Le Dr Théron est sorti mardi soir d'une garde à vue qui s'est déroulée en chambre carcérale au Centre hospitalier en raison de son état de santé.
Tahiti, le 21 septembre 2021 – Le Dr Théron est sorti mardi soir de garde à vue pour violences et outrage. Le médecin a réagi en dénonçant “l'immense hypocrisie qu'il y avait à déclarer un état de guerre sanitaire et à priver un médecin de toute capacité à apporter assistance à des personnes en danger”. Le Dr Théron, qui réfute les faits qui lui sont reprochés, sera jugé en correctionnelle le 29 octobre prochain.
La garde à vue du Dr Théron a pris fin mardi soir au Centre hospitalier où le médecin était entendu depuis la veille dans une chambre carcérale de l'établissement. En fin d'après-midi, quelques heures avant la levée de la mesure, le procureur de la République Hervé Leroy a tenu un nouveau point presse pour rendre compte de l'état de la procédure.
Le Dr Théron a été entendu à la fois sur la plainte pour violences ayant occasionné huit jours d'ITT déposée par un clerc d'huissier passé au domicile du médecin jeudi dernier et sur la plainte d'une gendarme de Arue pour outrage lors de la signification de sa convocation à la gendarmerie le samedi matin suivant. “En dépit des déclarations de la victime, en la personne du clerc d'huissier, corroborées par les constations médicales (…) et de témoins, monsieur Théron nie les faits et proteste de son innocence. C'est parfaitement son droit”, a expliqué le procureur, qui a également évoqué les “dénégation de monsieur Théron” sur l'outrage aux gendarmes.
“J'estime à ce stade de la procédure que toutes les investigations utiles à la manifestation de la vérité ont été réalisées. La poursuite de la garde à vue de M. Théron n'est plus nécessaire”, a indiqué le parquetier qui a annoncé le renvoi de l'affaire devant le tribunal correctionnel de Papeete le 29 octobre prochain. Le Dr Théron y sera jugé pour “violences volontaires sur personnes chargée d'une mission de service public avec arme par destination” et “outrage à personne dépositaire de l'autorité publique”.
“La loi est la même pour tous”
Mais le procureur a également tenu à s'exprimer plus longuement sur le contexte de cette affaire, assurant que “la loi était la même pour tous” : “Je ne saurais admettre qu'un citoyen, quel que soit son statut social et sa qualité, puisse commettre des atteintes volontaires à l'intégrité physique et se soustraire à l'action de la justice par la violence, fut-elle verbale. Je ne saurais tolérer davantage que l'autorité soit bafouée et sa légitimité contestée, qu'elle soit policière ou judiciaire. Enfin, la justice ne saurait être une justice spectacle et instrumentalisée par quiconque. A quelques fins que ce soit.”
Sur les conditions de l'interpellation à Paea, Hervé Leroy a indiqué qu'il ne “saurait s'autoriser à dire aujourd'hui si ça s'est bien ou mal passé”, mais en précisant que “les gendarmes, s'ils ont fait usage de la coercition, c'est qu'ils ne pouvaient pas faire autrement.” Pour le procureur, il n'y a eu “difficulté” qu'à partir du moment où “monsieur Théron s'est montré agressif et outrageant”. “Ce que j'apprécie ici, c'est qu'effectivement nos concitoyens de Polynésie française ont beaucoup de respect pour l'autorité. Ils ont des valeurs”, a insisté le procureur, expliquant qu'il ne voyait pas pourquoi les gendarmes “se livreraient à des actes de violence gratuite”.
“J'ai fait partie de ces médecins en guerre”
Sorti de garde à vue mardi soir vers 20 heures, le Dr Théron s'est exprimé brièvement sur sa situation, sans évoquer les faits qui lui étaient reprochés. “Je ne change pas d'état d'esprit, mais mon état physique est très affaibli. J'ai du mal à parler. J'ai été très agressé hier matin. Si on voulait résumer mon état d'esprit, c'est qu'en fait, pendant ces deux jours, j'ai été empêché de soigner. Et ça m'a ouvert les yeux sur l'immense hypocrisie qu'il y avait à déclarer un état de guerre sanitaire et à priver un médecin de toute capacité à apporter assistance à des personnes en danger. Alors que je ne faisais que ça pendant toute cette période.”
Le Dr Théron a affirmé avoir écrit au procureur de la République pour lui expliquer sa position. “J'ai fait partie de ces médecins qui sont en guerre. Je ne regrette pas d'avoir soigné. Je ne regrette pas d'être entré en guerre contre cette maladie. Je regrette que des magistrats, des huissiers et des gendarmes n'aient pas parfaitement entendu que nous étions en guerre contre cette situation sanitaire. Et pour cela il faut soigner. C'est mon métier et je n'ai fait que l'exercer depuis un an et demi. De manière sans doute particulière depuis deux mois vue la situation extrême. Mais j'ai fait les choses normalement”. Et le praticien de conclure : “Ce qui est surprenant c'est que pendant que certains sont au front, d'autres, en particulier le parquet, privent de liberté, enferment et mettent en danger l'exercice d'un médecin.”
La garde à vue du Dr Théron a pris fin mardi soir au Centre hospitalier où le médecin était entendu depuis la veille dans une chambre carcérale de l'établissement. En fin d'après-midi, quelques heures avant la levée de la mesure, le procureur de la République Hervé Leroy a tenu un nouveau point presse pour rendre compte de l'état de la procédure.
Le Dr Théron a été entendu à la fois sur la plainte pour violences ayant occasionné huit jours d'ITT déposée par un clerc d'huissier passé au domicile du médecin jeudi dernier et sur la plainte d'une gendarme de Arue pour outrage lors de la signification de sa convocation à la gendarmerie le samedi matin suivant. “En dépit des déclarations de la victime, en la personne du clerc d'huissier, corroborées par les constations médicales (…) et de témoins, monsieur Théron nie les faits et proteste de son innocence. C'est parfaitement son droit”, a expliqué le procureur, qui a également évoqué les “dénégation de monsieur Théron” sur l'outrage aux gendarmes.
“J'estime à ce stade de la procédure que toutes les investigations utiles à la manifestation de la vérité ont été réalisées. La poursuite de la garde à vue de M. Théron n'est plus nécessaire”, a indiqué le parquetier qui a annoncé le renvoi de l'affaire devant le tribunal correctionnel de Papeete le 29 octobre prochain. Le Dr Théron y sera jugé pour “violences volontaires sur personnes chargée d'une mission de service public avec arme par destination” et “outrage à personne dépositaire de l'autorité publique”.
“La loi est la même pour tous”
Mais le procureur a également tenu à s'exprimer plus longuement sur le contexte de cette affaire, assurant que “la loi était la même pour tous” : “Je ne saurais admettre qu'un citoyen, quel que soit son statut social et sa qualité, puisse commettre des atteintes volontaires à l'intégrité physique et se soustraire à l'action de la justice par la violence, fut-elle verbale. Je ne saurais tolérer davantage que l'autorité soit bafouée et sa légitimité contestée, qu'elle soit policière ou judiciaire. Enfin, la justice ne saurait être une justice spectacle et instrumentalisée par quiconque. A quelques fins que ce soit.”
Sur les conditions de l'interpellation à Paea, Hervé Leroy a indiqué qu'il ne “saurait s'autoriser à dire aujourd'hui si ça s'est bien ou mal passé”, mais en précisant que “les gendarmes, s'ils ont fait usage de la coercition, c'est qu'ils ne pouvaient pas faire autrement.” Pour le procureur, il n'y a eu “difficulté” qu'à partir du moment où “monsieur Théron s'est montré agressif et outrageant”. “Ce que j'apprécie ici, c'est qu'effectivement nos concitoyens de Polynésie française ont beaucoup de respect pour l'autorité. Ils ont des valeurs”, a insisté le procureur, expliquant qu'il ne voyait pas pourquoi les gendarmes “se livreraient à des actes de violence gratuite”.
“J'ai fait partie de ces médecins en guerre”
Sorti de garde à vue mardi soir vers 20 heures, le Dr Théron s'est exprimé brièvement sur sa situation, sans évoquer les faits qui lui étaient reprochés. “Je ne change pas d'état d'esprit, mais mon état physique est très affaibli. J'ai du mal à parler. J'ai été très agressé hier matin. Si on voulait résumer mon état d'esprit, c'est qu'en fait, pendant ces deux jours, j'ai été empêché de soigner. Et ça m'a ouvert les yeux sur l'immense hypocrisie qu'il y avait à déclarer un état de guerre sanitaire et à priver un médecin de toute capacité à apporter assistance à des personnes en danger. Alors que je ne faisais que ça pendant toute cette période.”
Le Dr Théron a affirmé avoir écrit au procureur de la République pour lui expliquer sa position. “J'ai fait partie de ces médecins qui sont en guerre. Je ne regrette pas d'avoir soigné. Je ne regrette pas d'être entré en guerre contre cette maladie. Je regrette que des magistrats, des huissiers et des gendarmes n'aient pas parfaitement entendu que nous étions en guerre contre cette situation sanitaire. Et pour cela il faut soigner. C'est mon métier et je n'ai fait que l'exercer depuis un an et demi. De manière sans doute particulière depuis deux mois vue la situation extrême. Mais j'ai fait les choses normalement”. Et le praticien de conclure : “Ce qui est surprenant c'est que pendant que certains sont au front, d'autres, en particulier le parquet, privent de liberté, enferment et mettent en danger l'exercice d'un médecin.”
L'enquête sur la mariage du vice-président toujours en cours
Le procureur Hervé Leroy a expliqué mardi s'être contraint, visiblement avec assez peu de goût pour la chose, à se plonger lundi soir dans les commentaires autour de la garde à vue du Dr Théron sur les réseaux sociaux. L'occasion pour le procureur d'évoquer l'enquête en cours sur le mariage du vice-président Tearii Alpha, dont la lenteur a été largement pointée du doigt ces dernières heures en comparaison de la procédure intentée à l'encontre du Dr Théron. “S'agissant des faits du 5 août 2021 commis à Papeari dont on fait grand bruit, ils font l'objet d'une enquête préliminaire des chefs de mise en danger de la vie d'autrui et infractions aux règles sanitaires liées à la pandémie. Cette enquête, je l'ai confiée à la brigade de recherche de Faa'a. Unité qui instrumente en ce moment sur les faits reprochés à monsieur Théron”, a expliqué Hervé Leroy. Ce dernier a indiqué avoir “donné des directives et des instructions très claires pour déterminer les responsabilités pénales des personnes” pour des faits qui “à mes yeux semble contrevenir à certaines dispositions réglementaires”. Quant à la durée de la procédure, le procureur a conclu : “C'est une enquête qui doit être complète et donc ça va prendre du temps. Le temps médiatique n'est pas le temps judiciaire”.
Deux manifestations annoncées cette semaine
Mardi, les organisateurs de la manifestation contre l'obligation vaccinale de samedi dernier ont annoncé deux nouvelles manifestations pour cette semaine. La première ce mercredi matin devant la présidence, pour faire pression sur le conseil des ministres pour demander le retrait de la Loi du Pays sur la vaccination obligatoire. Et jeudi devant l'assemblée en soutien cette-fois-ci au Dr Théron.