GTS propose une "contribution" de l’industrie nucléaire au développement de la PF


Dans un courrier adressé directement au président de la République Nicolas Sarkozy, Gaston Tong Sang, président du parti affilié à l’UMP, O Porinetia To Tatou Ai’a, suggère la « mise en place, en métropole, d’un dispositif contributif, à taux très réduit, qui serait appliqué sur les ventes d’énergies électriques entre les distributeurs et les entreprises françaises ». En clair, GTS propose de taxer l’industrie du nucléaire au profit de la Polynésie, qui a contribué à son développement via les essais nucléaires pratiqués sur son sol.

« Ce serait un juste retour à la Polynésie française » affirme Gaston Tong Sang. L’ancien président polynésien propose une contribution « très réduite », à hauteur d’un euro par Mégawatt vendu. Gain attendu : 200 millions d’euros par an, soit 24 milliards de francs. Cet argent servirait à « réduire notre dépendance aux énergies fossiles et à leurs prix trop volatiles », à « développer les énergies vertes et renouvelables » en Polynésie, qui deviendrait ainsi « une vitrine du savoir-faire français dans le Pacifique », et enfin de développer des « modes de production d’énergie novateurs ». Et ce n’est pas tout : le fonds créé avec cet argent servirait plus largement au financement du développement économique endogène de la Polynésie française.

Gaston Tong Sang juge cette idée « réaliste ». « Je ne dis pas que Sarkozy va dire oui, mais je lance la réflexion ». A ceux qui feraient remarquer que la Polynésie française a déjà le plus grand mal à utiliser les crédits d’investissement à sa disposition (Contrat de projets en tête), l’ancien président polynésien réplique que « c’est une objection de financier », mais avoue qu’il s’attend à cette remarque de l’Etat.


O Porinetia To Tatou Ai’a opposé à la proposition de loi sur les conséquences environnementales des essais nucléaires

Lundi, les représentants sont convoqués à l’assemblée pour donner leur avis sur le projet de loi relative au suivi des conséquences environnementales des essais nucléaires français en Polynésie française, qui sera présentée au Sénat le 18 janvier en séance plénière.
Cette proposition de loi demande la restitution des atolls de Moruroa et de Fangataufa au Pays. Elle a été qualifiée de « coquille vide » par Gaston Tong Sang vendredi matin. Le président du groupe To Tatou Ai’a à l’assemblée affirme que son groupe donnera un avis défavorable à ce texte lundi à l’assemblée.

« TTA a une approche très différente » a expliqué G. Tong Sang, qui propose de « renforcer la surveillance de l’atoll de Moruroa » qui présente des risques d’effondrement de son récif, et de préparer l’atoll de Tureia à un éventuel tsunami avec « un plan de gestion des risques ».

« Ce projet de loi est une démarche politicienne pour le Tavini qui a besoin d’exister » selon Gaston Tong Sang.

Interrogé sur la révision des décrets d’application de la loi Morin sur les conséquences sanitaires des essais nucléaires, qui avait été promise par Nicolas Sarkozy le 14 juillet 2011, Gaston Tong Sang a affirmé que le président est un homme « qui respecte ses engagements » et qu’il « espère » que cette révision interviendra « avant la fin de son mandat ».

Rédigé par F K le Vendredi 13 Janvier 2012 à 11:12 | Lu 3032 fois