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Géros veut rétablir les indemnités pour les élus de Moorea


Tahiti, le 25 avril 2025 - 118 800 francs par mois. C'est le montant de l'indemnité supplémentaire que souhaite rétablir Antony Géros pour les élus de Moorea qui a pourtant été supprimée il y a un an pour faire des économies. Cette somme vise à couvrir leurs frais de déplacement lorsqu'ils viennent assister à des commissions ou des séances plénières à Tahiti. Montant total de la facture pour trois élus : 4,2 millions de francs par an.
 
Rétropédalage. Le président de l'assemblée Antony Géros a transmis aux élus de l'assemblée une proposition de délibération visant à rétablir l'indemnité mensuelle supplémentaire accordée aux représentants qui résident à Moorea-Maiao. Une indemnité équivalente à 110 fois la valeur du point d'indice applicable à la rémunération des agents publics du Pays. Ce qui représente 118 800 francs par mois si l'on se base sur le point d'indice que le président du Pays propose de relever de 1 060 à 1 080 francs à compter du 1er mai prochain. Une proposition que Moetai Brotherson a soumis aux syndicats de salariés de la fonction publique après deux réunions et plusieurs heures de discussion la semaine dernière. La CSTP-FO, la Fraap, A ti'a i mua, la Fisaap et le SFP en étaient d'ailleurs ressortis assez remontés puisqu'ils s'étaient tous les cinq mis d'accord – pour une fois – sur une revalorisation à hauteur de 1 100 francs dans un premier temps, puis à 1 141 francs d'ici la fin de l'année. Mais le président du Pays l'a encore réaffirmé ce jeudi à l'assemblée en réponse à une question de Tepuaraurii Teriitahi (élue Tapura), ce qu'il propose comme augmentation couvre l'inflation subie par ces agents. Un “affront” pour la Fraap de Jean-Paul Urima qui estime que cette revalorisation de 1,89 % est une “réponse méprisante à une réalité accablante”.

5,3 millions économisés sur un an

Dans ce contexte et tandis que le poids que représente la masse salariale de l'administration dans le budget du Pays est l'un des arguments mis en avant par le président du Pays, il y a fort à parier que les syndicats ne voient pas d'un très bon œil le fait que l'assemblée vienne rétablir ces indemnités de déplacement des élus de Moorea-Maiao. Car c'est justement pour faire des économies qu'en décembre 2023, cette même assemblée votait la suppression de cet émolument qui a pris effet le 1er mai dernier. C'est ainsi que cette mesure a permis “une économie mensuelle, y compris les charges sociales, de 446 343 francs”, indique l'exposé des motifs, ce qui représente 5,3 millions de francs sur l'année. À peine un an après jour pour jour, Antony Géros fait donc marche arrière toute et explique ce revirement par le fait que cela a engendré “des effets contre-productifs et des conséquences négatives tant pour le fonctionnement de l'institution que pour l'exercice du mandat des représentants concernés” qui “sont contraints de quitter les séances ou les réunions de commissions et de travail afin de regagner leur résidence principale en navette maritime”. Dont acte.
 
Dans sa proposition de délibération, Antony Géros souligne par ailleurs avoir envisagé de remplacer ces indemnités pour les élus des îles autres que Tahiti par un “système de remboursement au coût réel pour couvrir les dépenses inhérentes à leurs séjours obligatoires”. Mais les conclusions de l'étude menée à cet effet ont révélé que “le système en vigueur était le moins budgétivore”.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Samedi 26 Avril 2025 à 09:28 | Lu 3614 fois