Fusion et défusion à la DJS et la DPDJ


Tahiti, le 27 août 2024 - Un nouveau projet est sorti du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Prévention de la délinquance. Ce dernier consiste à couper la Direction de la jeunesse et des sports en deux entités distinctes et d’y fusionner la DPDJ. Un projet que les salariés de la DJS ne souhaitent pas.
 

Après la fusion, la défusion. Alors que se déroule en ce moment une fusion controversée entre la DMRA (Direction de la modernisation et des réformes de l'administration) et la DGRH (Direction générale des ressources humaines), une défusion se prépare d’un autre côté.
 

Nahema Temarii, la ministre des Sports, souhaite scinder la Direction de la Jeunesse et des sports. Une partie sportive à part entière serait alors créée tandis que le volet “Jeunesse” fusionnerait à son tour avec la Délégation pour la prévention de la délinquance de la jeunesse (DPDJ), organisme créé en 2020 par le gouvernement d’Édouard Fritch pour former La Direction de la promotion de la jeunesse.

 
“La DPDJ sera bel et bien absorbée par cette nouvelle entité”, nous expliquait la ministre mardi soir par téléphone. “Le secteur de la jeunesse est en souffrance et il faut une vraie structure pour accompagner cette jeunesse”, poursuivait-elle. “Pour cela, il faut que le volet ‘Jeunesse’ de la DJS puisse s’émanciper.”

 
La fusion de la DPDJ semble en effet couler de source puisque selon les derniers chiffres, seulement 3% de la délinquance du Fenua concernerait les jeunes.

 
“En mutualisant les moyens, on pourra créer au sein de cette nouvelle Direction de la promotion de la jeunesse, une cellule délinquance juvénile qui s’occupera de ces cas”, conclut Nahema Temarii sur le sujet.

Une pétition en préparation

Cette annonce, faite récemment auprès des salariés, a provoqué une fronde au sein de la DJS et déjà mardi une pétition circulait pour empêcher ce mouvement. Mais la ministre reste franche : “Nous ne ferons pas marche arrière. On reconduit les effectifs dans les nouvelles structures, les budgets seront bien définis et un accompagnement sera mis en place pour que cela se passe le mieux possible”, précise-t-elle. “Je comprends leur peur de l’inconnue, mais il faut vraiment qu’on porte une attention particulière sur la jeunesse et la DJS – où toute l’attention est portée sur les sports – ne le permet pas.”

 
“Les salariés ne sont pas favorables à ce mouvement”, expliquait hier une source proche du dossier. “Surtout, si la DJS est coupée en deux, les budgets seront-ils maintenus, et est-ce qu’ils seront toujours fongibles ? Ça, ça m’étonnerait”, expliquait-elle. “Je pense qu’on essaie de noyer un problème en en créant un autre.”
 

On se souviendra par exemple qu’en 2007, Clarenntz Vernaudon, ministre des Sports, avait pu exceptionnellement prendre dans la caisse “Jeunesse” pour verser dans la caisse “Sports” le complément de financement du déplacement des athlètes polynésiens aux Jeux du Pacifique Sud qui se déroulaient aux Samoa.
 

Jeudi matin, une réunion doit se tenir entre les salariés de la Direction de la Jeunesse et des Sports et la ministre Nahema Temarii pour expliquer les buts recherchés dans ce dossier et présenter le planning de cette nouvelle organisation.
 

Pour l’heure, la ministre expliquait mardi soir que les budgets étaient en cours de constitution et que l’avenir des directeurs (Teiva Chan à la DPDJ et Loan Hoang Oppermann à la DJS) n’était pas encore tranché.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 27 Aout 2024 à 19:31 | Lu 3162 fois