Florent Atem : musicien et docteur en études anglophones


Florent Atem et sa sœur Carole ont mis leur carrière de musiciens en semi-sommeil depuis 4 ans. Mais maintenant qu'il a son doctorat, Florent annonce vouloir reprendre du service, si possible en organisant un grand concert avec des musiciens internationaux dès 2017
PAPEETE, le 27 septembre 2016 - Le musicien Florent Atem n'est pas juste un guitariste reconnu à l'international, c'est également un universitaire. Il a ainsi rédigé un mémoire pour l'Université d'Aix-Marseille, un travail qui va recevoir le prix de la meilleure thèse 2016 de cette université.

Florent Atem a de nombreuses casquettes. D'abord, c'est un musicien : avec sa sœur Carole, ils se produisent en concerts et enregistrent des morceaux depuis 1995. On n'entendait plus beaucoup parler d'eux depuis quelques années, et pour cause : les deux artistes étaient aussi en train de rédiger des… thèses universitaires. Un travail qui est maintenant terminé et qui se voit récompensé : Florent Atem va recevoir le "Prix de la Thèse 2016 de l'université d'Aix-Marseillle" pour les Lettres, Sciences humaines, Langues et Arts. Une reconnaissance de "l'excellence de ses travaux de recherche", accompagnée d'un beau prix de 1000 euros qui lui seront remis le 9 novembre prochain lors d'une belle cérémonie sur le Vieux-Port de Marseille.

Florent Atem a écrit sa thèse sur la Civilisation américaine, et en particulier sur l'expédition de Lewis et Clark en 1804 qui furent les premiers Américains à effectuer la traversée du continent. "C'est un voyage d'exploration commandité par le président Thomas Jefferson. Ça semble éloigné de la Polynésie, mais en civilisation américaine, les thématiques sont toujours assez universelles. J'en parle d'ailleurs dans ma thèse. Je prends par exemple le traitement des amérindiens, des autochtones, il y a des problématiques qui sont similaires à celles de la Polynésie. D'ailleurs, mes travaux actuels portent toujours sur le monde anglophone, mais cette fois plutôt dans le Pacifique" nous explique le docteur en Études anglophones, qui enseigne déjà à l'Université de Polynésie française depuis l'obtention de son agrégation en 2007.

"C'est la fin de près de cinq ans de travaux. Ça a demandé des sacrifices un certain retrait par rapport à la scène musicale locale, même si j'ai essayé de rester actif à l'international. Sachant que j'ai continué d'enseigner en parallèle, ça m'a fait un emploi du temps bien plein ici à Tahiti, à consacrer tout mon temps libre à mes recherches. J'avais connu ça pour l'agrégation que j'avais passé alors que j'étais enseignant au Lycée de Taaone à l'époque…"

RETOUR À LA MUSIQUE, VIA HAWAII

Maintenant que ce long travail de recherche et de rédaction est terminé, Florent va avoir de nouveau un peu plus de temps à la musique. Non pas qu'il ait totalement abandonné cette passion. Un morceau de ukulele enregistré il y a deux ans a été récompensé l'année dernière lors des prestigieuses "Nā Hōkū Hanohano Award" l'année dernière, en même temps que tout l'album compilant des morceaux joués par les meilleurs ukulelistes du monde…

Un beau succès qui conduit les musiciens à remettre le couvert pour une nouvelle compilation, et Florent va justement en studio à Hawaii la semaine prochaine. "Je fais souvent des petits projets en parallèle de ce que je fais d'habitude, que ce soit la recherche ou la guitare. Je ne le fais pas pour les récompenses, ce sont toujours des surprises !" explique le musicien.

Florent Atem travaille également à un nouvel album de guitare, et se prend à rêver d'un grand projet qu'il traine depuis plusieurs années : "Je vais pouvoir refaire de la scène. Mais c'est aussi l'occasion d'avancer sur un autre projet : en début d'année nous avons participé avec Carole à un grand festival de musique à Anaheim en Californie, où nous avons rencontré beaucoup de musiciens géniaux. J'aimerais pouvoir en faire venir certains à Tahiti en 2017 pour des concerts et des Master class, pour permettre aux artistes locaux de les rencontrer ! On fera ça par le biais de l'association Musiques du Fenua et d'Ailleurs que nous avions créé à l'époque pour favoriser les échanges entre les artistes locaux et étrangers."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 27 Septembre 2016 à 18:11 | Lu 7052 fois