Flosse coince sur la 3ème circonscription


Tahiti, le 12 juin 2024 – Le conseil politique du Tapura s'est à nouveau réuni ce mercredi soir pour faire le point. Réunis la veille au soir, Ahip a finalement dit oui à un front commun autonomiste dès le premier tour. Édouard Fritch a proposé la 3ème circonscription au leader de Amuitahira'a qui a refusé préférant mettre un candidat sur la première.
 
 
Depuis lundi, les réunions se succèdent dans tous les QG politiques. Du côté des autonomistes, les élections législatives anticipées du 29 juin et 6 juillet prochain sont l'occasion de bouter les indépendantistes hors du Palais Bourbon. C'est l'objectif principal partagé par le Tapura, Ahip, Amuitahira'a et Ia ora te Nunaa. Jusqu'ici, tout va bien. Sauf que si la famille autonomiste est divisée, c'est parce qu'il y a des divergences souvent dues à des relations compliquées, il ne faut pas le cacher. Mais le calendrier particulièrement serré qui est proposé pour ces élections, oblige à maîtriser les dissensions, moucher les egos, placardiser les incompétences et valoriser les talents jeunes ou mûrs.
 
Édouard Fritch a souhaité faire un premier pas en souhaitant réunir tous les autonomistes et partager avec eux les circonscriptions “pour ne pas être égoïste et tout garder pour le Tapura Huira'atira”. Décision acceptée après plus de 4h30 de débat lundi soir. Mardi soir, c'était au tour de Ahip, du Amuitahira'a et de Ia Ora te Nunaa de tenir leurs conseils politiques respectifs. Ahip a finalement voté pour l'option proposée au départ, à savoir partir tous ensemble dès le premier tour pour ne pas disperser les voix et avoir un message clair vis-à-vis des électeurs. Celle qui consistait à ce que chaque parti présente ses propres candidats au premier tour pour ensuite choisir le meilleur d'entre tous pour le second n'a donc pas été retenue. C'est là que ça coince une première fois du côté du Amuitahira'a. Gaston Flosse a en effet pris cette proposition de Ahip (avant qu'elle ne soit débattue et tranchée en conseil politique) comme un refus clair et net. Résultat, il excluait les verts de l'équation devant son conseil politique.
 
“Très surprise” par les propos de Gaston Flosse, Nicole Sanquer s'est à nouveau entretenue avec Édouard Fritch ce mercredi matin à la mairie de Pirae pour vérifier qu’elle “avait bien compris” les termes de l'accord. Pas de souci. “Nous avons parlé à cœur ouvert”, nous a-t-elle dit, et sa candidature a bien été “validée” par le leader du Tapura sur la deuxième circonscription. De ce côté-là, tout est réglé et il est temps maintenant d'être fixé sur les deux autres candidats pour “rédiger une profession de foi commune” et partir en campagne. Ce mercredi après-midi, Gaston Flosse accompagné de Pascale Haiti et de Bruno Sandras n'est resté qu'une toute petite heure dans le bureau d'Édouard Fritch et n'a pas souhaité s'exprimer en sortant.
 
“Et là, ça a coincé”
 
“À mi-étape parce que je pense que les candidatures seront complètement bouclées vendredi soir”, nous a confié Édouard fritch juste avant de tenir son conseil politique qu'il a décidé de convoquer “pour l'informer sur l'avancement des discussions tenues depuis lundi”. C'est ainsi qu'il nous a confirmé que Gaston Flosse qui était d'accord avec les règles du jeu définies au départ avait finalement changé d'avis. “Monsieur Flosse m'a demandé à ce que la première circonscription lui soit attribuée. Là, je lui ai dit que je ne peux pas faire ça”, explique Édouard Fritch qui rappelle que le Tapura “se réservait” cette première circonscription en y projetant d'y mettre Moerani Frébault.

La deuxième étant actée pour Nicole Sanquer, il restait donc la troisième. “Et là, ça a coincé. Monsieur Flosse m'a dit, ‘Je ne suis pas d'accord’”. Si selon nos informations, Pascale Haïti est de son côté prête à se présenter, le leader du Amuitahira'a n'avait toujours pas donné sa réponse à l'heure où nous mettions sous presse. Édouard fritch veut encore y croire car sinon, il “n'aurait pas atteint” son objectif, celui de “réunir toutes les forces autonomistes pour faire front aux indépendantistes”. Résultat, il faut trouver “un plan B”, autrement dit un éventuel autre candidat Tapura pour défendre l'autonomie sur Punaauia, Faa'a et les îles sous-le-vent qui composent cette troisième circonscription.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Mercredi 12 Juin 2024 à 21:15 | Lu 5267 fois