Grand Débat : Le ministre Lecornu rappelle au député Brotherson qu'il peut organiser un débat au fenua


PARIS, le 6 février 2019. L'Assemblée nationale, le député Moetai Brotherson a regretté ce mercredi que les collectivités françaises du Pacifique et les Polynésiens ne soient pas suffisamment associés au Grand Débat national. "vous-même, en tant que représentant de la nation, pouvez organiser un débat sur votre territoire", lui a répondu Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales.


Le Grand Débat national est un débat public lancé mi-janvier par le président de la République française Emmanuel Macron pour tenter de mettre un terme au mouvement des Gilets jaunes en France. Le haut-commissaire a précisé que les Polynésiens peuvent contribuer à ce Grand Débat national via une plateforme numérique. A l'assemblée nationale, le député Moetai Brotherson a regretté que les Polynésiens soient "exclus" de ce Grand Débat. "Les Polynésiens aussi veulent exprimer leurs vœux et donner leur vision de la société qu’ils souhaitent voir émerger", souligne Moetai Brotherson. "Sur la citoyenneté, le débat existe aussi chez nous, mais nous l’abordons d’une manière différente. Par exemple, nous souhaitons construire une identité citoyenne avec des institutions et une éducation en Français et, en même temps, dans nos langues polynésiennes, au même niveau. Certains réclament aussi une évolution constitutionnelle menant à un statut de Pays ou d’État associé à la République. En 2019, de grâce ne balayons pas tout cela sous le tapis comme il était de coutume dans l’ancien monde !"

Le Grand Débat national porte sur quatre thèmes : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’Etat des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté. "Deux des quatre thèmes relèvent (au fenua) de la compétence exclusive de l’État, comme l’organisation des institutions, de la démocratie et de la citoyenneté", indique Moetai Brotherson.

Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales, a répondu que la Polynésie avait participé aux assises des outre-mer. "Elles ont déjà permis d’organiser une vaste consultation de nos concitoyens ultramarins sur différents sujets qui les concernent. Un chiffre : 25 000 contributions directes ont été recueillies", a-t-il insisté avant de préciser : "Lors de la réunion qui s’est récemment tenue à l’Élysée avec le Président de la République et l’ensemble des élus locaux d’outre-mer, les thématiques fléchées relevaient, sur votre territoire, de la collectivité, en l’occurrence, du gouvernement de Polynésie française".

Mais il a aussi précisé : "j’ai reçu hier (mardi, NDLR) le président de la Polynésie française, Édouard Fritch, afin qu’il puisse lui-même se mobiliser dans le cadre du Grand débat national. Enfin, vous-même, en tant que représentant de la nation, pouvez organiser un débat sur votre territoire".

Voir l'intervention à l'Assemblée nationale



Rédigé par Mélanie Thomas le Mercredi 6 Février 2019 à 08:58 | Lu 2426 fois