Gaston Tong Sang : "On assiste au départ de quelque chose de considérable"


PIRAE, samedi 19 septembre 2015 - Le président du groupe A Ti'a Porinetia, Gaston Tong Sang, est interrogé en marge du rassemblement "Tous ensemble avec Edouard Fritch", samedi matin dans les jardin de la mairie de Pirae.

Etes-vous prêts à soutenir pleinement le mouvement politique qui se constitue autour d’Edouard Fritch ?

Gaston Tong Sang : Il n’y a pas un seul moment d’hésitation. Je pense que c’est une chose très attendue par la population. Nous avons traversé plusieurs tentatives de changement, avec Oscar Temaru en 2004, avec To Tatou Ai’a en 2008 (…) et je crois que le vrai changement est en marche aujourd’hui avec ce mouvement qui rassemble les trois quarts des maires de Polynésie française. C'est un indice qui ne trompe pas. Un maire est élu par un électorat de proximité et le fait de les voir réunis autour du Président me paraît fondamental. On peut monter un parti avec des sections, des fédérations, mais dans ce cas, les chiffres attendus se retrouvent rarement dans les urnes, au moment des élections.
Je pense qu’aujourd’hui on assiste au départ de quelque chose de considérable. Bien sûr, tout cela se transformera bientôt dans un vrai parti politique. Demain, ce parti ne sera pas une fédération de partis. Nous avons tous mis en berne nos propres mouvements et on se rassemble avec notre expérience, nos valeurs et nous accompagnons totalement le Président dans sa philosophie pour gouverner le Pays. Tous les Polynésiens font partie de la même famille. Oui, on assiste à une page qui se tourne dans la vie démocratique de notre pays tout en restant fidèles aux valeurs de la République et aux valeurs de l’autonomie
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Est-ce aussi une manière de se préparer à une éventuelle dissolution de l’assemblée, si les conditions institutionnelles se trouvaient réunies, dans quelques mois ?

Gaston Tong Sang : Bien sûr. Il y a véritablement aujourd’hui, même si certains ont du mal à le dire, un blocage à l’assemblée. Nous l’avons vu dernièrement avec ce qui s’est passé lors de l’évocation de la loi sur les transports interinsulaires. Que penser de l’examen du budget dans les semaines à venir ? Nous avons entendu le président de l’assemblée annoncer que le Tahoera’a sera très vigilant, pour ne pas dire dans une opposition constante.
Il n’est pas question de faire traîner les affaires du pays. Nous avons trop souffert en raison de la crise. Nous n’avons pas besoin d’une deuxième crise, avec cette situation de blocage. Je pense qu’il faut que Paris entende bien l’appel des Polynésiens pour que cesse cette instabilité et que chacun prenne ses responsabilités pour que les institutions fonctionnent correctement. Si le Tahoera’a continue à empêcher le gouvernement d’avancer pour des arguties totalement politiciennes, il faudra prendre des dispositions.
Notre mouvement est en route. Ce public et l’ensemble de la Polynésie sont prêts à ce que ce changement que nous construisons puisse s’établir dans les institutions du Pays
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Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Samedi 19 Septembre 2015 à 16:20 | Lu 2431 fois