Flore Hani, vers une première ceinture MMA


Tahiti, le 28 mai 2024 – Après trois victoires successives chez les professionnels, Flore Hani combattra le 8 juin prochain, à Toulouse, pour le titre de championne flyweight (-57 kg) de l'organisation Hexagone MMA. L'occasion pour notre 'aito hine de gravir des échelons au classement national où elle occupe actuellement la 5e place.
 
Figure de proue du MMA polynésien, à 37 ans, Flore Hani ne semble pas prête de raccrocher les gants. En effet, forte de trois victoires successives chez les pros, la 'aito hine se voit offrir une occasion unique de décrocher la ceinture des -57 kg de l'organisation professionnelle Hexagone MMA, le 8 juin prochain, au palais des sports de Toulouse. Concentrée, la combattante ne laisse aucune place à l'exaltation : “Pour moi, c'est un combat comme un autre”, assure la Polynésienne de cœur. “Oui, il y aura un morceau de métal en jeu, mais au final, c'est un combat et je suis prête. Rien n'a été laissé au hasard : tous les réglages et détails ont été passés au peigne fin.”
 
Pourtant, les enjeux sont bien là. Actuellement 5e au classement français sur 87 athlètes, 13e au classement européen sur 841 athlètes et 15e au classement nord-américain sur 1 005 athlètes selon le site Tapology, Flore Hani pourrait franchir un cap décisif dans sa carrière en cas de victoire et taper dans l'œil des plus grosses organisations de la discipline. “On s'était dit déjà il y a un an qu'il fallait qu'elle soit plus visible en France maintenant que c'est légalisé”, raconte Avaro Neagle, co-manager de Flore Hani. “Nous sommes français et c'est important d'affirmer notre position à l'échelle nationale. Et puis aller chercher cette ceinture, c'est primordial car nous avons déjà été approchés par le match maker de l'UFC et donc maintenant, il faut convaincre. Une ceinture gagnée au finish, ça serait l'idéal.”
 
Vers une fin de carrière en apothéose
 
Toutefois, ceinture ou pas, la championne de MMA reste lucide : “Le titre ne me fera pas du tout revoir mes plans de carrière”, assure Flore Hani. “Je me donne encore trois bonnes années. Le but est de rester dans le haut du classement, d'avoir de belles opportunités, de gros chèques, d'avoir une bonne couverture médiatique, tout en continuant à gagner sans blessures. Tant que je prends du plaisir, je continue. Mais je sais que les années me sont comptées. Tout a une fin et je me rapproche de la fin de ma carrière.”
 
Mais d'ici là, l'athlète phare du club Sphère MMA de Arue ne compte en aucun cas baisser de régime. En témoignent ses trois derniers combats : cardio, force de frappe et surtout un jeu au sol solide qui contraste avec ses débuts. “Avant, le sol, c'était vraiment le domaine où elle avait du mal”, se souvient Avaro Neagle. “Mais elle s'est entraînée durement aux États-Unis, que ce soit en lutte, au sol et contre la cage, et maintenant, elle est vraiment complète. Et puis je pense qu’une de ses qualités, désormais, c'est ce ‘fight IQ’ (intelligence du combat, NDLR) qu'elle a gagné avec l'âge et l'expérience.” Des qualités qui, aujourd'hui, se mêlent parfaitement à la passion sans borne de la championne pour sa discipline : “Tout ça, je le fais par amour de mon sport. Sans amour et passion, on ne fait rien dans la vie. À certains moments, il m'arrive d'en avoir marre, j'aimerais penser plus à moi et à vivre une vie paisible… mais je sais que j'ai encore des choses à vivre dans ce sport avant de tirer ma révérence pour de bon.”
 
Une guerre à venir
 
Si la ceinture se présente enfin à Flore Hani, entre elles se dresse la redoutable Brésilienne Thalita Soares. Connue pour ses qualités de “strikeuse” avec 50% de victoire par KO et une lutte remarquable, l'athlète originaire de Rio de Janeiro sera à prendre très au sérieux : “Je pense qu'elle est dangereuse, comme tout adversaire. Elle vient du Brésil et là-bas, ce sont des combattants durs”, indique Flore Hani. “J'imagine qu'elle ne vient pas d'aussi loin pour planter des fleurs donc forcément… elle est prête à en découdre. Cela dit, je suis prête également. Ça sera une guerre !” Le combat étant pour le titre, les deux combattantes auront l'occasion de s'exprimer sur cinq rounds au lieu de trois. Une épreuve physique qui ravit notre représentante polynésienne : “Je performe plus sur la durée, donc je serai sur le format de combat que je préfère.”


Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 28 Mai 2024 à 16:46 | Lu 1484 fois