Gel dans le vignoble bordelais: au moins 30% de récolte perdue (FGVB)


Bordeaux, France | AFP | jeudi 04/05/2017 - Les deux nuits de gel qui ont touché le vignoble bordelais fin avril vont se traduire par une perte d'au moins 30% en volume sur la prochaine récolte, soit un chiffre d'affaires amputé d'un milliard d'euros, a indiqué jeudi à l'AFP la Fédération des grands vins de Bordeaux (FGVB).

Les deux épisodes de gel, dans les nuits du 20 au 21 avril et du 27 et 28 avril, ont impacté plus de 60.000 hectares sur 114.000 au total dans toutes les appellations, du Médoc à Sauternes. Le vignoble bordelais n'avait pas connu un gel d'une telle ampleur depuis 1991.
"C'est trop tôt pour apprécier la capacité des vignes touchées à produire du raisin. On le saura fin mai, début juin. Est-ce qu'elles vont fleurir, est-ce que les seconds bourgeons vont pousser? De toute façon, on aura une récolte en forte baisse" puisque ces seconds bourgeons produisent des grappes moins volumineuses, a déclaré le directeur de la FGVB, Yann Le Goaster. 
Selon lui, la perte atteindra au minimum celle enregistrée en 2013: "Cela fait plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires potentiel perdu en deux nuits. On mesure l'impact pour l'économie. C'est évidemment la filière viticole et tous les fournisseurs de la filière" qui sont concernés, a-t-il ajouté.
Les parcelles ont cependant été atteintes de façon très variable, de 10% à 100% selon les endroits. "Il n'y a pas une zone de Gironde qui n'ait pas été touchée", a souligné Yann Le Goaster. Entre 80 et 100% des vignes dans le sud du Médoc, notamment à Margaux, sont concernées. Lalande-de-Pomerol, Blaye et les Côtes de Bourg ou encore Pessac-Léognan sont également très impactés. A Saint-Emilion, entre 70 et 80% du vignoble ont été touchés par le gel, selon la FGVB, précisant que seulement quelque 25% des viticulteurs sont assurés contre cette calamité.
Une réunion de crise est prévue vendredi à la Chambre d'agriculture de la Gironde avec le préfet, les services de l'Etat (douanes, impôts, etc.), des assureurs, des banquiers, la Sécurité sociale agricole (MSA) et des organisations professionnelles pour évaluer la situation et recenser les mesures qui peuvent être rapidement mises en œuvre, a précisé la Chambre d'agriculture.
Le 9 mai, le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine doit également tenir une réunion, également avec les professionnels des filières concernées, pour évaluer l'ampleur des dégâts, non seulement pour les vignes mais aussi les vergers.

le Jeudi 4 Mai 2017 à 04:21 | Lu 273 fois