Londres, Royaume-Uni | AFP | lundi 05/02/2018 - La justice britannique a bloqué lundi l'extradition vers les Etats-Unis de Lauri Love, un Britannique accusé d'avoir infiltré les systèmes informatiques d'autorités américaines, une décision qu'il a saluée comme un "précédent" qui empêchera "l'Amérique d'exercer une compétence extraterritoriale excessive".
En revanche, le hacker présumé de 33 ans risque fort d'être poursuivi dans son pays, où il risque néanmoins une peine bien moindre.
La décision de la Haute Cour, que la justice américaine a deux semaines pour contester, a été accueillie par les cris de joie des soutiens de M. Love, en nombre à l'audience.
Elle annule l'ordre d'extradition du hacker présumé de 33 ans signé par le ministère britannique de l'Intérieur en novembre 2016, deux mois après qu'un tribunal londonien eut accepté la demande américaine d'extradition.
Il est notamment accusé de s'être secrètement infiltré, en 2012 et 2013, dans les serveurs de la Réserve fédérale américaine, mais aussi de l'armée américaine, d'une agence du Pentagone, du FBI et de la NASA.
Lauri Love, qui souffre de dépression, d'eczéma sévère et du syndrome d'Asperger, une des formes de l'autisme, avait fait appel de ce jugement, disant craindre pour sa santé s'il était détenu aux Etats-Unis.
S'exprimant devant le tribunal, entouré d'une armada de journalistes, le pirate informatique présumé s'est dit "reconnaissant et soulagé", voyant dans cette décision un "précédent" pour les personnes poursuivies de l'autre côté de l'Atlantique et celles "dont le cerveau fonctionne différemment".
"Si je suis passé par cette épreuve, ce n'est pas seulement pour m'épargner d'être (...) enfermé pendant 99 ans dans un pays où je ne suis jamais allé. C'est un précédent qui évitera que cela arrive à d'autres", a-t-il lancé.
"Si des infractions pénales sont suspectées, alors elles seront jugées ici au Royaume-Uni et l'Amérique ne tentera pas d'exercer une compétence extraterritoriale excessive", a-t-il ajouté.
Le Britannique est poursuivi aux Etats-Unis pour accès illégal à un ordinateur d'une agence américaine, complot, piratage informatique et vol aggravé d'identité.
- 'Pas pour l'impunité' -
Un peu plus tard, lors d'une conférence de presse, l'étudiant en génie électrique, qui travaille également dans la sécurité informatique, a dit vouloir contribuer à un "internet ouvert", qu'il a désigné comme "la plus grande invention jamais créée par l'humanité".
Le cabinet Kaim Todner, qui représente M. Love, a salué dans un communiqué un "jugement majeur".
"Le système judiciaire britannique a estimé que nous devions régler le problème nous-mêmes, plutôt que d'accepter les demandes du gouvernement américain", a-t-il souligné.
"Il a aussi reconnu que la prise en charge de la santé mentale dans les prisons américaines n'était pas suffisamment adéquate pour garantir que Lauri ne subisse pas un grave préjudice en cas d'extradition".
Lauri Love avait été arrêté en octobre 2013 à son domicile dans le Suffolk, en Angleterre, où il habite avec ses parents.
La décision rendue par la Haute Cour ne signifie pas pour autant qu'il en est quitte avec la justice.
"Le parquet doit s'efforcer de le poursuivre, avec l'assistance qui peut être attendue de la part des autorités américaines, reconnaissant la gravité des accusations dans ce dossier et le mal fait aux victimes", ont souligné les juges Ian Burnett et Duncan Ouseley. Si elles sont prouvées, "ce sont en effet des infractions graves", ont-ils ajouté.
"Nous ne nous battons pas pour l'impunité", a réagi Lauri Love devant la presse, disant vouloir être jugé par son propre pays comme n'importe quel autre suspect au Royaume-Uni.
"Je ne dis pas que je suis impatient d'être poursuivi mais je pense qu'il y a de meilleures chances que ce soit fait de manière juste et équitable au Royaume-Uni", a-t-il ajouté, soulignant qu'il y risquait une peine maximale "d'environ 18 mois de détention dans le pire des cas", contre 99 ans aux Etats-Unis.
En revanche, le hacker présumé de 33 ans risque fort d'être poursuivi dans son pays, où il risque néanmoins une peine bien moindre.
La décision de la Haute Cour, que la justice américaine a deux semaines pour contester, a été accueillie par les cris de joie des soutiens de M. Love, en nombre à l'audience.
Elle annule l'ordre d'extradition du hacker présumé de 33 ans signé par le ministère britannique de l'Intérieur en novembre 2016, deux mois après qu'un tribunal londonien eut accepté la demande américaine d'extradition.
Il est notamment accusé de s'être secrètement infiltré, en 2012 et 2013, dans les serveurs de la Réserve fédérale américaine, mais aussi de l'armée américaine, d'une agence du Pentagone, du FBI et de la NASA.
Lauri Love, qui souffre de dépression, d'eczéma sévère et du syndrome d'Asperger, une des formes de l'autisme, avait fait appel de ce jugement, disant craindre pour sa santé s'il était détenu aux Etats-Unis.
S'exprimant devant le tribunal, entouré d'une armada de journalistes, le pirate informatique présumé s'est dit "reconnaissant et soulagé", voyant dans cette décision un "précédent" pour les personnes poursuivies de l'autre côté de l'Atlantique et celles "dont le cerveau fonctionne différemment".
"Si je suis passé par cette épreuve, ce n'est pas seulement pour m'épargner d'être (...) enfermé pendant 99 ans dans un pays où je ne suis jamais allé. C'est un précédent qui évitera que cela arrive à d'autres", a-t-il lancé.
"Si des infractions pénales sont suspectées, alors elles seront jugées ici au Royaume-Uni et l'Amérique ne tentera pas d'exercer une compétence extraterritoriale excessive", a-t-il ajouté.
Le Britannique est poursuivi aux Etats-Unis pour accès illégal à un ordinateur d'une agence américaine, complot, piratage informatique et vol aggravé d'identité.
- 'Pas pour l'impunité' -
Un peu plus tard, lors d'une conférence de presse, l'étudiant en génie électrique, qui travaille également dans la sécurité informatique, a dit vouloir contribuer à un "internet ouvert", qu'il a désigné comme "la plus grande invention jamais créée par l'humanité".
Le cabinet Kaim Todner, qui représente M. Love, a salué dans un communiqué un "jugement majeur".
"Le système judiciaire britannique a estimé que nous devions régler le problème nous-mêmes, plutôt que d'accepter les demandes du gouvernement américain", a-t-il souligné.
"Il a aussi reconnu que la prise en charge de la santé mentale dans les prisons américaines n'était pas suffisamment adéquate pour garantir que Lauri ne subisse pas un grave préjudice en cas d'extradition".
Lauri Love avait été arrêté en octobre 2013 à son domicile dans le Suffolk, en Angleterre, où il habite avec ses parents.
La décision rendue par la Haute Cour ne signifie pas pour autant qu'il en est quitte avec la justice.
"Le parquet doit s'efforcer de le poursuivre, avec l'assistance qui peut être attendue de la part des autorités américaines, reconnaissant la gravité des accusations dans ce dossier et le mal fait aux victimes", ont souligné les juges Ian Burnett et Duncan Ouseley. Si elles sont prouvées, "ce sont en effet des infractions graves", ont-ils ajouté.
"Nous ne nous battons pas pour l'impunité", a réagi Lauri Love devant la presse, disant vouloir être jugé par son propre pays comme n'importe quel autre suspect au Royaume-Uni.
"Je ne dis pas que je suis impatient d'être poursuivi mais je pense qu'il y a de meilleures chances que ce soit fait de manière juste et équitable au Royaume-Uni", a-t-il ajouté, soulignant qu'il y risquait une peine maximale "d'environ 18 mois de détention dans le pire des cas", contre 99 ans aux Etats-Unis.