Gabriel Tetiarahi a reçu une délégation du Peace Boat à son domicile de Taravao (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 17 novembre 2024 – Profitant d’une escale à Tahiti, le co-directeur du “bateau de la paix” est allé à la rencontre de Gabriel Tetiarahi, figure du mouvement antinucléaire en contact avec l’ONG internationale depuis 1995.
À l’occasion de la deuxième escale du Peace Boat à Tahiti cette année, ce vendredi, une délégation s’est rendue à Taravao pour des retrouvailles avec Gabriel Tetiarahi, fondateur de l’ONG Hiti Tau, comptant parmi les figures du mouvement antinucléaire au Fenua. Récemment rescapé d’un cancer, l’homme de 68 ans vit de sa passion pour l’agriculture entre la Presqu’île de Tahiti et les Marquises, comme il se l’était promis durant ses années de militantisme.
Fils d’une institutrice basée à Hao, il a grandi entre les Tuamotu et Mataiea, chez sa grand-mère, qui lui a appris à cultiver la terre. Elle lui a aussi transmis le principe de réciprocité : ”Ne prends pas à la terre si tu n’es pas capable de lui rendre”. Entre 1976 et 1985, ses études à l’université de Bordeaux-III en géographie et aménagement de l’espace le conduisent jusqu’au doctorat. Durant cette période, sa rencontre avec l’association des victimes de Hiroshima et Nagasaki le “bouleverse” profondément. Pour faire face “aux mensonges de l’État” vis-à-vis des conséquences des essais nucléaires menés depuis 1966 à Moruroa et Fangataufa, il continue de se former et de s’informer, visitant de nombreux pays, et côtoyant de nombreuses organisations et personnalités internationales.
À l’occasion de la deuxième escale du Peace Boat à Tahiti cette année, ce vendredi, une délégation s’est rendue à Taravao pour des retrouvailles avec Gabriel Tetiarahi, fondateur de l’ONG Hiti Tau, comptant parmi les figures du mouvement antinucléaire au Fenua. Récemment rescapé d’un cancer, l’homme de 68 ans vit de sa passion pour l’agriculture entre la Presqu’île de Tahiti et les Marquises, comme il se l’était promis durant ses années de militantisme.
Fils d’une institutrice basée à Hao, il a grandi entre les Tuamotu et Mataiea, chez sa grand-mère, qui lui a appris à cultiver la terre. Elle lui a aussi transmis le principe de réciprocité : ”Ne prends pas à la terre si tu n’es pas capable de lui rendre”. Entre 1976 et 1985, ses études à l’université de Bordeaux-III en géographie et aménagement de l’espace le conduisent jusqu’au doctorat. Durant cette période, sa rencontre avec l’association des victimes de Hiroshima et Nagasaki le “bouleverse” profondément. Pour faire face “aux mensonges de l’État” vis-à-vis des conséquences des essais nucléaires menés depuis 1966 à Moruroa et Fangataufa, il continue de se former et de s’informer, visitant de nombreux pays, et côtoyant de nombreuses organisations et personnalités internationales.
Des bombes en commun
Le premier contact entre Gabi Tetiarahi et le Peace Boat remonte “à 1995, lors de la première venue du navire au Fenua”, un an avant la fin des essais nucléaires. Il a effectué plusieurs voyages et interventions à bord jusqu’en 2016. “Aujourd’hui, il faut passer le relais à de nouveaux leaders, des jeunes qui s’investissent contre les conséquences des essais nucléaires. J’ai fait mon temps !”, estime-t-il.
Son engagement et sa détermination lui ont valu des déconvenues, mais aussi de vraies amitiés. Malgré une courte escale d’une journée, Shinsaku Nohira, co-directeur du Peace Boat, accompagné de sa fille et de deux collègues, n’a pas hésité à sauter dans un taxi pour lui rendre visite, et poursuivre les échanges amorcés trente ans plus tôt. “Au Japon, nous avons été bombardés, mais nous ne sommes pas les seuls concernés. D’où le fait que c’est important pour nous de nous arrêter à Tahiti. C’est l’opportunité d’apprendre de l’expérience du peuple mā’ohi vis-à-vis des essais nucléaires. Avec Gabi, on a abordé ce sujet, mais aussi sa vision du Pacifique et de la culture. Je l’admire énormément !”, nous a-t-il confié, prêt à revenir lors d’un prochain voyage.
Le “bateau de la paix”
Arrivée du Peace Boat à Papeete, vendredi matin (Crédit : Rare Tahitian Air/Port Views).
Créée en 1983, Peace Boat est une organisation non-gouvernementale (ONG) internationale, basée au Japon. Comme son nom l’indique, elle promeut la paix, et plus largement les droits de l’Homme et le développement durable. Depuis 2002, elle bénéficie d’un statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations unies (ONU), tout en participant à plusieurs actions, dont la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.
Peace Boat mène ses principales activités à bord d’un navire. Chaque année, il effectue deux voyages régionaux en Asie, et trois tours du monde d’une durée de trois mois. Les 1 000 participants bénéficient d’activités éducatives et culturelles à bord, en lien avec les enjeux des pays visités. Issus de tous horizons, la plupart des 100 membres d’équipage ont commencé par un voyage en tant que bénévoles, participants ou intervenants. Une partie de l’équipe se consacre à des projets internationaux de sensibilisation et de coordination.
Le 118e voyage mondial en cours compte 22 escales. Parti du Japon le 16 août, le “bateau de la paix” est passé par la Chine, l’Afrique du Sud, plusieurs pays européens, les États-Unis ou encore Rapa Nui, avant de faire étape à Tahiti, au port de Papeete, ce vendredi 15 novembre. Le voyage s’achèvera le 2 décembre, avec un retour au Japon en passant par les Samoa. Son prochain passage en Polynésie est fixé au 27 février 2025.
Peace Boat mène ses principales activités à bord d’un navire. Chaque année, il effectue deux voyages régionaux en Asie, et trois tours du monde d’une durée de trois mois. Les 1 000 participants bénéficient d’activités éducatives et culturelles à bord, en lien avec les enjeux des pays visités. Issus de tous horizons, la plupart des 100 membres d’équipage ont commencé par un voyage en tant que bénévoles, participants ou intervenants. Une partie de l’équipe se consacre à des projets internationaux de sensibilisation et de coordination.
Le 118e voyage mondial en cours compte 22 escales. Parti du Japon le 16 août, le “bateau de la paix” est passé par la Chine, l’Afrique du Sud, plusieurs pays européens, les États-Unis ou encore Rapa Nui, avant de faire étape à Tahiti, au port de Papeete, ce vendredi 15 novembre. Le voyage s’achèvera le 2 décembre, avec un retour au Japon en passant par les Samoa. Son prochain passage en Polynésie est fixé au 27 février 2025.