Moe est en train de préparer le goûter de Ti΄i, elle va bientôt rentrer de son expédition dans le jardin. Elle lui cuisine des galettes de feuilles de patate douce, de la confiture de mangue et du lait de ΄autera΄a.
Quand Ti΄i mange et se dandine, c’est que c’est bon.
Elle se régale des textures et saveurs des goûters de sa mamie.
Pour rien au monde elle ne louperait les vacances sur la colline magique. Il y a la rivière en contrebas de la forêt d’arbres, qui murmure. Le tumu ΄uru, les manguiers, le goyavier, le carambolier taillés de sorte à ce qu’ils offrent leurs fruits à portée de main. Les bananiers voisins du corossolier et de la petite plantation de taro. Le cocotier qui a bien voulu lui prêter ses palmes pour qu’elle apprenne à tresser à 2, 3, 4, 5 feuilles. Au sol, on peut trouver les mautini, les pastèques et les melons parfois piétinés par les chiens de mamie. Dans cet endroit Ti΄i apprend la piqure des fourmis rouges, le butinage des abeilles, le tissage des araignées, le mouvement des chenilles, le forage des to΄e, le sol sous ses pieds nus et la courses des poules après un veri. Ce lieu est un fabricant de souvenirs, un garde-manger, un faiseur de senteurs et de saveurs.
Les galettes d’aujourd’hui sont croustillantes. Les mangues cueillies par Moe et confites dans leur propre sucre goûtent le soleil. Le lait pour accompagner cet encas ramène au souvenir tant raconté de sa grand-mère quand, à son âge, elle se cognait les doigts avec le caillou pour extraire l’amande de la coque.
« La collation la plus douloureuse mais aussi la plus savoureuse à ma mémoire » raconte-t-elle souvent.
Les goûters chez Moe, c’est quelque chose.
Il y a les dégustations de pommes étoile, de pommes d’eau, de pomme de cajou, de pommes cannelle et de pommes Cythère…
Les jus « humeur du jardin » en fonction de ce qu’il offre. Un jour, Ti΄i avait eu droit à un jus de passion, menthe, roselle et tamarin, un autre, c’était une boisson au citron, pamplemousse et purée de surettes crues. Un peu acide mais ça réveille. Son cocktail préféré reste celui au ΄ahi΄a, piment oiseau, morceaux de jacquier et lait de coco ou bien celui au cœur de bœuf, eau de coco et carambole en étoile. Le choix est difficile tellement les fruits sont fantastiques en bouche.
Les mangues, trésor de Mamie, découpées en morceaux mélangés au jus de citron et à la pâte de tamarin sont un délice. Ti΄i ne s’arrête que lorsqu’elle a bu le jus du saladier.
Il y a aussi la purée d’avocat servie avec des chips de ΄uru ou bien les frites d’igname à tremper dans le coulis de mautini ou encore les beignets de taro fourrés aux īna΄a. C’est onctueux et craquant à la fois, trop bon !
Madame Fara est plongée dans le devoir de Ti΄i et imagine goûter à toutes ces préparations. Elle remercie silencieusement son élève de lui avoir redonné le souvenir des fruits. Elle essaye de se rappeler la dernière fois qu’elle a mangé un fruit, et dire que ça fait déjà vingt ans qu’ils ont disparus de son île.
Autrice : Here
Quand Ti΄i mange et se dandine, c’est que c’est bon.
Elle se régale des textures et saveurs des goûters de sa mamie.
Pour rien au monde elle ne louperait les vacances sur la colline magique. Il y a la rivière en contrebas de la forêt d’arbres, qui murmure. Le tumu ΄uru, les manguiers, le goyavier, le carambolier taillés de sorte à ce qu’ils offrent leurs fruits à portée de main. Les bananiers voisins du corossolier et de la petite plantation de taro. Le cocotier qui a bien voulu lui prêter ses palmes pour qu’elle apprenne à tresser à 2, 3, 4, 5 feuilles. Au sol, on peut trouver les mautini, les pastèques et les melons parfois piétinés par les chiens de mamie. Dans cet endroit Ti΄i apprend la piqure des fourmis rouges, le butinage des abeilles, le tissage des araignées, le mouvement des chenilles, le forage des to΄e, le sol sous ses pieds nus et la courses des poules après un veri. Ce lieu est un fabricant de souvenirs, un garde-manger, un faiseur de senteurs et de saveurs.
Les galettes d’aujourd’hui sont croustillantes. Les mangues cueillies par Moe et confites dans leur propre sucre goûtent le soleil. Le lait pour accompagner cet encas ramène au souvenir tant raconté de sa grand-mère quand, à son âge, elle se cognait les doigts avec le caillou pour extraire l’amande de la coque.
« La collation la plus douloureuse mais aussi la plus savoureuse à ma mémoire » raconte-t-elle souvent.
Les goûters chez Moe, c’est quelque chose.
Il y a les dégustations de pommes étoile, de pommes d’eau, de pomme de cajou, de pommes cannelle et de pommes Cythère…
Les jus « humeur du jardin » en fonction de ce qu’il offre. Un jour, Ti΄i avait eu droit à un jus de passion, menthe, roselle et tamarin, un autre, c’était une boisson au citron, pamplemousse et purée de surettes crues. Un peu acide mais ça réveille. Son cocktail préféré reste celui au ΄ahi΄a, piment oiseau, morceaux de jacquier et lait de coco ou bien celui au cœur de bœuf, eau de coco et carambole en étoile. Le choix est difficile tellement les fruits sont fantastiques en bouche.
Les mangues, trésor de Mamie, découpées en morceaux mélangés au jus de citron et à la pâte de tamarin sont un délice. Ti΄i ne s’arrête que lorsqu’elle a bu le jus du saladier.
Il y a aussi la purée d’avocat servie avec des chips de ΄uru ou bien les frites d’igname à tremper dans le coulis de mautini ou encore les beignets de taro fourrés aux īna΄a. C’est onctueux et craquant à la fois, trop bon !
Madame Fara est plongée dans le devoir de Ti΄i et imagine goûter à toutes ces préparations. Elle remercie silencieusement son élève de lui avoir redonné le souvenir des fruits. Elle essaye de se rappeler la dernière fois qu’elle a mangé un fruit, et dire que ça fait déjà vingt ans qu’ils ont disparus de son île.
Autrice : Here