Tahiti, le 18 octobre 2024 – Alors que Mana Gaz a organisé un événement de taille, ce vendredi pour annoncer le lancement officiel des ventes de leur bouteille de gaz, le P-dg de Gaz de Tahiti, Georges Siu, a contre-attaqué, en réfutant les accusations de monopole “stalinien”.
Quelques heures seulement après la grande conférence de presse de Mana Gaz, marquant le lancement officiel d’un produit concurrent sur le marché du gaz polynésien, la société Gaz de Tahiti, a organisé une riposte, au moins en matière de communication. Invitant à son tour les médias, Georges Siu, directeur de la société historique, a pris la parole pour féliciter, en premier lieu la famille Moux, à la tête de Mana Gaz, “pour avoir réalisé un projet de cette envergure”. Néanmoins, le patron de Gaz de Tahiti en a également profité pour remettre gentiment les pendules à l'heure sur les allégations tenues par ses nouveaux concurrents.
“Est-ce que j'ai l'air de Staline ?”
En effet, après ces brèves félicitations, Georges Siu a rappelé les accusations émises par la famille Moux (également propriétaire de Tahiti Infos). Celle-ci a comparé l’attitude commerciale de la société de Gaz de Tahiti, jusqu’à présent, à un État “stalinien”, reprochant à l’entreprise de profiter de sa position dominante sur le marché pour s’octroyer des superprofits. Une critique que Georges Siu n’a pas laissée sans réponse.
“Dire cela est totalement déplacé, et je ne suis pas d’accord”, a-t-il affirmé. Il a rappelé que les prix du gaz butane, destiné le plus souvent aux ménages, sont strictement encadrés par le Pays. “Nous sommes surveillées de près par le ministère de l’Économie et la Direction des Impôts. Si nous faisions des superprofits, imaginez l’impôt que nous aurions à payer !” a-t-il ajouté avec un sourire amusé, avant de lancer : “Est-ce que j’ai l’air de Staline, avec une moustache pareille ? Je ne me reconnais pas du tout dans cette définition. Être stalinien, c’est être dictateur, et je ne pense pas avoir agi en dictateur.” Georges Siu a néanmoins concédé que l’enjeu n’était pas une simple “affaire personnelle” mais bien une bataille commerciale à venir dans un secteur qui n'a pas connu la concurrence depuis des décennies.
Mana Gaz, une menace pour Gaz de Tahiti
Sur un marché inchangé depuis quinze ans, avec environ 10 400 tonnes de gaz (butane et propane) vendues annuellement, l’arrivée de Mana Gaz, avec ses capacités de stockage de 2 700 tonnes, marque indiscutablement un changement et promet de souffler un vent de tempête sur ce qui s’apparentait jusqu’à présent à une mer d'huile. Pour Georges Siu, l’entrée en scène de ce nouveau concurrent aura des répercussions inévitables : “Chaque kilo de gaz vendu par Mana Gaz impactera notre chiffre d’affaires.”
Si le directeur de Gaz de Tahiti reconnaît que “la concurrence est bénéfique pour le consommateur”, il reste réaliste quant aux effets sur son entreprise, qui régnait sans partage depuis 40 ans sur le secteur gazier. “Il y aura une perte de chiffre d'affaires, même si je ne sais pas encore à quel point.” Cependant, il se refuse à céder à une guerre des prix. “Baisser les prix simplement pour le principe, ce n’est pas sain”, explique-t-il, arguant que les tarifs de Gaz de Tahiti reflètent la chaîne de valeur liée au processus d’industrialisation et de sécurité du gaz. “Il est hors de question de brader la sécurité pour réduire les coûts.” Une sage volonté pour un produit dangereux.
Quelques heures seulement après la grande conférence de presse de Mana Gaz, marquant le lancement officiel d’un produit concurrent sur le marché du gaz polynésien, la société Gaz de Tahiti, a organisé une riposte, au moins en matière de communication. Invitant à son tour les médias, Georges Siu, directeur de la société historique, a pris la parole pour féliciter, en premier lieu la famille Moux, à la tête de Mana Gaz, “pour avoir réalisé un projet de cette envergure”. Néanmoins, le patron de Gaz de Tahiti en a également profité pour remettre gentiment les pendules à l'heure sur les allégations tenues par ses nouveaux concurrents.
“Est-ce que j'ai l'air de Staline ?”
En effet, après ces brèves félicitations, Georges Siu a rappelé les accusations émises par la famille Moux (également propriétaire de Tahiti Infos). Celle-ci a comparé l’attitude commerciale de la société de Gaz de Tahiti, jusqu’à présent, à un État “stalinien”, reprochant à l’entreprise de profiter de sa position dominante sur le marché pour s’octroyer des superprofits. Une critique que Georges Siu n’a pas laissée sans réponse.
“Dire cela est totalement déplacé, et je ne suis pas d’accord”, a-t-il affirmé. Il a rappelé que les prix du gaz butane, destiné le plus souvent aux ménages, sont strictement encadrés par le Pays. “Nous sommes surveillées de près par le ministère de l’Économie et la Direction des Impôts. Si nous faisions des superprofits, imaginez l’impôt que nous aurions à payer !” a-t-il ajouté avec un sourire amusé, avant de lancer : “Est-ce que j’ai l’air de Staline, avec une moustache pareille ? Je ne me reconnais pas du tout dans cette définition. Être stalinien, c’est être dictateur, et je ne pense pas avoir agi en dictateur.” Georges Siu a néanmoins concédé que l’enjeu n’était pas une simple “affaire personnelle” mais bien une bataille commerciale à venir dans un secteur qui n'a pas connu la concurrence depuis des décennies.
Mana Gaz, une menace pour Gaz de Tahiti
Sur un marché inchangé depuis quinze ans, avec environ 10 400 tonnes de gaz (butane et propane) vendues annuellement, l’arrivée de Mana Gaz, avec ses capacités de stockage de 2 700 tonnes, marque indiscutablement un changement et promet de souffler un vent de tempête sur ce qui s’apparentait jusqu’à présent à une mer d'huile. Pour Georges Siu, l’entrée en scène de ce nouveau concurrent aura des répercussions inévitables : “Chaque kilo de gaz vendu par Mana Gaz impactera notre chiffre d’affaires.”
Si le directeur de Gaz de Tahiti reconnaît que “la concurrence est bénéfique pour le consommateur”, il reste réaliste quant aux effets sur son entreprise, qui régnait sans partage depuis 40 ans sur le secteur gazier. “Il y aura une perte de chiffre d'affaires, même si je ne sais pas encore à quel point.” Cependant, il se refuse à céder à une guerre des prix. “Baisser les prix simplement pour le principe, ce n’est pas sain”, explique-t-il, arguant que les tarifs de Gaz de Tahiti reflètent la chaîne de valeur liée au processus d’industrialisation et de sécurité du gaz. “Il est hors de question de brader la sécurité pour réduire les coûts.” Une sage volonté pour un produit dangereux.
La sécurité avant les profits. Vraiment ?
La sécurité semble être l’argument central de Georges Siu, qui laisse planer des doutes sur les capacités de Mana Gaz à maintenir les mêmes standards, surtout aux regards des prix proposés. “Je dis toujours à nos clients [industriels, NDLR] que je vends un savoir-faire et une expertise.” Un savoir-faire qui s'inscrit loin des fameuses bouteilles en composite de Mana Gaz, réputées pour ne pas exploser et être plus légères que les bouteilles en acier traditionnelles, mais qui selon le patron de Gaz de Tahiti ont de nombreux désavantages. “Ces bouteilles posent des problèmes de recyclage, que ce soit ici ou en Nouvelle-Zélande. Ça m’ennuierait que du plastique finisse dans l’océan”, a-t-il expliqué, soulignant la longévité des bouteilles en acier (jusqu'à 60 ans) face à celles en composite (15 ans). “Le composite n'entre pas dans notre stratégie à long terme.”
En définitive, deux visions s’opposent : d’un côté, Mana Gaz mise sur l’innovation avec ses bouteilles en composite et une stratégie de rupture, tandis que Gaz de Tahiti reste fidèle à ses principes de sécurité et de durabilité. Si Georges Siu prône, plein de pragmatisme, une “concurrence saine”, fondée sur le respect des normes de sécurité, la bataille pécuniaire est déjà engagée. La famille Moux a d’ailleurs déjà fait savoir que les stations-service Mobil, appartenant à la famille Siu, refusait la commercialisation des produits de Mana Gaz. “Nous attendons une offre de conditions de leur part avant d’étudier la pose de présentoirs”, a relativisé Georges Siu, avec une certaine réserve. Autrement dit, la compétition pour le contrôle du marché du gaz s’annonce féroce au Fenua, en coulisse, comme sur les présentoirs. D'autant que si les installations de Mana Gaz sont impressionnantes, Gaz de Tahiti va inaugurer, au deuxième semestre 2025, sa troisième cuve sphérique. La “plus grande au monde” selon le chef d’entreprise.
La sécurité semble être l’argument central de Georges Siu, qui laisse planer des doutes sur les capacités de Mana Gaz à maintenir les mêmes standards, surtout aux regards des prix proposés. “Je dis toujours à nos clients [industriels, NDLR] que je vends un savoir-faire et une expertise.” Un savoir-faire qui s'inscrit loin des fameuses bouteilles en composite de Mana Gaz, réputées pour ne pas exploser et être plus légères que les bouteilles en acier traditionnelles, mais qui selon le patron de Gaz de Tahiti ont de nombreux désavantages. “Ces bouteilles posent des problèmes de recyclage, que ce soit ici ou en Nouvelle-Zélande. Ça m’ennuierait que du plastique finisse dans l’océan”, a-t-il expliqué, soulignant la longévité des bouteilles en acier (jusqu'à 60 ans) face à celles en composite (15 ans). “Le composite n'entre pas dans notre stratégie à long terme.”
En définitive, deux visions s’opposent : d’un côté, Mana Gaz mise sur l’innovation avec ses bouteilles en composite et une stratégie de rupture, tandis que Gaz de Tahiti reste fidèle à ses principes de sécurité et de durabilité. Si Georges Siu prône, plein de pragmatisme, une “concurrence saine”, fondée sur le respect des normes de sécurité, la bataille pécuniaire est déjà engagée. La famille Moux a d’ailleurs déjà fait savoir que les stations-service Mobil, appartenant à la famille Siu, refusait la commercialisation des produits de Mana Gaz. “Nous attendons une offre de conditions de leur part avant d’étudier la pose de présentoirs”, a relativisé Georges Siu, avec une certaine réserve. Autrement dit, la compétition pour le contrôle du marché du gaz s’annonce féroce au Fenua, en coulisse, comme sur les présentoirs. D'autant que si les installations de Mana Gaz sont impressionnantes, Gaz de Tahiti va inaugurer, au deuxième semestre 2025, sa troisième cuve sphérique. La “plus grande au monde” selon le chef d’entreprise.