Foot - Marama Vahirua : ‘pratiquement tous les Tiki Toa arrivent à l’AS Pirae’


Dimanche 12 octobre 2013. Quatre mois après sa participation à la Coupe des Confédérations au Brésil avec les ‘Toa Aito’, Marama Vahirua, comme annoncé, reste à Tahiti, confirmant la fin de sa carrière internationale.

Après avoir joué pour des clubs français de premier plan comme Nantes, Nice, Lorient, Nancy, Monaco ou encore Panthrakikos en Grèce, il signe aujourd’hui à l’AS Pirae, tout en intégrant la fédération tahitienne de football en tant que directeur technique.

Le championnat 2012-2013 a été remporté par Dragon, suivi par Tefana et Tamarii Faa’a, l’As Pirae terminant à la 9ème place. Le championnat 2013-2014 débute ce week end. L’arrivée de Marama Vahirua à Pirae, rejoint comme il nous l’a appris lors de cette interview, de ‘pratiquement tous les Tiki Toa’ devrait mettre du piment dans ce championnat de ‘Ligue 1’, comme il se nomme désormais.

Marama Vahirua au micro de Tahiti Infos :

« J’ai pris mes fonctions au sein de la FTF. Je suis le nouveau directeur technique, j’ai en charge toute la formation, je vais essayer d’implanter la politique que j’ai connue en France. Parallèlement à cela, vu que je ne voulais pas arrêter ma carrière de footballeur, j’ai signé une licence à l’AS Pirae. Je voulais terminer en douceur et ne pas lâcher le football comme ça. Je n’ai que 33 ans, je peux encore jouer. »

« J’ai toujours eu cette fierté de dire que je suis Tahitien, que je viens d’un pays magnifique, que je représente Tahiti et tout ce qui s’en suit. En faisant le geste de ‘la pagaie’ à chaque fois que je marquais, c’était la preuve de cette fierté, cela représentait beaucoup, beaucoup pour moi. »

« J’ai vraiment beaucoup de projets au niveau global, pas simplement pour Pirae. J’ai surtout envie de faire jouer, de faire courir nos jeunes. Quand je vois toutes ces personnes qui courent à Punaauia le long de la voie rapide, je me dis ‘c’est bien’. Il y a 15 ans, il n’y avait pas ça, la mentalité a évolué. Les gens ne demandent que ça, le problème c’est qu’il n’y a pas assez d’infrastructures pour que les gens puissent s’éclater. »

« J’ai l’impression de vivre dans une société ‘à la française’, beaucoup de concentration sur le travail et dès que l’on veut se faire plaisir, il n’y a pas assez de choses, alors on garde ce stress du boulot. Il y a même les bouchons ‘à la française’… Taux de suicide en augmentation…Si on évacue pas ce stress, cela explose à la maison, cela explose avec les enfants, après les drames arrivent, l’alcool…Beaucoup de gens noient leurs soucis dans l’alcool alors que ce n’est pas la bonne solution. »

« Mon rêve serait qu’il y ait beaucoup d’infrastructures. Je ne parle pas de construire des bâtiments mais d’installer des structures légères en bord de plage, des activités…On verra…Est-on encore fier de notre pays, de notre drapeau, sans bien sûr renier la France ? Est-ce qu’on est fier de nos origines ? On a pu voir à quel point Tahiti a soutenu ses Tiki Toa. C’est bien, c’est intéressant pour la suite. »

« Les Tiki Toa ont montré l’exemple, à mon époque on ne pouvait pas travailler sur le long terme, ce qui est normal en tant qu’amateurs. Par l’initiative de Reynald Temarii, pendant trois mois ils ont pu vivre et se préparer comme des professionnels. Il n’y a pas de secrets, quand j’étais en France, je n’y ai pas été pour y apprendre de la magie, j’ai juste travaillé tous les jours. »

« Au Brésil, lors de la Coupe des Confédérations, il s’est passé plein de choses positives, d’autre moins, mais ce que je retiendrai, c’est ce que l’on a réussi à faire avec peu de moyens, on est partis avec rien. Je leur ai dit à tous, à la fédé, aux joueurs, qu’on allait pas pour gagner un match mais qu’on pouvait montrer que l’on était brave, courageux, qu’on jouait avec nos tripes, nos cœurs, ‘on a rien mais on va jouer avec tout’ et c’est ce que l’on a fait. Au Brésil il y a beaucoup de misère, quand ils nous ont vus, nous les petits pauvres, les petits clubs, on a été fortement soutenus. »

« Mon job va consister à mettre en place des championnats, dont un championnat de beach soccer. Il ne faut pas que le beach soccer s’arrête sur cette coupe du monde et que l’on ressorte l’équipe dans deux ans pour la coupe du monde au Portugal. Non. Il faut faire émerger également d’autres joueurs. Tous les jeunes vont vouloir y participer. »

« Mais il ne faut pas que le foot, le beach soccer et le futsal se marchent dessus. On doit se réunir pour mettre en place un championnat pour que chaque discipline s’y retrouve. Tous les joueurs de beach soccer iront dans les clubs de foot. A côté de ça, il y aura normalement quelques sorties pour les Tiki Toa, il faut définir lesquelles, mais les Tiki Toa ne s’arrêtent pas pour autant. »

« Il faut revenir à la réalité. On a eu l’avantage d’avoir la coupe du monde chez nous donc les sponsors ont suivi. Mais on ne peut pas passer du statut d’amateur à professionnel du jour au lendemain, c’est une question de budget, les autres disciplines risqueraient de ‘gronder’. »

« Je viens d’arriver, je vais avoir un an d’observation, d’apprentissage, un an pour aller sur le terrain, me faire connaître des gens et les connaître aussi. Je souhaite qu’il y ait un échange entre les clubs et nous, que l’on soit une famille et que l’on attende pas 10-15 ans un ‘coup de chance’, mais que l’on travaille pour avoir des résultats régulièrement. »

« Pratiquement tous les Tiki Toa arrivent à l’AS Pirae. On a l’objectif de frapper un gros coup et d’augmenter le niveau de notre championnat. Je suis venu à Tahiti pour gagner la O-league. Je ne dis pas qu’être champion de Tahiti ne m’intéresse pas, mais ce n’est pas pour cela que je suis venu à Tahiti. Cette année je serai avec Pirae et si on gagne la O-League ce sera avec un grand plaisir. » SB

Rédigé par SB le Mardi 15 Octobre 2013 à 06:31 | Lu 3137 fois