George Pau-Langevin à Rurutu: "Allier la tradition à la modernité"


George Pau Langevin à Rurutu encadrée par Frédéric riveta et Edouard Fritch
RURUTU, le 10 mars 2015- George Pau-Langevin a poursuivi ce mardi sa visite ministérielle aux Australes. Toujours sous le charme renouvelé de l'accueil polynésien, la ministre insiste pour que les changements nécessaires pour le bien-être de la population n'affectent pas son authenticité.

Une visite à l'école primaire de Moerai de Rurutu. C'était la première étape de cette visite dans l'un des archipels polynésiens pour inaugurer les travaux de réhabilitation de cette "école des trois villages" comme l'a présenté le maire des lieux, Frédéric Riveta. Lors de ce premier arrêt, George Pau-Langevin a succombé au charme des enfants. En tenue polynésienne et couronnes de fleurs dans les cheveux, ils ont entonné la Marseillaise et ont été tellement sages que la ministre a été conquise. Elle insiste sur le besoin des enfants d'avoir à leur disposition un enseignement de qualité avec les tout nouveaux outils pédagogiques disponibles et se réjouit de les voir à l'aise sur les ordinateurs de la salle informatique de l'école.

Dans son discours, elle a néanmoins abordé des points plus politiques et notamment un travail engagé pour modifier la législation en vigueur sur la situation des communes associées afin d'assurer plus de représentativité des élus de ces communes déléguées au sein des conseils municipaux auxquels ils appartiennent. Il faut dire que les élections municipales de 2014 ont laissé des traces avec dans les mois qui ont suivi des démissions en bloc d'élus pour provoquer de nouvelles élections. C'était le cas notamment à Hitia'a O Te Ra et à Taiarapu Est. "C'est une vieille revendication et on va tenter de trouver une solution" a déclaré la ministre. Pas question cependant d'aboutir à des éclatements de communes, ni de créer seulement des conseils de quartier. Mais la ministre a saisi du doigt particulièrement avec ce voyage la situation des communes réparties sur différents atolls et qui ont besoin dans les mairies déléguées d'avoir une vraie représentation.

Du côté des conseillers de la ministre en charge de ce dossier on insiste sur le fait que ce travail législatif devra être porté par les parlementaires polynésiens par le biais d'un article de loi qui reste à écrire. Le syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française (SPCPF) s'est déjà saisi de cette question. Un groupe de travail a été constitué et la première réunion est prévue pour le 19 mars prochain. "Nous souhaitons que les maires délégués puissent vraiment être des élus à part entière et qu'ils soient le reflet du résultat des urnes. Il y a eu trop de problèmes" explique Cyril Tetuanui, le président du SPCPF.

Du côté des députés, Jean-Paul Tuaiva se dit prêt à avancer sur ce sujet même s'il ne lui parait pas le plus prioritaire dans l'immédiat. Le SPCPF s'est dit prêt à faire une proposition de texte qui serait rédigé pour la fin de l'année.

Un agrément entre l'Etat et la municipalité de Rurutu pour créer 11 emplois de service civique au sein de la commune.

Ce dispositif activé tout récemment en Polynésie française permet d'embaucher des jeunes de 18 à 26 ans pendant six mois ou un an au sein d'une collectivité ou d'une association. Frederic Riveta le tavana de Rurutu entend employer ces jeunes qui ont des difficultés à trouver du travail sur la commune pour des missions au service général de la commune : dans l'environnement, le nettoyage par exemple.

Si l'Etat commence par accorder pour cette année 2015 un agrément pour 11 jeunes en service civique, le quota pourrait grimper jusqu'à 20 en fonction des résultats a conclu la ministre.
Visite d'une tarodière

Visite de la grotte de Anaeo, haut lieu touristique de l'île où la ministre a pu apprécier un spectacle de danses traditionnelles

- Présentation par des agents communaux des techniques de culture, de récolte et de préparation du taro (popoi)

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 10 Mars 2015 à 12:53 | Lu 1529 fois