PAPEETE, le 7 juin 2016 - Le voilier, Fleur de passion, est à quai depuis samedi 4 juin. Hommes et navire ont repris des forces. Ils sont prêts à montrer, partager, diffuser et explorer la Polynésie dans le cadre de leurs programmes. Ils vont notamment recevoir des classes à bord, effectuer des prélèvements d’eau de surface pour quantifier le plastique qui s’y trouve et enregistrer le bruit sous-marin. Le fenua ne fait pas figure d’exception en matière de pollution.
Fleur de passion est un bateau suisse de la Fondation Pacifique qui a quitté Séville en avril 2015. Il suit la route que Magellan avait empruntée en son temps. Il s’est donné quatre ans pour boucler sa boucle. Pendant toute cette période, il mène plusieurs missions scientifiques, sociales, de réinsertion, de vulgarisation et de sensibilisation aussi. Il est actuellement amarré sur les quais de Papeete.
Le programme 20 000 sons sous les mers par exemple consiste en l’enregistrement des sons sous-marins. Un temps considéré comme un milieu silencieux, les océans ont finalement changé d’image. Du bruit y circule, issu de la vie végétale et animal, des frottements et mouvements mais aussi de l’activité humaine. Une activité toujours plus intense qui pollue et met en péril la vie sauvage. "Lorsque nous naviguons, nous laissons traîner un appareil que l’on appelle hydrophone et qui enregistre tous les sons de surface à une centaine de mètres de distance environ de notre embarcation", indique Yaiza Santana, coordinatrice scientifique de l’expédition. Les résultats sont transmis en laboratoire (le laboratoire d’applications bioaccoustiques de l’université polytechnique de Catalogne dirigé par Michel André) et sont accessibles en temps réel sur le site internet du projet. "Quand nous sommes au mouillage nous avons un autre appareil, plus sensible." Les résultats sont eux aussi envoyés en laboratoire pour analyse.
"Nous faisons par ailleurs des prélèvements d’eau de surface", ajoute Yaiza Santana. Un grand filtre est mis à la mer et laisse entrer en son sein des dizaines de mètres cubes d’eau. L’objectif est de piéger les éléments plastiques. "Nous avons effectué 57 prélèvements sur notre trajet depuis le départ". Ils viendront en appui d’autres études en cours sur la pollution des océans.
En plus des programmes scientifiques, Fleur de passion porte aussi des programmes de réinsertion. Des jeunes et leurs éducateurs se relaient sur le voilier. Une vingtaine d’adolescents est passée, d’autres prendront la suite. Souvent perdus sur terre, ils se construisent de nouveaux repères au milieu des océans. Ils participent aux manœuvres, aux repas, à la vie commune ainsi qu’aux prélèvements.
À chaque escale, l’équipage sensibilise les curieux. Des classes, qui se portent volontaires, sont invitées à bord pour parler de l’expédition en particulier et de l’environnement en général. Six classes polynésiennes se sont fait connaître, quatre sont en attente de confirmation. La société civile aussi peut rejoindre l’équipage pour quelques heures ou plusieurs jours de navigation. Il suffit pour cela de s’inscrire sur le site de la Fondation Pacifique.
Fleur de passion va rester près de deux mois et demi en Polynésie. Il reste à Tahiti toute cette semaine puis prendra la direction du lagon de l’île sœur. À partir de mi-juin, direction les Australes pour aller à la rencontre des baleines. Puis retour à Tahiti. Le voilier quittera la Polynésie début septembre pour rejoindre l’Australie.
Fleur de passion est un bateau suisse de la Fondation Pacifique qui a quitté Séville en avril 2015. Il suit la route que Magellan avait empruntée en son temps. Il s’est donné quatre ans pour boucler sa boucle. Pendant toute cette période, il mène plusieurs missions scientifiques, sociales, de réinsertion, de vulgarisation et de sensibilisation aussi. Il est actuellement amarré sur les quais de Papeete.
Le programme 20 000 sons sous les mers par exemple consiste en l’enregistrement des sons sous-marins. Un temps considéré comme un milieu silencieux, les océans ont finalement changé d’image. Du bruit y circule, issu de la vie végétale et animal, des frottements et mouvements mais aussi de l’activité humaine. Une activité toujours plus intense qui pollue et met en péril la vie sauvage. "Lorsque nous naviguons, nous laissons traîner un appareil que l’on appelle hydrophone et qui enregistre tous les sons de surface à une centaine de mètres de distance environ de notre embarcation", indique Yaiza Santana, coordinatrice scientifique de l’expédition. Les résultats sont transmis en laboratoire (le laboratoire d’applications bioaccoustiques de l’université polytechnique de Catalogne dirigé par Michel André) et sont accessibles en temps réel sur le site internet du projet. "Quand nous sommes au mouillage nous avons un autre appareil, plus sensible." Les résultats sont eux aussi envoyés en laboratoire pour analyse.
"Nous faisons par ailleurs des prélèvements d’eau de surface", ajoute Yaiza Santana. Un grand filtre est mis à la mer et laisse entrer en son sein des dizaines de mètres cubes d’eau. L’objectif est de piéger les éléments plastiques. "Nous avons effectué 57 prélèvements sur notre trajet depuis le départ". Ils viendront en appui d’autres études en cours sur la pollution des océans.
En plus des programmes scientifiques, Fleur de passion porte aussi des programmes de réinsertion. Des jeunes et leurs éducateurs se relaient sur le voilier. Une vingtaine d’adolescents est passée, d’autres prendront la suite. Souvent perdus sur terre, ils se construisent de nouveaux repères au milieu des océans. Ils participent aux manœuvres, aux repas, à la vie commune ainsi qu’aux prélèvements.
À chaque escale, l’équipage sensibilise les curieux. Des classes, qui se portent volontaires, sont invitées à bord pour parler de l’expédition en particulier et de l’environnement en général. Six classes polynésiennes se sont fait connaître, quatre sont en attente de confirmation. La société civile aussi peut rejoindre l’équipage pour quelques heures ou plusieurs jours de navigation. Il suffit pour cela de s’inscrire sur le site de la Fondation Pacifique.
Fleur de passion va rester près de deux mois et demi en Polynésie. Il reste à Tahiti toute cette semaine puis prendra la direction du lagon de l’île sœur. À partir de mi-juin, direction les Australes pour aller à la rencontre des baleines. Puis retour à Tahiti. Le voilier quittera la Polynésie début septembre pour rejoindre l’Australie.
Un peu d’histoire
Construit dans les chantiers navals de Brême, le futur Fleur de Passion est d’abord un Kriegsfischkutter (KFK). Un bateau à moteur de la Marine de guerre allemande dévolu à des activités de défense côtière. Il sert notamment à la pose et au balisage de champs de mines. Parfois camouflés en bateau de pêche, les KFK servaient aussi au ravitaillement de sous-marins ou à des actions clandestines. La particularité des KFK, dont quelque 600 unités ont été construites durant la guerre et dont quelques dizaines survivront au conflit, était de pouvoir être gréé à la voile en cas de pénurie de pétrole. En 1945, le bateau est cédé à la France au titre des dommages de guerre puis sert dans la Marine hexagonale comme bateau de servitude. En 1976 il est désarmé et vendu à un particulier, Claude Millot, qui le grée alors à la voile en ketch au terme d’un chantier de sept ans au Havre. Il le baptise Fleur de Passion. Le temps passe. En 2002, l’association Pacifique est fondée dans ce but. Fleur de Passion, alors sous pavillon français, est rachetée en juin, démâtée puis remorquée à Marseille en novembre. En 2003, plus de 6 ans de travaux de grande ampleur commencent. En juillet 2009, sur le Vieux-Port de Marseille, Fleur de Passion reçoit son nouveau jeu de voiles taillées sur mesure, à quelques kilomètres du quai du port autonome où tout a commencé quelque six années plus tôt. Des festivités marquent la fin des travaux en présence d’Albert Falco, chef d’expédition historique de la Calypso du commandant Cousteau. Le lendemain, le voilier appareille et met le cap sur la calanque de Sormiou, non loin de Marseille. Les premiers projets de navigation commencent.
D’après la Fondation Pacifique
Construit dans les chantiers navals de Brême, le futur Fleur de Passion est d’abord un Kriegsfischkutter (KFK). Un bateau à moteur de la Marine de guerre allemande dévolu à des activités de défense côtière. Il sert notamment à la pose et au balisage de champs de mines. Parfois camouflés en bateau de pêche, les KFK servaient aussi au ravitaillement de sous-marins ou à des actions clandestines. La particularité des KFK, dont quelque 600 unités ont été construites durant la guerre et dont quelques dizaines survivront au conflit, était de pouvoir être gréé à la voile en cas de pénurie de pétrole. En 1945, le bateau est cédé à la France au titre des dommages de guerre puis sert dans la Marine hexagonale comme bateau de servitude. En 1976 il est désarmé et vendu à un particulier, Claude Millot, qui le grée alors à la voile en ketch au terme d’un chantier de sept ans au Havre. Il le baptise Fleur de Passion. Le temps passe. En 2002, l’association Pacifique est fondée dans ce but. Fleur de Passion, alors sous pavillon français, est rachetée en juin, démâtée puis remorquée à Marseille en novembre. En 2003, plus de 6 ans de travaux de grande ampleur commencent. En juillet 2009, sur le Vieux-Port de Marseille, Fleur de Passion reçoit son nouveau jeu de voiles taillées sur mesure, à quelques kilomètres du quai du port autonome où tout a commencé quelque six années plus tôt. Des festivités marquent la fin des travaux en présence d’Albert Falco, chef d’expédition historique de la Calypso du commandant Cousteau. Le lendemain, le voilier appareille et met le cap sur la calanque de Sormiou, non loin de Marseille. Les premiers projets de navigation commencent.
D’après la Fondation Pacifique
Yaiza Santana est coordinatrice scientifique de l’expédition, elle présente les appareils d’enregistrement des sons sous-marins utilisés à bord de Fleur de passion.