GIE Tahiti Tourisme : les administrateurs votent à l’unanimité pour la restructuration


Le conseil d’administration (CA) s’est prononcé à l’unanimité vendredi pour la division du GIE en deux. Désormais, promotion locale et promotion internationale seront gérées séparément par deux sous-comités directeurs. Objectif de cette réorganisation : améliorer l’accueil des touristes, l’un des points faibles de la destination.

Le 24 février, à l’issue du précédent CA, la direction du GIE et le ministère s’étaient quittés en se donnant une semaine pour mettre au point le projet de scission du groupement. Ce matin les 24 administrateurs se sont vus présenter un plan A et un plan B, pour grande partie issus des travaux du COST (le conseil d’orientation stratégique du tourisme).

A l’issue d’une longue discussion, c’est finalement une synthèse des deux plans qui a été adoptée. Elle prévoit de scinder en deux la promotion de la destination, mais de conserver une seule et même entité, essentiellement pour des raisons de coûts, selon le président du CA, Heremoana Maamaatuaiahutapu.


Steeve Hamblin, ministre du tourisme.
Le budget alloué à ces deux sous-comités sera discuté au cours d’un prochain CA, mais le ministre Steeve Hamblin souhaite que l’accent soit mis sur la promotion et l’animation au niveau local. Son but: améliorer la satisfaction de nos visiteurs, et leur taux de retour. « Moins de 20% des touristes reviennent en Polynésie, c’est 4 fois moins qu’à Hawaï », rappelle le ministre, « On a des plages de sable blanc, des bungalows sur l’eau, mais au bout de deux trois jours on a fait le tour ! » ose Steeve Hamblin, qui attend du futur sous-comité de promotion locale plus d’animations dans les îles.


REPRISE MONDIALE DU TOURISME... SAUF EN POLYNESIE


Ce vote unanime montre l’adhésion des professionnels du tourisme présents. Ils détiennent 20 voix sur 24 au sein du conseil d’administration. Parmi eux, le vice-président du Conseil des professionnels de l’hôtellerie (CPH), Marc Reissinger. Il milite pour une promotion axée sur la culture, et note l’urgence de mettre en avant notre « exception culturelle mondiale ». Urgence, parce que le tourisme est reparti en 2010 dans le monde entier…sauf en Polynésie.



Marc Reissinger, vice-président du CPH.
D’après les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le nombre d’arrivées de touristes internationaux a augmenté de près de 7% pour atteindre 935 millions en 2010 (après un recul de 4% en 2009). La plupart des destinations du monde affichent donc des chiffres positifs. Mais pas la Polynésie. En 2010 elle a accueilli 153.919 visiteurs. C'est une baisse de 4.1% par rapport aux 160.447 touristes de 2009. « Cela demande une remise en cause de tous les acteurs du tourisme en Polynésie », alerte Marc Reissinger.

L’Organisation mondiale du tourisme annonce une reprise du tourisme à l’international en 2011 : la nouvelle organisation du GIE Tahiti Tourisme devrait, si tout va bien, aider la Polynésie à en profiter, malgré un budget en baisse de 220 millions cette année.

Rédigé par F K le Vendredi 4 Mars 2011 à 14:19 | Lu 1392 fois