C’est un spectacle à proprement parler, car tous les textes, écrits par Louise Kimitete et toutes les musiques, composées par les membres de l’orchestre traditionnel, sont des créations originales prenant place sous forme de différents tableaux défilant en fonction des classes d’âge : si le spectacle commence par un Orero et par des pehe, l’honneur d’ouvrir la page des chorégraphies revient aux plus jeunes, les « bébés » du CAPF, généralement âgés de 4 ans. C’est le premier tableau, l’un des plus appréciés. Entre cinq tableaux principaux vont se glisser, avec harmonie, tous les enseignements de l’établissement, avec notamment le cours de chants traditionnels, les himene, dirigé de main de maître par Mama Iopa. Car les élèves des premiers cycles sont invités à pratiquer, outre le ‘ori, les chants traditionnels, poursuivant ainsi la tradition et surtout, une formation aux arts voulue complète. Danser, chanter.

Suivront, dans le même esprit c’est-à-dire entre chaque tableau, les enseignements de percussion traditionnelle, avec les élèves débutants et confirmés de Moana Urima, qui proposera cette année la découverte de frappes originelles, remontant ainsi dans l’histoire même des percussions. Il en est de même avec l’enseignement des cordes (guitare et Ukulele).

Le public découvrira également les nouveaux diplômés du CAPF, les élèves ayant passé, avec succès, leur diplôme d’études traditionnelles, le D.E.T., anciennement « Médaille d’or » des conservatoires nationaux. Ces élèves ont présenté un examen en création libre et imposée d’une difficulté extrême. L’ayant obtenu, ils sont reconnus comme maîtrisant non seulement la danse, mais également les autres disciplines enseignées, de la chorégraphie aux pratiques instrumentales, du Orero à la culture générale.

Hommage sera enfin rendu à la grande dame de la danse, Louise Kimitete, qui a enseigné le ‘ori Tahiti à plusieurs générations depuis le début des années 1980, et qui a formé de nombreuses figures de la danse actuelle. Ce moment sera particulièrement émouvant, car la transmission du savoir de la danse exige une entente et une fusion parfaites entre l’enseignant et l’élève.

Thème du Gala 2013 : « Les gestes de la danse. »

A hii mai ta’u ‘ori iti e
A hii to’u mau hiaái
O te àpa hanihani
Tei ratiitii te ‘ori,Tei ratiitii te‘ori

No oe te vahine
Heuheu aera te manao e
Tei tautoo te mau hiaái
Te ‘aha moa to fenua
E taahiraa o ta’u nei peu

Tei paturu hia mai te hanahana
I te tapare) o te àpa
I mahu i te ao raimarevareva
O to’u fenua, O to’u fenua


L’élégance de la danse
C’est pouvoir la ressentir,
C’est également exprimer ses émotions,
Ses sentiments par des mouvements tendres.

Etre Femme,
C’est pouvoir deviner ses pensées,
Se reposer sur un legs ancestral.
Sa terre, rattachée à une corde sacrée
Devient le piédestal de sa raison de vivre.

Sa gestuelle est un signe d’appel
Qu’elle exécute avec honneur et compassion,
Pour son Pays, elle s’envole dans le firmament

Auteur : Mamie Louise le 12.02.2013
Musique de: Moana Urima
Traduction de: Vanina Ehu

Le concert du département des arts classiques met en lumière, de son côté, une formation d’ensemble classique que de nombreux conservatoires nous envient : il s‘agit des 50 jeunes musiciens de l’orchestre symphonique de Te Fare Upa Rau.

Cette formation phare réunit la plupart des élèves de haut niveau dans chaque pupitre – les cordes, les vents, les claviers et percussions – accompagnés par certains de leurs professeurs et renforcés par des musiciens confirmés.

Une année sur deux, la formation quitte le terrain classique pour s’essayer à la variété, moderne ou polynésienne. Et devant le succès sans précédent des trois concerts en hommage aux BEATLES, que le grand orchestre symphonique a donnés les 19, 20 et 22 avril derniers au Grand Théâtre de la Maison de la culture devant plus de 2400 spectateurs, face au succès remporté par les six chanteurs et le guitariste invités pour ce véritable défi – Andy Tupaia, Vaitiare Chargueraud, TeivaLC, Guillaume Matarere, Brandscombe, John Menezes et Maruarii Ateni – les directeurs du CAPF et de TFTN, MM. Fabien DINARD et Heremoana MAAMAATUAIAHUTAPU ont souhaité proposer au public de To’ata de vibrer, en plein air, au son des fabuleuses mélodies des quatre garçons dans le vent.

Un nouveau défi qui s’annonce passionnant, et qui célèbre également la communion des cultures.

Rédigé par CAPF le Lundi 3 Juin 2013 à 10:13 | Lu 508 fois