NOUMEA, 7 février 2011 (AFP) - Sous l'impulsion du chantier d'une gigantesque usine métallurgique de nickel, le nord de la Nouvelle-Calédonie est en train de se métamorphoser, donnant corps au rééquilibrage économique revendiqué par les indépendantistes kanak.
"Le petit village où tout le monde se connaissait et se hélait dans la grand rue, c'est fini!", regrette un infirmier, installé depuis dix ans à Koné, à 250 km au nord de Nouméa, sur la côte ouest.
Depuis quelques mois, les habitants de cette commune agricole, qui compte une dizaine de tribus kanak, découvrent les embouteillages. Les agences bancaires fleurissent et les hôtels, en mal de touristes, font leur beurre avec la clientèle d'affaires.
Cette effervescence est générée par la construction d'une usine métallurgique de nickel, d'une capacité de 60.000 tonnes, par le géant anglo-suisse Xstrata, en partenariat avec l'opérateur local SMSP, aux mains des indépendantistes kanak de la Province nord.
L'unité, d'un coût de 3,85 milliards de dollars US (environ 2,8 milliards EUR), exploite le massif du Koniambo, l'un des plus riches au monde, et entrera en production mi-2012.
Projet très politique, initié en 1995, il symbolise le rééquilibrage économique en faveur des populations kanak dans un archipel où toute l'activité est concentrée à Nouméa et dans sa périphérie.
Actuellement, 3.450 personnes travaillent sur le chantier de Koniambo, dont environ 1.500 travailleurs étrangers --Chinois, Indiens, Canadiens--, tandis qu'en paralèlle, la région change de visage, grâce aux importants budgets investis dans son aménagement.
"Les gens qui ne travaillent pas en ce moment dans le coin, sont ceux qui ne veulent pas", assure Bernard Boué-Mandil, directeur de la Société d'aménagement de la zone VKP du nom des trois villages, Voh, Koné, Pouembout.
D'ici 2015, environ 40 milliards CFP (336 millions d'euros) financés par l'Etat, la Province nord et la Nouvelle-Calédonie auront été injectés, dans le développement de la région. Une bonne moitié est déja engagée ou réalisée.
Ecoles, cinéma, musée, base nautique, hôpital, centres commerciaux, gare routière et surtout logements figurent sur la liste des équipements, destinés à faire émerger un second pôle urbain en Nouvelle-Calédonie.
Les travaux ayant pris un peu de retard sur le calendrier, la hausse de la population n'est pas encore significative, mais elle devrait atteindre 15.000 personnes sur la zone VKP d'ici 2018 contre 10.000 aujourd'hui.
L'une des fiertés des responsables du nord est d'avoir réussi à faire du développement sur des terres coutumières kanak, dont la propriété collective effrayaient jusqu'alors banquiers et chefs d'entreprise.
"Une vingtaine d'entreprises de Nouméa va s'installer sur une zone artisanale en terres coutumières, dont les propriétaires sont partie prenante de l'opération. Les banques ne rechignent pas à financer, des verrous sont en train de sauter", se réjouit M. Boué-Mandil.
Pour beaucoup d'observateurs, cette forte implication du monde kanak dans ce projet est de bon augure pour la stabilité de la Nouvelle-Calédonie, qui doit entre 2014 et 2018, décider de nouveaux liens avec la France.
"Notre stratégie vise un développement équilibré et durable pour corriger les déséquilibres et rattraper les retards créés durant la colonisation et à l'origine de la prédominance du Grand Nouméa sur le reste du pays", déclare Paul Néoutyine, président de la province nord.
cw/mad/cgd
"Le petit village où tout le monde se connaissait et se hélait dans la grand rue, c'est fini!", regrette un infirmier, installé depuis dix ans à Koné, à 250 km au nord de Nouméa, sur la côte ouest.
Depuis quelques mois, les habitants de cette commune agricole, qui compte une dizaine de tribus kanak, découvrent les embouteillages. Les agences bancaires fleurissent et les hôtels, en mal de touristes, font leur beurre avec la clientèle d'affaires.
Cette effervescence est générée par la construction d'une usine métallurgique de nickel, d'une capacité de 60.000 tonnes, par le géant anglo-suisse Xstrata, en partenariat avec l'opérateur local SMSP, aux mains des indépendantistes kanak de la Province nord.
L'unité, d'un coût de 3,85 milliards de dollars US (environ 2,8 milliards EUR), exploite le massif du Koniambo, l'un des plus riches au monde, et entrera en production mi-2012.
Projet très politique, initié en 1995, il symbolise le rééquilibrage économique en faveur des populations kanak dans un archipel où toute l'activité est concentrée à Nouméa et dans sa périphérie.
Actuellement, 3.450 personnes travaillent sur le chantier de Koniambo, dont environ 1.500 travailleurs étrangers --Chinois, Indiens, Canadiens--, tandis qu'en paralèlle, la région change de visage, grâce aux importants budgets investis dans son aménagement.
"Les gens qui ne travaillent pas en ce moment dans le coin, sont ceux qui ne veulent pas", assure Bernard Boué-Mandil, directeur de la Société d'aménagement de la zone VKP du nom des trois villages, Voh, Koné, Pouembout.
D'ici 2015, environ 40 milliards CFP (336 millions d'euros) financés par l'Etat, la Province nord et la Nouvelle-Calédonie auront été injectés, dans le développement de la région. Une bonne moitié est déja engagée ou réalisée.
Ecoles, cinéma, musée, base nautique, hôpital, centres commerciaux, gare routière et surtout logements figurent sur la liste des équipements, destinés à faire émerger un second pôle urbain en Nouvelle-Calédonie.
Les travaux ayant pris un peu de retard sur le calendrier, la hausse de la population n'est pas encore significative, mais elle devrait atteindre 15.000 personnes sur la zone VKP d'ici 2018 contre 10.000 aujourd'hui.
L'une des fiertés des responsables du nord est d'avoir réussi à faire du développement sur des terres coutumières kanak, dont la propriété collective effrayaient jusqu'alors banquiers et chefs d'entreprise.
"Une vingtaine d'entreprises de Nouméa va s'installer sur une zone artisanale en terres coutumières, dont les propriétaires sont partie prenante de l'opération. Les banques ne rechignent pas à financer, des verrous sont en train de sauter", se réjouit M. Boué-Mandil.
Pour beaucoup d'observateurs, cette forte implication du monde kanak dans ce projet est de bon augure pour la stabilité de la Nouvelle-Calédonie, qui doit entre 2014 et 2018, décider de nouveaux liens avec la France.
"Notre stratégie vise un développement équilibré et durable pour corriger les déséquilibres et rattraper les retards créés durant la colonisation et à l'origine de la prédominance du Grand Nouméa sur le reste du pays", déclare Paul Néoutyine, président de la province nord.
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