BURNABY, 1 décembre 2011 (AFP) - Pas intimidée par la concurrence de puissances industrielles et de vastes projets internationaux, une petite entreprise canadienne participe à la course à la fusion nucléaire contrôlée, source potentiellement inépuisable d'énergie non polluante.
A Burnaby, en Colombie-Britannique, dans l'ouest canadien, les chercheurs et techniciens de General Fusion vêtus de sarraus rouges assemblent un réacteur expérimental dont un premier prototype devrait être testé, selon eux, en 2014.
"Nous essayons de mettre au point une technologie qui produira sur Terre l'énergie qui alimente le Soleil", dit Michael Delage, vice-président de la compagnie.
Un objectif ambitieux, mais plus que jamais d'actualité, face au changement climatique et aux perspectives incertaines du sommet sur les émissions de gaz à effet de serre qui s'est ouvert lundi à Durban, en Afrique du sud.
La fusion nucléaire contrôlée est considérée comme une solution de rechange à la fission nucléaire, source de déchets radioactifs pendant des milliers d'années. Elle est toutefois encore très loin d'avoir atteint le stade de la réalisation industrielle.
Le réacteur de General Fusion est une sphère de trois mètres de diamètre remplie d'un mélange liquide de plomb et de lithium fondus. Ce liquide est pompé de manière à tourner en créant un vide cylindrique vertical au centre de la sphère.
Deux anneaux de plasma composés de deutérium et tritium (isotopes de l'hydrogène) sont alors injectés dans ce vortex, et fusionnent au centre. A ce moment-là quelque deux cents pistons frappent la sphère de tous les côtés pour créer une onde sphérique d'énergie qui devient une onde de choc et doit comprimer le plasma, déclenchant la fusion nucléaire.
Autrement dit, deux atomes légers fusionnent, à une température de 150 millions de degrés centigrades, pour en produire un plus lourd et libérer beaucoup de chaleur en même temps.
Cette chaleur est utilisée dans une turbine classique pour produire de l'électricité - et pour activer les pistons.
"Notre grand atout est de trouver une méthode pour exploiter des technologies existantes pour répondre à ce défi de la fusion, et de pouvoir le faire dans un laps de temps plus court et à moindre coût", affirme M. Delage.
Les grands pays développés ont dépensé des milliards de dollars pour maîtriser la fusion nucléaire - le projet le plus important est le réacteur expérimental ITER, en construction à Cadarache en France - et n'y sont pas encore arrivés. Les hommes de General Fusion estiment leurs chances de succès à 20 ou 30%. Mais même cette estimation prudente leur a valu des financements privés et publics totalisant 30 millions de dollars.
"Ce n'est vraiment pas beaucoup d'argent si on tient compte des bénéfices potentiels", explique Paul Austin, directeur régional pour la Colombie-Britannique du fonds gouvernemental canadien pour le développement durable.
Si les plans de General Fusion se réalisent, un réacteur pourrait être opérationnel et proposé sur le marché vers la fin de la décennie. Mais les écologistes restent sceptiques.
"Le grand problème, dit Matt Horne, responsable de l'Institut Pembina, organisation non gouvernementale canadienne oeuvrant pour le développement durable, est qu'aujourd'hui les combustibles fossiles sont encore si bon marché à extraire et à utiliser que leur coût n'incite pas à investir dans les énergies renouvelables ou autres technologies à basse émission de carbone".
Aujourd'hui, 87% de l'énergie consommée dans le monde provient des énergies fossiles non renouvelables dont la combustion est la principale source des émissions de gaz à effet de serre.
Les réserves prouvées de pétrole sont évaluées à 43 ans, à 66 ans pour le gaz naturel et à 240 ans pour le charbon, selon des estimations.
tl-via/sf/so/jh
A Burnaby, en Colombie-Britannique, dans l'ouest canadien, les chercheurs et techniciens de General Fusion vêtus de sarraus rouges assemblent un réacteur expérimental dont un premier prototype devrait être testé, selon eux, en 2014.
"Nous essayons de mettre au point une technologie qui produira sur Terre l'énergie qui alimente le Soleil", dit Michael Delage, vice-président de la compagnie.
Un objectif ambitieux, mais plus que jamais d'actualité, face au changement climatique et aux perspectives incertaines du sommet sur les émissions de gaz à effet de serre qui s'est ouvert lundi à Durban, en Afrique du sud.
La fusion nucléaire contrôlée est considérée comme une solution de rechange à la fission nucléaire, source de déchets radioactifs pendant des milliers d'années. Elle est toutefois encore très loin d'avoir atteint le stade de la réalisation industrielle.
Le réacteur de General Fusion est une sphère de trois mètres de diamètre remplie d'un mélange liquide de plomb et de lithium fondus. Ce liquide est pompé de manière à tourner en créant un vide cylindrique vertical au centre de la sphère.
Deux anneaux de plasma composés de deutérium et tritium (isotopes de l'hydrogène) sont alors injectés dans ce vortex, et fusionnent au centre. A ce moment-là quelque deux cents pistons frappent la sphère de tous les côtés pour créer une onde sphérique d'énergie qui devient une onde de choc et doit comprimer le plasma, déclenchant la fusion nucléaire.
Autrement dit, deux atomes légers fusionnent, à une température de 150 millions de degrés centigrades, pour en produire un plus lourd et libérer beaucoup de chaleur en même temps.
Cette chaleur est utilisée dans une turbine classique pour produire de l'électricité - et pour activer les pistons.
"Notre grand atout est de trouver une méthode pour exploiter des technologies existantes pour répondre à ce défi de la fusion, et de pouvoir le faire dans un laps de temps plus court et à moindre coût", affirme M. Delage.
Les grands pays développés ont dépensé des milliards de dollars pour maîtriser la fusion nucléaire - le projet le plus important est le réacteur expérimental ITER, en construction à Cadarache en France - et n'y sont pas encore arrivés. Les hommes de General Fusion estiment leurs chances de succès à 20 ou 30%. Mais même cette estimation prudente leur a valu des financements privés et publics totalisant 30 millions de dollars.
"Ce n'est vraiment pas beaucoup d'argent si on tient compte des bénéfices potentiels", explique Paul Austin, directeur régional pour la Colombie-Britannique du fonds gouvernemental canadien pour le développement durable.
Si les plans de General Fusion se réalisent, un réacteur pourrait être opérationnel et proposé sur le marché vers la fin de la décennie. Mais les écologistes restent sceptiques.
"Le grand problème, dit Matt Horne, responsable de l'Institut Pembina, organisation non gouvernementale canadienne oeuvrant pour le développement durable, est qu'aujourd'hui les combustibles fossiles sont encore si bon marché à extraire et à utiliser que leur coût n'incite pas à investir dans les énergies renouvelables ou autres technologies à basse émission de carbone".
Aujourd'hui, 87% de l'énergie consommée dans le monde provient des énergies fossiles non renouvelables dont la combustion est la principale source des émissions de gaz à effet de serre.
Les réserves prouvées de pétrole sont évaluées à 43 ans, à 66 ans pour le gaz naturel et à 240 ans pour le charbon, selon des estimations.
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