Finances du Pays : en 2013 une nouvelle majorité, une nouvelle gestion


Les élus de l'assemblée de Polynésie réunis ce mardi (Photo APF).
PAPEETE, le 24 juin 2014. L’exercice financier du Pays en 2013 a été passé au peigne fin, ce mardi, à l’assemblée de Polynésie avec l’examen des comptes administratifs. Les sept mois de gouvernance de la nouvelle majorité Tahoeraa est nettement perceptible. Le compte administratif de gestion des comptes 2013 de la Polynésie française a été approuvé, ce mardi, par les représentants de l’assemblée territoriale par les 38 voix de la majorité Tahoeraa Huiraatira. Les deux groupes d’opposition UPDL et A Ti’a Porinetia se sont abstenus. Ce compte administratif 2013 se distingue comme un exercice financier de transition puisque deux gouvernements se sont succédé : celui dirigé par Oscar Temaru sur les cinq premiers mois de l’année puis celui de Gaston Flosse sur les sept derniers mois, à compter de fin mai 2013.

Dans la présentation qui a été faite de ce compte administratif 2013, la majorité orange a fait valoir principalement les efforts réalisés, à partir de son arrivée aux affaires, pour redresser les finances publiques du Pays, mettant en avant la capacité d’épargne brute retrouvée et le réaménagement de la dette. «Ce compte administratif nous démontre très clairement que la deuxième moitié de l’exercice a été consacrée à relancer la machine, après avoir épongé les dettes laissées par l’ancienne majorité. Je veux parler de toutes les factures des fournisseurs restées en instance» a souligné Gilda Vaiho-Faatoa pour le Tahoeraa.

L’analyse des groupes d’opposition est nécessairement plus critique. Pour ATP, Nicole Bouteau met en exergue que la réduction des indemnités du gouvernement et des élus de l’assemblée générant une économie de 70 millions de Fcfp à peine, a été «rapidement effacée par la multiplication de nouvelles charges». L’élue ATP liste la création d’un service de communication de la présidence, le doublement des indemnités de cabinet ou la création d’indemnités pour le protocole, le recrutement hors cadre de Brigitte Girardin, la résurrection du Haut conseil, la création du médiateur de Polynésie «qui n’existe pas dans notre statut». Nicole Bouteau souligne encore que la création de deux nouveaux fonds spéciaux (fonds pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté et fonds d’investissement et de garantie de la dette) enlève des recettes à comptabiliser pour le calcul du Fonds intercommunal de péréquation (FIP). «Ce sont donc des recettes en moins pour les communes polynésiennes (…) Le soutien via la Délégation au Développement des Communes est quant à lui maintenu mais la procédure de dépôt des demandes d’aide a été modifiée puisque désormais il faut de nouveau passer par la case Présidence de la Polynésie française avant instruction des demandes… Il faut donc de nouveau faire allégeance pour être soutenu». Chantal Flores-Tahiata pour l’UPLD insiste, elle, sur le fait que les réformes fiscales de juillet 2013 n’ont pas permis encore «d’afficher les éléments de relance tant attendus».

Jean-Christophe Bouissou, vice-président de l’assemblée et représentant Tahoeraa a souhaité conclure le débat en replaçant le contexte dans lequel la majorité orange a repris la direction du Pays en mai 2013. «Sept ans de chute du PIB, la perte de confiance des investisseurs, le Pays n’avait plus accès aux emprunts, la méfiance de l’Etat… Quelle est la situation depuis lors ? Le gouvernement a redressé les fonds publics, les ardoises ont été réglées, les investissements relancés».


Gaston Flosse à la tribune gouvernementale ce mardi.
Gaston Flosse : «On voit le bout du tunnel»

Le président du Pays, Gaston Flosse, tout sourire, a pu rejoindre le banc du gouvernement à l’assemblée de Polynésie ce mardi matin. Tout sourire car il fêtait son anniversaire (83 ans) et parce qu’il venait d’échapper au procès en appel de l’affaire OPT. Sa réponse aux interventions des représentants de l’assemblée s’adressait en priorité à l’élue UPLD. «Il est affligeant de constater que les haines sont toujours aussi vivaces chez certaines personnes au point de les rendre Alzheimer. A vous entendre, tous les malheurs du Pays sont dus au Tahoeraa et on oublie les dix années du Taui (…) Le 17 mai quand le gouvernement se met en place, le Pays était à la dérive : en droit privé on aurait parlé de cessation de paiement, de banqueroute. Plus personne ne voulait non prêter de l’argent. Il y avait eu 15 000 emplois de perdus. En 2004 quand Temaru est élu président, le RST comptait 44 000 ressortissants, nous en sommes aujourd’hui à 80 000. Tous les secteurs économiques le tourisme, la perle, la vanille, la pêche étaient complètement en crise, voilà la gestion calamiteuse dont nous avions hérité. Désormais, nous sortons de la crise, même s’il y a encore beaucoup à faire. Aujourd’hui, on voit le bout du tunnel, continuons dans cette voie».

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 24 Juin 2014 à 16:18 | Lu 1369 fois